L’antisèche de Lille - Dortmund : en quart, pas de place pour les rêveurs
Pour avoir été spectateur de son 8e de finale retour, Lille a été sanctionné (1-2). Le LOSC ne méritait pas d’atteindre les quarts de finale de la Ligue des champions contrairement à Dortmund plus entreprenant. L’expérience de ces rendez-vous a sans doute fini par faire la différence. Les hommes de Bruno Genesio ont entrevu les quarts, ils en ont rêvé mais ils n’ont pas tout fait pour y parvenir.
"Le LOSC a eu la frousse"
Video credit: Eurosport
Le jeu : Dortmund plus vite, plus haut, plus fort
Si Lille peut nourrir des regrets à l’issue de cette double confrontation longtemps incertaine, le LOSC s’en voudra surtout de n’avoir ramené qu’un nul d’Allemagne (1-1). Car, ce mercredi, le meilleur a gagné et sans un Lucas Chevalier injouable en première période, ce 8e de finale retour aurait pu basculer bien plus vite du côté du Borussia (1-2). L’ouverture du score heureuse a donné un élan à Lille mais il n’a pas duré assez longtemps.
Dortmund a mis la main sur le match de la 10e à la 75e minute,et le réveil des Dogues fut beaucoup trop tardif et surtout désorganisé. Même dans l’expression collective, il n’y avait pas photo entre un Borussia qui nous a tous rappelé au début de la seconde période pourquoi il est le finaliste sortant et Lille qui a manqué de talent devant et de malice derrière. L’issue est cruelle, elle n’est pas injuste.
Les joueurs : Chevalier a retardé l’échéance, Meunier sous l’eau
Il aurait pu être l’homme du match. Quatre parades en première période : Lucas Chevalier a tout fait pour maintenir l’illusion. Mais la défense, à l’image d’un Thomas Meunier complètement débordé en seconde période, fut trop naïve. Bafodé Diakité, par ses choix de placement, a trop souvent mis les siens en difficulté. Devant, Jonathan David, en dépit d’un but heureux, n’a jamais pesé dans les débats et a raté la balle de match (80e).
Le facteur x : penalty ou pas penalty ?
C’est la décision qui fait basculer la rencontre. Serhou Guirassy passe devant Thomas Meunier dans la surface de séparation. Le Belge fait-il trébucher l’avant-centre du Borussia ? Aucun angle de caméra ne permet d’être affirmatif et le contact semble léger. Dur.
La décla : Benjamin André, capitaine du LOSC
On n’a pas joué, on a paniqué par moment. On a été éliminés parce qu’on n’a pas joué notre jeu. Ça fait chier parce qu’il y avait la place.
La question : le LOSC est-il à sa place ?
Oui. Pour faire partie des huit meilleures équipes du continent, il faut aller le chercher, forcer son destin. Ce mercredi, Lille a subi. Le LOSC a manqué d’intensité pour finir spectateur d’un match qui a fini, logiquement, par lui échapper. Manque de caractère ? D’expérience ? Sans doute. Même au cœur d’une saison pourrie en Bundesliga, le Borussia reste une équipe habituée à ce genre de situation. Depuis 12 ans, Dortmund a passé six fois le stade des 8es de finale, Lille jamais dans toute son histoire.
La frousse et l’incapacité à gérer l’évènement a, semble-t-il, paralysé les hommes de Bruno Genesio. Les tombeurs de l’Atlético de Madrid et du Real lors de la première phase se sont subitement dissouts face à l’enjeu. La Ligue des champions ne supporte pas les faibles, les timides et tous ceux qui ne vont pas au bout de leurs idées.
Ce Lille, pourtant, nous a enchantés depuis septembre lors des milieux de semaine parce qu’il ne s’est jamais soucié du potentiel rapport de force et qu’il est toujours resté fidèle à ses principes. Ce mercredi, il les a oubliés sans doute parce qu’il a entrevu les quarts et qu’il a fini par paniquer. Le LOSC n’était pas prêt.
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