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Ligue des nations, avant la finale Espagne - France : Aymeric Laporte, le snobé des Bleus attend sa revanche

Vincent Bregevin

Mis à jour 10/10/2021 à 12:29 GMT+2

LIGUE DES NATIONS - Aymeric Laporte aurait pu être dans le camp d'en face. Mais c'est bien sous le maillot de l'Espagne que le défenseur franco-espagnol va défier les Bleus dimanche en finale à Milan (20h45). Un rendez-vous au goût de revanche pour le joueur de 27 ans, devenu un élément incontournable de la Roja après avoir été snobé par les Bleus.

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Le symbole est fort. Comme un signe du destin. Ce coquin de sort a voulu que la France se dresse sur le chemin d'Aymeric Laporte dans la quête d'un premier titre international avec l'Espagne. Il aurait pu porter les couleurs tricolores pour ce rendez-vous. C'était même le sens de l'histoire, pour un joueur qui a été un maillon important de toutes les sélections de jeunes chez les Bleus. Une référence défensive et un capitaine. Mais le cap vers les A n'a jamais été franchi. Et la Roja s'en frotte les mains aujourd'hui.
Laporte n'a pas choisi l'Espagne à contrecœur. Mais l'Agenais de naissance privilégiait la France. Il a patienté en vain. Trois petites convocations dans la sélection de Didier Deschamps entre 2016 et 2019, cela en disait suffisamment long sur ses perspectives de s'imposer chez les Bleus. Elles étaient trop faibles pour qu'il ne réponde pas favorablement à l'appel de l'Espagne en juin dernier. "Je me suis longtemps accroché en attendant quelque chose", reconnaissait-il avant de disputer son premier Euro.

Un besoin de reconnaissance

Un choix fort. Sûrement le plus délicat de sa carrière. Défendre les couleurs d'une autre nation que la sienne est déjà un dilemme personnel. Mais cela suscite aussi les réactions les plus vives. Il savait ce qui l'attendait. Et il a assumé. Surtout pour la marque de reconnaissance que représentait cette invitation à porter le maillot de l'Espagne, son pays d'adoption. "Ce que m’avait donné l’Espagne, tout au long de ma carrière et pas que maintenant, n’a rien à voir avec la France", avançait-il au mois de juin au moment d'expliquer son choix.
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Le contexte a aussi eu son importance. Laporte n'était pas vraiment dans les petits papiers de Didier Deschamps quand il était titulaire à Manchester City. Il l'était encore moins à l'approche de l'Euro après avoir perdu sa place dans la charnière mancunienne au profit de John Stones. Le sélectionneur français, très sensible au temps de jeu de ses hommes, avait d'autres options en défense centrale. Luis Enrique un peu moins. Au point que le boss de la Roja ne pouvait pas se permettre d'être trop regardant sur la situation de Laporte en club. Il avait trop besoin d'un renfort dans un secteur de jeu crucial.

L'homme idoine pour l'Espagne

Et il ne s'est pas trompé en pariant sur Laporte. L'ancien joueur de l'Athletic Bilbao s'est imposé en un rien de temps comme le patron d'une défense espagnole orpheline de ses références de la dernière décennie, Gerard Piqué et Sergio Ramos. Ce n'est pas un hasard si son arrivée au sein du groupe de Luis Enrique a coïncidé avec le retour au premier plan de l'Espagne. Un pays qui, avec lui, a taillé sa route jusqu'en demi-finale de l'Euro et en finale de la Ligue des nations. Alors qu'il collectionnait les désillusions sur la scène internationale depuis son sacre européen en 2012.
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Laporte était l'homme idoine. Par son expérience pour encadrer un groupe rajeuni. Par son talent, aussi. "C'est un top défenseur central, en attaque comme en défense, soulignait Luis Enrique avant la demi-finale de l'Euro perdue aux tirs au but face à l'Italie. C'est un poste qui demande d'avoir la lucidité nécessaire pour créer la première supériorité, pour trouver les lignes de passes. Il est à l'aise des deux pieds, a un bon jeu aérien, est rapide, fort, un bon sens de l'anticipation, il est attentif dans la couverture... Nous sommes ravis qu'il joue pour l'Espagne."

"On lui souhaite le meilleur… sauf dimanche"

C'est du gagnant-gagnant. Laporte a trouvé avec l'Espagne cette plénitude qu'il a vainement cherché avec la France. Deschamps aurait-il fini par lui donner sa chance si le défenseur mancunien s'était montré encore plus patient ? Rien n'est moins sûr. Ce qui est certain, c'est que Laporte n'a pas été oublié par les Français. "Il s’est très bien intégré avec le jeu de l’Espagne, de Luis Enrique, a estimé Antoine Griezmann vendredi en conférence de presse. Je l’ai toujours apprécié en tant que défenseur. Après chacun fait son choix, nous on a aussi de très bons centraux. On lui souhaite toujours le meilleur, sauf dimanche." "C'est sa voie, qu'elle soit la plus belle pour lui, même si dimanche les routes vont se croiser", a pour sa part commenté Deschamps.
Ce rendez-vous est forcément particulier pour Laporte. "C'est un match spécial mais je suis très concentré sur ce que je fais, sur les gens qui me font confiance, et je suis à 300% avec l'Espagne", a-t-il lancé samedi. S'il a tourné la page, le défenseur de la Roja aura aussi à cœur de prouver à la France qu'elle s'est trompée en lui tournant le dos. L'occasion est belle. Il aura un rôle déterminant pour tenter de contenir une attaque tricolore retrouvée, emmenée par un duo Benzema-Mbappé en feu face à la Belgique (3-2) jeudi. Il aura surtout l'opportunité de décrocher son premier titre international. Face à ces Bleus qui l'ont snobé, ce serait un sacré pied de nez.
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