Ligue Europa - "A la maison, on est imprenables" : l'Athletic Bilbao attend Manchester United dans sa forteresse de San Mamès

A Bilbao, on parle parfois d'"effet Guggenheim" pour faire référence au sauvetage de l'économie de la ville par l'implantation du musée new-yorkais à la fin des années 1990 ; à la fin de la saison, si tout se goupille bien pour l'Athletic, on pourra aussi étudier l'"effet San Mamès" dans la capitale du pays basque. Les joueurs d'Ernesto Valverde sont tout simplement la défense la plus solide des cinq grands championnats sur leurs bases. Avant de recevoir Manchester United en demi-finale de Ligue Europa ce jeudi soir, ils n'y ont encaissé que 10 buts en 17 matches.

Surtout, Bilbao est reparti avec la victoire lors de chacun de ses six matches européens disputés à domicile cette saison. Alors plus personne ne fait vraiment peur aux Basques : "Nous avons toujours su qu'à la maison, on est imprenables, a plastronné le milieu de terrain Mikel Jauregizar au Mundo Deportivo. On est au niveau de n'importe quelle équipe. On l'a vu en championnat et en coupe d'Europe. J'espère que ce sera le cas jeudi." En Liga, seul l'Atlético de Madrid est venu s'imposer (0-1) là où le Real Madrid s'est déjà cassé les dents (2-1). Et le FC Barcelone, qui y jouera le tout dernier match de sa saison, sait déjà à quel point son ultime déplacement sera périlleux, et l'importance de l'aborder avec un petit matelas au classement.

Les supporters de la tribune active de San Mamès, la Herri Harmaila, s'étaient pourtant mis en grève au début de l'année calendaire. Ils reprochaient au club des amendes les visant pour des chants qui n'avaient pas plu à la direction. Mais même dans un stade muet ou presque, l'Athletic Bilbao était resté imperméable. A l'exception d'un seul match : contre Osasuna, en Coupe du Roi, Unai Simon est allé chercher à trois reprises les ballons dans ses filets (3-2).

Après la rencontre, Ernesto Valverde ne se l'expliquait pas vraiment. "Ils ont eu un taux d'efficacité très élevé ; si nous l'avions eu, le résultat aurait été différent", essayait-t-il de se rassurer. Une partie de la réponse lui est sûrement apparue récemment : ce soir-là, le match avait basculé sur un penalty d'Ante Budimir inscrit juste avant la mi-temps.

Et lors des 10 derniers matches, trois des (seulement) quatre buts encaissés par l'Athletic Bilbao sont également venus de coups de pieds arrêtés, ou de leurs suites directes. Elle est sûrement ici, la dernière faiblesse structurelle des pensionnaires de San Mamès. Car en dehors de cela, Manchester United aura des raisons de se méfier et de grandes chances de se casser les dents ce jeudi soir. "C'est merveilleux de ne pas encaisser de buts", se réjouissait Ernesto Valverde au début du mois après un troisième clean-sheet consécutif.

Ce jeudi soir, la troisième demi-finale européenne de l'histoire du club aura un goût particulier. Celui de la dernière marche sur l'escalier des rêves. Les Basques savent depuis le début de la saison que leur stade a été choisi pour abriter la finale de la Ligue Europa. La décision remonte en réalité à 2021, et devait à l'origine compenser la décision de supprimer Bilbao des villes-hôtes de l'Euro 2024. La municipalité avait alors haussé le ton, et obtenu de l'UEFA une finale de C3, qui tombe à pic quatre ans plus tard. Le destin fait, vraiment, particulièrement bien les choses.