Ligue des champions - Monsieur 65 % : Manchester City est-il trop dépendant d’Erling Haaland ?

Erling Haaland affole les compteurs depuis le début de la saison. L’avant-centre norvégien est une machine à buts. Et si tout le monde ne peut que louer son efficacité impressionnante, l’incroyable dépendance de Manchester City à son serial-buteur a de quoi interroger, alors que Pep Guardiola a déjà tiré la sonnette d’alarme.

"Je ne sais pas si on retrouvera un jour le Salah qu’on aimerait voir"

Video credit: Eurosport

Pour Pep Guardiola, ça ne fait aucun doute : il a atteint le niveau de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo par son impact et ses buts. Il, c’est évidemment Erling Haaland. Après un exercice un peu moins flamboyant – conclu quand même avec 34 buts en 48 matches –, l’avant-centre de Manchester City marche sur l’eau. Depuis le début de la saison, le serial-buteur norvégien ne cesse même de martyriser les défenses adverses.
Dix sorties en Premier League ? 13 buts. Trois rencontres en Ligue des champions ? Quatre réalisations. Et le voilà tranquillement à 17 buts en 13 petits matches toutes compétitions confondues avec son club. Si on ajoute ses trois matches en sélection, il a fait trembler les filets à 26 reprises déjà cette saison. Alors qu’on n’est qu’au début novembre. Une efficacité aussi déroutante que bluffante.

Shearer : "Il est presque parfait"

Évidemment, les louanges pleuvent devant des statistiques aussi terrifiantes. "Il a les pieds sur terre, il veut y arriver et il vit pour les buts. Sans lui, ce serait difficile, pour être honnête", a salué ce week-end Pep Guardiola. "Si vous deviez créer de toutes pièces l’attaquant idéal, regardez Haaland. Il marque des buts, il est rapide, puissant, bon dans les airs. Il n’a pas peur des contacts, cela ne le dérange pas de ne pas toucher beaucoup le ballon. Il est presque parfait", avait complété Alan Shearer il y a quelques jours dans l’émission Match of the Day de la BBC.
S’il marche sur la Premier League, cette forme insolente d’Erling Haaland pose évidemment aussi quelques questions. Une, surtout : peut-on gagner en Premier League et en Europe en étant aussi dépendant d’un seul joueur ? Car derrière le serial-buteur amateur des bains congelés, il y a un vide abyssal. Hormis Haaland, qui a inscrit 65 % des réalisations de City en Premier League et en Ligue des champions, aucun joueur des Citizens n’a en effet marqué plus de deux buts cette saison, toutes compétitions confondues.

 L’exemple Luis Enrique et du PSG…

C’est évidemment un sacré poids sur les épaules de l’ancien de Dortmund ou encore de Salzbourg, qui doit rester en forme et n’a pas le droit de connaître le moindre passage à vide. Et pour beaucoup, City doit surtout trouver comment réduire cette dépendance pour espérer rêver en grand cette année. Nombre d’observateurs citent ainsi la fameuse phrase de Luis Enrique à l’été 2024, quand il avait été interrogé sur l’impact du départ de Kylian Mbappé.
"Si quelqu’un marque 40 buts, on ne lui fermera certainement pas les portes, mais si je m’appuie sur mon expérience, il vaut mieux avoir quatre joueurs qui marquent 12 buts", avait lancé l’Espagnol. On connaît la suite. Pep Guardiola est d’ailleurs un adepte de la philosophie de son ami et ancien coéquipier. "Nous avons beaucoup de joueurs qui marquent des buts. Nous ne pouvons pas remporter le titre avec seulement un ou deux joueurs qui marquent", avait glissé le coach de City en novembre 2017.
picture

Erling Haaland of Manchester City celebrates scoring his team's first goal during the Premier League match between Manchester City and Bournemouth at Etihad Stadium

Crédit: Getty Images

Ils doivent marquer des buts, sinon nous n’atteindrons pas notre objectif
Pendant des années, son City pouvait d’ailleurs compter sur de multiples menaces entre Agüero, Sterling, Gabriel Jesus, puis Mahrez, Foden et De Bruyne. Et quand Haaland a débarqué pour imposer un vrai neuf à cette formation, il a vu Phil Foden ou Julián Álvarez l’accompagner, même s’il était dans une autre sphère. Mais cette année, c’est le grand écart pour le moment. Rares sont ceux qui viennent frapper à la porte pour alimenter régulièrement la marque et soulager un peu un Haaland qui ne s’en plaint évidemment pas.
Mi-octobre, Pep Guardiola a d’ailleurs déjà tiré la sonnette d’alarme : "En tant qu’équipe, nous devons comprendre que nous ne pouvons pas compter uniquement sur lui. Il est toujours là, mais nous avons besoin des autres joueurs, des ailiers et des milieux offensifs. Ils doivent marquer des buts, sinon nous n’atteindrons pas notre objectif."
Pour le moment, les Citizens n’ont pas trouvé la solution pour corriger cela. Et la Haaland-dépendance est toujours aussi flagrante. C’est un vrai sujet, comme l’a encore rappelé Rayan Cherki ce dimanche. "En fermant les yeux, je peux lui mettre le ballon là où il faut, comme il le veut, comme il l’entend, et après, il n’a plus qu’à faire le boulot. Maintenant, le coach l’a bien dit : il n’y a pas que lui qui doit marquer dans l’équipe. Nous, les attaquants et les milieux offensifs, on doit aussi l’aider, marquer des buts et être décisifs", a glissé l’ancien Lyonnais sur Canal+. Étant donné la qualité des joueurs de City, il y a cependant fort à parier que ce n’est qu’une question de temps. Comme on peut parier qu’Haaland ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité