Avant France - Ecosse : Deschamps fait tourner pour voyager loin

Didier Deschamps n'est pas du genre à tourner autour du pot. En général, le sélectionneur des Bleus va droit au but et au résultat, quitte à laisser quelques plumes en chemin. Tant que cela ne remet pas en cause la finalité ni l'objectif final, ce n'est pas un problème pour DD. Souvenez-vous la Coupe du monde 2018 et le Danemark (0-0). Rappelez-vous le Mondial 2022 et la Tunisie (0-1). "Lâcher" ces matches n'avait pas entravé la marche en avant des Bleus. Tout comme avoir fait tourner son effectif dans les grandes largeurs en Allemagne, en septembre. La France avait perdu, il n'y avait pas grand-chose à retirer de cette soirée. Mais personne n'en avait fait grand cas. Et surtout pas DD.

Vu la configuration du mois d'octobre, le calendrier, le fait que les Bleus sont déjà qualifiés, l'équipe de France alignée mardi face à l'Ecosse n'aura pas énormément à voir avec celle qui s'est débarrassée des Pays-Bas vendredi (1-2). Quatre changements sont prévus."On se retrouve dans la même configuration que le mois dernier, avec le match de qualification le plus important au départ. Je ne vais pas négliger le deuxième, mais ma logique est de pouvoir répartir le temps de jeu, sans mettre les joueurs en difficulté. Ce n'est pas remettre la même équipe, ni changer toute l'équipe. Je sais bien aussi que les joueurs seront jugés par rapport à leur performance", a-t-il reconnu lundi en conférence de presse.

A Dortmund, Didier Deschamps n'avait cependant pas facilité la tâche des siens. Et de celui qui est dans l'œil du cyclone (pour d'autres raisons), un certain Jean-Clair Todibo. Le Niçois, qui fêtait sa première sélection, était bien passé à côté, pas tellement aidé par les repères que n'avait pas William Saliba, central à ses côtés. Au moins, DD ne lui en avait pas tenu rigueur. "C’était sa première sélection. Il sait très bien évidemment qu’il a commis une erreur et qu’au niveau international il n’y a pas de marge de manœuvre. (…) Je ne vais pas lui jeter la pierre pour ça, bien au contraire", avait-il tempéré lundi dernier, lors du premier point presse du rassemblement.

Tant qu'à trébucher, autant le faire quand ça compte pour du beurre. Et cela n'empêche pas de se révéler quand c'est du sérieux, Dayot Upamecano pourrait en témoigner. Terriblement en-dedans avant l'aventure qatarie, le Bavarois avait tout de même inspiré confiance à Deschamps qui en a fait son titulaire dans l'axe depuis le France - Australie inaugural du Mondial. Parce que les rassemblements, ce sont certes les matches. Mais ceux-ci ne sont que la partie émergée de l'iceberg et Deschamps se nourrit aussi du reste. A savoir : la vie de groupe et les entraînements.

Ajoutez à cela les calendriers d'enfer en club et, si Didier Deschamps aimerait avoir ses gars sous la main plus longtemps, le sélectionneur des Bleus compose avec. L'automne - même sans Coupe du monde à l'horizon - est une période des plus chargées. Autant essayer de l'alléger quelque peu. "Les clubs ont tous des calendriers chargés. Il y a certains joueurs, et c'est le cas de Mike (Maignan), qui sont suspendus ce week-end. Au-delà de ça, je n'ai pas reçu de pression, assure le sélectionneur. Cela a pu arriver que certains clubs fassent passer un message, sans mettre de pression (sourire)." Bref, Deschamps connait la musique. Il sait aussi que quiconque veut voyager loin ménage sa monture.