Ligue des champions I Après Real Madrid - Manchester City (1-2) I Xabi Alonso : "Mon avenir ? Le sujet ne tourne pas autour de moi..."

"Le Real est aujourd’hui une équipe déprimée et sans réussite, surtout sans Mbappé", conclut le média Marca dans son analyse du match entre le Real Madrid et Manchester City. Il faut dire qu’on a tous vu la même chose : des Madrilènes méritants et qui ne méritaient pas de perdre, des joueurs abattus au coup de sifflet final et un Xabi Alonso de plus en plus perdu, à mesure que les minutes défilaient.

Le coach espagnol, qui ne passera sans doute pas l’hiver, avait pourtant reçu un petit coup de pouce avant le coup d’envoi : l’absence de Kylian Mbappé, certes meilleur buteur, et de loin, du club, était une aubaine pour faire la différence avec ses plus grandes forces, à savoir la science du jeu et la finesse tactique. Mais encore aurait-il fallu que la réussite n’abandonne pas les attaquants madrilènes, Vinicius en tête. 

Au sortir du match, Xabi Alonso a d’abord tenu à rendre hommage à ses joueurs, qui se sont bien battus. "Je pense que nous n’avons rien à nous reprocher, nous avons très bien commencé, mais il y a des moments où n’importe quel coup te fait plus mal ; en 10 minutes ils sont passés devant… nous ne l’avons pas bien géré, puis ensuite nous avons contrôlé jusqu’à la fin, il nous a manqué de la justesse, je n’ai rien à reprocher à personne", analyse-t-il froidement.

Il a aussi conscience que son équipe est avant tout traversée par une grosse période de doute, qui fragilise tout : "Quand tu traverses un moment délicat, avec autant d’absents, tu te sens moins solide et c’est pour ça qu’ils ont renversé la situation très vite, car c’est un adversaire qui a besoin de peu ; on a très peu concédé, mais ce fut suffisant. Quand les choses ne tournent pas en ta faveur, tu as des occasions… et on n’a pas réussi à les concrétiser."

Manchester City n’était sans doute pas l’adversaire idéal pour se refaire la cerise. "City aggrave la crise du Real Madrid", titre d’ailleurs Mundo Deportivo. Revigoré par son retour à la course au titre en Premier League, le club entraîné par Pep Guardiola n’a fait strictement aucun cadeau à l’ogre malade. Il a même fait preuve d’un réalisme froid, renversant la situation en quelques minutes, avec un corner et un penalty. À l’opposé, Endrick a touché la barre. Le choc a mis en exergue deux dynamiques différentes. 

En tout cas, Xabi Alonso refuse d’évoquer son avenir, car il sait sans doute qu’il n’a plus son destin entre les mains. "Mon avenir ? Le sujet ne tourne pas autour de moi, ce qui me préoccupe, c’est le prochain match du Real Madrid, c’est ça qui est important", préfère-t-il affirmer, comme s’il parvenait encore à se projeter, alors que tout le monde l'a vu perdu sur le banc. Thibaut Courtois, non plus, n’a pas voulu enfoncer son coach : "Pour nous il n’y a aucun test, on veut gagner les matchs, on a déjà laissé trop de points en Liga, on est derrière le coach, on a bien joué et avons donné cent pour cent, ça n’a pas pu se faire, rien de plus."

Rodrygo, qui a retrouvé les chemins du filet et a été irréprochable dans le jeu, est allé un peu plus loin avec une grosse accolade avec son coach, devant un public hostile. Il s’en est expliqué : "C’est un moment compliqué pour lui aussi. Les choses ne se passent pas bien. Il fallait montrer aux gens que nous sommes avec notre entraîneur. Il se dit beaucoup de choses. Nous avons besoin de cette unité pour aller de l’avant."

 "Je pense qu'aujourd'hui nous avons montré que nous sommes une équipe soudée, que nous soutenons le coach et que tout le monde se bat pour changer cette dynamique", a déclaré de son côté Thibaut Courtois en zone mixte. "Je comprends la colère après une série de matchs comme celle-ci, mais je crois que nous avons réagi sur le terrain, nous avons fait tout ce que l'on pouvait et nous avons perdu contre un très bon adversaire. (...) Tout le monde ici soutiendra le coach à mort. Et c'est en gagnant dimanche (à Alavés, en championnat) que nous changerons cette dynamique", a-t-il ajouté.