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Avant France - Espagne - Panique à bord : Comment la défense des Bleus de Deschamps en est-elle arrivée là ?

Martin Mosnier

Mis à jour 09/10/2021 à 14:17 GMT+2

LIGUE DES NATIONS – Comme depuis quelques mois, la défense des Bleus a brillé par sa fragilité face aux Belges jeudi. Romelu Lukaku lui a fait vivre l'enfer comme tant d'autres avant lui. Se borner à pointer du doigt les défenseurs, même si leur responsabilité est engagée, c'est se tromper de diagnostic. Le mal est plus profond.

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Romelu Lukaku partage désormais un point commun avec Edin Dzeko et Haris Seferovic : il a fait vivre un enfer, le temps d'un match, aux Bleus. Face à la France, le Belge, le Bosnien et le Suisse, aux allures de Ballon d'Or le temps d'un soir (ou d'un peu plus dans le cas de Lukaku), ont dévoré la défense tricolore avec une facilité déconcertante. Il faut s'interroger sur cette supériorité désormais chronique des avant-centres adverses dès lors qu'ils affrontent les champions du monde. Et on peut douter de l'état de lucidité de Théo Hernandez quand il claironne jeudi en conférence de presse : "Tout le monde sait comment est Lukaku, il est costaud, mais bon je pense qu’il était là les vingt premières minutes, après il a disparu."
Jeudi, comme le firent avant elle le Portugal et la Suisse à l'Euro, la Belgique a fait craquer son adversaire en lui subtilisant le ballon et en sanctionnant ses erreurs individuelles. C'est un constat : la France a perdu la solidité qui lui a permis de triompher en Russie. A ce titre, la comparaison entre les deux confrontations face aux Belges en 2018 (modèle de maîtrise et de contrôle défensif) et 2021 est terrible pour la défense des Bleus. Plus que l'arrière-garde, c'est d'ailleurs l'ensemble de l'édifice qui semble beaucoup plus poreux.
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"Dans les 20-25 dernières minutes de la première période on a trop souffert, trop reculé, on manquait d'agressivité, a expliqué Didier Deschamps après la rencontre. On a trop été en souffrance, attentiste et incapable de ressortir le ballon." Un black-out qui en rappelle d'autres comme celui qui a coûté un quart de finale à l'Euro dans les dernières minutes du temps réglementaire face à la Suisse.

Peu importe le système, les hommes ou l'adversaire

Ce n'est donc plus un accident mais un syndrome. Quels que soient le système, les hommes ou l'adversité, même s'il existe peu d'entreprise aussi périlleuse que se coltiner Lukaku durant 90 minutes, la France souffre en défense. Bien sûr, l'absence de N'Golo Kanté jeudi prive l'arrière-garde de son meilleur garde du corps. Sans lui, elle est davantage exposée. Mais à l'Euro, Kanté était là. Varane est beaucoup moins souverain en 2021, Kimpembe a coulé depuis juin et les bricolages autour de la paire n'ont pas diffusé de la sérénité. Contrairement à son attaque, où le casting ne bouge plus, Deschamps cherche, bouscule et, parfois, improvise.
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L'éclosion de Théo Hernandez est une bénédiction et résout une partie du problème des pistons. La moitié du problème pour être précis puisque Benjamin Pavard, désastreux à l'Euro, a encore peiné défensivement face aux Belges. On peut les accabler de tous les maux du monde mais aussi constater qu'ils sont nettement moins protégés notamment par un Paul Pogba scintillant avec le ballon dans les pieds mais moins tranchant quand il ne l'a pas. "Il y a un manque d'engagement, d'agressivité. C'est fini l'euphorie de l'après Coupe du monde 2018, s'était emporté le si placide Hugo Lloris après le nul face à l'Ukraine en septembre. Il y a les exigences du très haut niveau et on se doit d'y répondre."

Orphelins de Matuidi

La liberté accordée aux attaquants expose nécessairement le collectif. Et, surtout, Didier Deschamps n'a toujours pas su trouver le remplaçant de Blaise Matuidi. Point d'équilibre des Bleus dans un rôle hybride, l'ancien Parisien assurait la cohésion de l'équipe. Personne ne l'a remplacé et les Bleus penchent vers l'avant. Il suffit de voir avec quelle facilité les adversaires déchirent trop souvent le premier rideau.
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Blaise Matuidi avec le maillot de l'équipe de France

Crédit: Getty Images

La France joue désormais un jeu dangereux. Quand les trois de devant lui permettent de s'en sortir grâce à leur talent, les largesses défensives ne sont qu'une péripétie. A l'Euro, elles furent le tombeau des Bleus. En encaissant dix buts lors des sept derniers matches, il est facile de comprendre que rien n'est résolu. Il reste un an pour y remédier. S'installer dans un système (3-4-3) pourrait aider. Retrouver N'Golo Kanté aussi. Mais ce ne sera sans doute pas suffisant.
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