Equipe de France - De successeur de Raphaël Varane à 4e choix, William Saliba, un statut flou avec les Bleus

Mars 2022. William Saliba fête sa première sélection en équipe de France en remplaçant Raphaël Varane contre la Côte d'Ivoire, puis démarre son premier match quatre jours plus tard contre l'Afrique du Sud. Juin 2022. Présent dans un deuxième rassemblement consécutif, l'ancien Stéphanois remplace de nouveau Varane, blessé contre le Danemark en Ligue des Nations, puis enchaîne deux titularisations.

Septembre 2022. Saliba remplace Jules Koundé contre l'Autriche et dispute 67 minutes, avant de démarrer le match suivant au Danemark. Pourtant, au Mondial, il n'aura droit qu'aux miettes, à savoir moins d'une demi-heure dans le match des "coiffeurs" contre la Tunisie. Deux rassemblements manqués plus tard, c'est dans un rôle de remplaçant qu'il a retrouvé le groupe tricolore jeudi, lancé à 17 minutes du terme contre l'Irlande. En peu de temps, ce destin qui semblait tout tracé a abouti à un déclassement assez spectaculaire.

Spectaculaire mais pas forcément injuste, lorsqu'on se remémore ses prestations sous le maillot bleu. Logiquement prudent pour ses premières en mars 2022, il avait affiché des signes de fébrilité en juin. De nouveau "correct" le 22 septembre après son entrée contre l'Autriche, Saliba ne tenait toujours pas son match référence en sélection. Le problème, c'est que le match à oublier est arrivé avant.

Le joueur passé par toutes les sélections de jeunes avait en effet sombré un soir de défaite au Danemark trois jours plus tard, en même temps que Dayot Upamecano. Ce dernier s'en est relevé et est aujourd'hui un pion essentiel de Didier Deschamps. Pas Saliba, pourtant irréprochable à l'OM puis Arsenal depuis plus de deux ans maintenant, comme en témoignent ses présences dans l'équipe type de Ligue 1 en 2022, et de Premier League la saison dernière.

"Il est là, il est dans une hiérarchie du moment. Si vous voulez le comparer, vous pouviez dire la même chose d'Upamecano, qui, quand il était au Bayern, était étincelant, et avec nous lors de quelques-unes de ses titularisations a eu des difficultés, a rappelé Deschamps devant la presse lundi. Ce qui n'empêche pas que ce sont des joueurs habitués au très, très haut niveau, mais il y a toujours un palier en équipe de France, ça ne se fait pas en claquant des doigts".

Surtout pas au sein d'une sélection qui n'a peut-être jamais eu un tel vivier dans ce secteur. Si la pénurie est claire côté droit, l'axe offre le choix du roi. "A ce poste il y a une très forte concurrence, entre ceux que j'appelle et ceux que je pourrais appeler, a rappelé Deschamps. Les joueurs ont bien conscience qu'à ce poste à ou un autre, à partir du moment où ils ont un temps de jeu au début ou en cours de match, ils ont intérêt à être les plus performants possibles".

Ibrahima Konaté avait vite compris le message et n'avait pas attendu autant pour livrer ses premiers matches pleins en Bleus. Le joueur de Liverpool, utilisé axe droit, était passé devant Saliba dans la hiérarchie au Mondial, d'abord comme titulaire aux côtés d'Upamecano, ensuite comme troisième homme lorsque Varane était revenu de blessure. Et Saliba, victime d'une blessure au dos, a manqué les deux rassemblements suivant la retraite internationale de ce dernier.

Entre temps, Wesley Fofana a par exemple eu droit à ses premières minutes et Lucas Hernandez s'est refait une santé. Saliba ressemblait à une évidence pour pallier l'absence de Konaté jeudi contre l'Irlande ? Upamecano a été décalé à droite pour faire de la place à Hernandez. Même sans Varane, Saliba est donc toujours le quatrième homme.

A-t-il une chance de viser mieux ? Oui. Ses principaux concurrents sont aussi ses principales sources d'espoir, Upamecano étant la preuve que ne rien lâcher peut finir par payer. Mais à l'instant t, l'espace est réduit. A lui de mettre le pied... pour coincer un tant soit peu la porte, mardi.