Ligue des nations | Israël - France : Comment Ibrahima Konaté est redevenu un monstre

Ibrahima Konaté se verrait bien enfiler - temporairement - le brassard de capitaine. Le défenseur a sans doute toutes les qualités pour assumer ce rôle mais avant cela, il lui faudra d'abord retrouver un statut de titulaire qu'il a perdu, avant l'Euro, au profit de William Saliba. Ça tombe bien : "Ibou" a réussi le meilleur début de saison de sa carrière, avec Liverpool, en progressant dans le jeu, dans la tête et dans les jambes. Et puisque Dayot Upamecano est blessé et forfait pour les deux matches des Bleus face à Israël ce jeudi, puis la Belgique lundi, le moment semble particulièrement opportun.

Présent en conférence de presse mardi, sa fraîcheur et son franc-parler en bandoulière, Konaté a admis avoir vécu une "remise en question engendrée par le fait de ne pas avoir joué pendant l'Euro". "J'ai appris énormément, notamment sur la relation entre joueur et entraîneur, a-t-il confié. D'autres échéances arrivent et maintenant, je dois me demander ce qu'il faut faire pour que cela ne se reproduise plus."

Visiblement, le roc de 25 ans a déjà trouvé des réponses, puisqu'il est redevenu intouchable à Liverpool, sous les ordres d'Arne Slot, alors qu'il avait perdu sa place lors de la fin de mandat de Jürgen Klopp, au profit du prometteur Jarell Quansah. Avec Virgil Van Dijk, il reforme une charnière sans doute moins saluée que celle d'Arsenal, et pourtant beaucoup plus efficace en championnat. En Premier League, les Reds n'ont encaissé que deux buts et sa paire de défenseurs centraux y est pour beaucoup.

Konaté est de nouveau dominant dans les airs (25 duels gagnés pour seulement 4 perdus, personne ne fait mieux au Royaume), infranchissable au duel (100% de tacles réussis à 6/6) et précieux à la couverture. "Ibou est un joueur fantastique qui peut encore s'améliorer", observait son compère de charnière auprès de Sky Sports après un succès à Wolverhampton durant lequel Konaté avait marqué... avant une mésentente avec Alisson qui avait engendré l'égalisation des Wolves.

"Défensivement, il est solide et ses qualités sont indéniables, même s'il a été un peu malchanceux sur le but encaissé, insistait le Néerlandais. Il apprend, il évolue et prend beaucoup plus soin de lui pour être prêt tous les trois jours et répondre aux exigences." Sans doute le fruit d'une "remise en question" pour un joueur qui n'a cessé d'être freiné par les blessures musculaires depuis son arrivée sur les bords de la Mersey.

Avec Arne Slot, le joueur formé à Sochaux a aussi progressé sur le plan offensif. Son rendement aérien est une vraie menace pour l'adversaire sur coups de pied arrêtés. Mais, surtout, son jeu au pied est désormais beaucoup plus sollicité, alors que la tâche était quasiment exclusivement réservée à Van Dijk. L'entraîneur néerlandais valorise beaucoup son jeu long, qui a notamment permis à Luis Diaz d'ouvrir le score face à Bournemouth (3-0) il y a un peu plus de trois semaines.

Plus globalement, Konaté a aussi bénéficié de l'explosion de Ryan Gravenberch, meilleur Red depuis le début de saison, et des déplacements un peu moins ambitieux de Trent Alexander-Arnold à sa droite. Qu'importe : il n'avait jamais été aussi complet, y compris sur un échantillon de matches aussi court. En l'absence d'Upamecano, il pourrait bénéficier de deux matches pour transposer cette dynamique à l'équipe de France, puisque Didier Deschamps a d'ores et déjà annoncé qu'il réduirait la rotation. Et pour le brassard, il verra plus tard...