Avant PSG-Newcastle : L'enthousiasme n'empêche pas l'inquiétude

Luis Enrique a raison : son PSG n'est pas un produit fini. "L’équipe n’est pas encore ce que je souhaite honnêtement, mais nous sommes dans un processus de recherche", a-t-il admis lundi en conférence de presse. C'est justement ce qui rend ce projet si alléchant. Qu'une troupe encore éloignée des attentes de son coach soit capable de fournir un effort de guerre aussi convaincant que celui proposé vendredi face à Monaco (5-2) a quelque chose d'enthousiasmant.

Devant, Dembélé s'est débloqué, Mbappé continue de planter, Hakimi de se démultiplier tandis que les avants-centres s'approchent de leur plein régime. Pour autant, si l'idée de Luis Enrique est désormais comprise par beaucoup, elle n'est pas complètement visible de tous. Parce que Paris, loin de ses bases, a tendance à bégayer son football, renvoyant à la construction d'un effectif plus dense mais pas toujours en adéquation avec les désirs de l'Espagnol.

"Peut-être que j’ai été trop sincère et que j’aurais dû dire que je suis pleinement satisfait, a d'ailleurs rapidement déminé Luis Enrique. Mais je ne suis pas comme ça. Je continue à dire que nous sommes encore dans une phase de découverte. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir pour avoir le style exact que je veux pour cette équipe. Le style que j’avais à Barcelone ou avec la sélection espagnole était différent parce que les joueurs ici sont différents."

Sa transparence est bienvenue : à ces hauteurs, on ne bluffe plus, même derrière les micros. Ce mardi, ce n'est qu'une cinquième journée de phase de groupes mais c'est déjà un tournant majeur dans la saison parisienne qui se joue. Le club a beau réfuter l'obsession Ligue des champions, se faire sortir avant l'hiver aurait des airs de drame annonciateur d'une énième révolution de palais et donc de vestiaire. Paris n'y est pas encore mais, ce mardi, c'est une "finale" qui se joue.

"Oui, c’est vrai que la compétition pourrait être très courte, a encore avoué Luis Enrique. Il reste peu de matches dans un groupe compliqué. Le match de demain peut être déjà décisif. Deux équipes peuvent se qualifier en fonction des résultats. Jusqu’à la dernière journée, il y a la possibilité de se qualifier. Je suis convaincu que mon équipe est prête pour ce match donc je n’ai aucun doute."

Les jokers grillés à Saint James' Park et San Siro obligent le PSG à un succès pour entrevoir le déplacement au Signal Iduna Park pour défier Dortmund autrement que sous l'angle d'un enfer insurmontable. Avec six points, Paris peut même s'éviter des maux de têtes en cas de succès combiné à une défaite ou un nul de l'AC Milan à domicile face à Dortmund.

Avant la calculette, Paris va en tout cas devoir sortir le bleu de chauffe. Submergés par l'envie des Magpies au match aller (4-1), les Parisiens ont confirmé leurs carences dans le domaine. Au Parc, dans le vacarme promis par les supporters, ils ont le droit de rendre la monnaie de leur pièce qui avaient insisté sur ces manques prévisibles et bien visibles. Si Paris a vraiment changé dans le domaine, c'est le moment idoine pour le montrer. La crédibilité des guerriers recrutés cet été, de Manuel Ugarte à Lucas Hernandez en passant par Milan Skriniar, en dépend en partie.

C'est aussi le lieu idéal pour balayer les premiers doutes légitimes. Le projet du PSG autour de Kylian Mbappé est-il viable dès lors que celui-ci réalise des prestations sinusoïdales ? C'est toute la mission de Luis Enrique. Ce mardi, on aura déjà un fragment de réponse. En espérant pour Paris, et pour le coefficient UEFA de la Ligue 1, qu'elle soit de nature à rassurer tout le monde.