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A un an de l'Euro 2024 organisé chez elle, l'Allemagne enchaîne les contre-performances et inquiète

Fabien Esvan

Mis à jour 21/06/2023 à 00:06 GMT+2

L'Allemagne est (presque) au fond du trou. Éliminée prématurément de la Coupe du monde 2022 en novembre, la Mannschaft peine à trouver un second souffle. Pis, elle végète. Une nouvelle fois battus par la Colombie ce mardi soir (0-2), les champions du monde 2014 n'ont jamais semblé aussi démunis et sans idée dans leur histoire. Inquiétant à un an de leur Euro 2024 organisé à la maison…

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A la fin, c'est toujours l'Allemagne qui gagne. Cette vieille phrase de Gary Lineker du début des années 90 est plus que jamais vidée de son sens depuis quelques mois. La Mannschaft a bien triste mine en ce moment et c'est peu dire. Encore battus ce mardi pour le dernier match international de la saison 2022-2023, les quadruples champions du monde ont encore emmagasiné les doutes à un an de "leur" Euro à la maison.
Vainqueure d'un seul de ces cinq derniers matches, tenue en échec par l'Ukraine (3-3) et battue successivement par la Pologne (0-1) et la Colombie donc pendant ce mois de juin, la bande de Hansi Flick part en vacances avec une kyrielle d'interrogations. Depuis le Qatar, les Allemands n'ont montré que trop peu de progrès ou de changements concrets. A un an du Championnat d'Europe, le temps commence à presser et la crise s'installe vraiment outre-Rhin.
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Deutschland unterliegt Kolumbien 0:2

Crédit: Imago

Du néant dans le jeu, des leaders aux abonnés absents

Sans idée dans le jeu, l'Allemagne n'a pas trouvé de fil conducteur et de garanties. De quoi susciter le courroux de ses anciennes gloires comme Berti Vogts, champion du monde 1974 et ancien sélectionneur entre 1990 et 1998, dans un entretien au quotidien rhénan Rheinischen Post. "Où est passé le football allemand ? Où sont le courage, l'espièglerie, où sont les vertus allemandes qui nous ont donné le sourire, mais qui nous ont toujours rendus forts ? Je peux comprendre que les fans ne puissent pas s'identifier à ce type de football et soient éloignés de l'équipe nationale."
De la personnalité, c'est ce qui est aussi reproché aux cadres de la sélection. Malgré pléthore de talents dans ses rangs comme Ilkay Gündogan, Joshua Kimmich ou encore Jamal Musiala, aucun ne semble endosser le costume d'homme providentiel ou de meneur de troupe. "Inquiétant ? Je ne sais pas si le mot suffit. C'est dramatique, il faut le dire clairement. Il nous manque des choses à tous les étages. (...) C'est beaucoup trop peu", a d'ailleurs lancé Leon Goretzka, l'un des tauliers du groupe.
Contre la Colombie, la défense a encore été trop attentiste. Mais c'est aussi dans l'entrejeu que les failles se sont révélées avec des pertes de balle à foison et une désorganisation totale. Sans oublier le potentiel gâché de Gündogan très peu servi comme rampe de lancement. Ce mardi, le métronome n'a touché que 25 ballons. Loin, très loin de son rendement avec Manchester City. Cette faillite tactique s'inscrit dans la lignée des prestations précédentes où la Mannschaft a enchaîné les nouveaux systèmes et les expérimentations du docteur Flick.
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Le sorcier Flick est perdu dans ses formules

S'il y en a un qui cristallise les tensions en Allemagne, c'est bien Hansi Flick. Depuis son intronisation, l'ancien boss du Bayern Munich est méconnaissable dans ses choix et ne cesse de perdre du crédit. "Fais comme au Bayern !" lançait d'ailleurs BILD ces dernières heures.
Très acerbe à l'égard du sélectionneur national qu'il a côtoyé en Bavière à la fin des années 80, Lothar Matthäus a critiqué le "manque de mécanismes et le peu de compréhension entre les joueurs" dans sa chronique à Sky Deutschland en début de semaine. Même son de cloche pour Bastian Schweinsteiger, aujourd'hui consultant pour ARD. "C'est difficile de comprendre Flick actuellement…" Depuis quelques jours, les hashtags #FlickOut et #FlickRaus ne cessent de fleurir sur les réseaux sociaux. Comme un symbole.
C'est un cercle vicieux que nous devons briser.
La maison brûle doucement, mais Hansi Flick prône la patience comme il l'a annoncé en conférence de presse ces derniers jours. "J'ai le sentiment que nous avons encore suffisamment de temps afin d'être prêts à l'Euro", lançait-il en conférence de presse cette semaine. Le ton était plus mesuré mardi soir. "Je suis très déçu, je suis désolé pour les supporters. Nous voulions essayer quelque chose, mais cela n'a pas marché (...) C'est un cercle vicieux que nous devons briser. Je ne peux rien reprocher aux joueurs, ils ont envie. Mais nous avons besoin de plus de vitesse et de rythme devant, nous n'avons pas fait assez de courses en profondeur, ce qui est notre force. À partir de septembre, nous allons nous y remettre et les résultats viendront."
Il y a plus que jamais urgence dans la maison allemande. D'autant que les prochains matches amicaux sonnent comme des tests majeurs pour les quadruples champions du monde avec notamment la réception de la France à Dortmund en septembre. L'Allemagne a plus que jamais besoin d'un électrochoc. Non, les vacances ne seront pas de tout repos pour Flick et son staff. Encore faut-il que leur avenir soit assuré et ça, rien n'est moins sûr…
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Hansi Flick

Crédit: Getty Images

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