Ils n'ont pas forcé

L'Argentine, le Portugal et l'Italie avaient déjà fait tomber la Roja en match amical, l'Angleterre a fait de même (1-0). Si la sélection des Three Lions a pu remporter une victoire de prestige face aux champions du monde, elle le doit en grande partie à sa défense. L'arrière-garde alignée par Fabio Capello s'est montrée héroïque dans cette rencontre amicale. Très vite sollicitée par les virevoltants petits gabarits espagnols, elle s'est battue jusqu'au bout et a tenu. En l'absence Terry, ménagé et laissé sur le banc, l'axe était occupé par Jagielka et Lescott qui se montrés parfaitement vigilants. Les latéraux Glen Johnson et Ashley Cole ont également très bien tenu leurs couloirs en se montrant toujours combatifs. Les choix de Capello dans ce secteur se sont révélés payants.

Au milieu ce fut plus difficile. Très tôt étouffés par le jeu court des visiteurs, les Anglais ont clairement manqué de vivacité et de lucidité pour ressortir le ballon proprement. Posté en sentinelle, Parker a joué un rôle important pour empêcher les malicieux adversaires de s'infiltrer entre les lignes. Le Mancunien Phil Jones, souvent utilisé en défense en club, a connu davantage de difficultés à se situer et à trouver sa place. Promu capitaine, Lampard, lui, a largement fait ses 33 ans face redoublement de passes des joueurs de Del Bosque. Ultra-réaliste, le joueur de Chelsea a pourtant su inscrire l'unique but de la rencontre d'une petite tête devant le but vide (49e) pour prouver à son sélectionneur qu'il pouvait toujours compter sur lui. Au sein d'un milieu de plus en plus renforcé, les remplaçants Barry, Downing, Walker, Adam Johnson et Rodwell se sont contentés de défendre après l'ouverture du score.

Très peu approvisionnés en ballons, les attaquants ont eu beaucoup de mal à montrer leurs qualités. Le trio Walcott-Bent-Milner a misé sur la vitesse et la percussion en première période mais manquait trop de soutien pour inquiéter une arrière-garde espagnole vigilante et faire oublier Rooney. Dans les buts anglais, Hart n'a finalement pas beaucoup dû s'employer. Vigilants sur les incessantes incursions adverses dans sa surface, il s'est couché proprement sur les rares tirs cadrés espagnols.

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Casillas a égalé le record de sélections de Zubizarreta. Sa 126e cape, n'aura pas été la plus compliquée. Durant ses 45 minutes de jeu, le gardien madrilène n'a jamais été inquiété. Entré après la pause, Reina a connu beaucoup moins de réussite. Surpris par la tête de Bent sur le coup franc de Milner, il a vu le ballon heurté son poteau gauche puis Lampard marquer devant la ligne (49e). Le portier de Liverpool a ensuite regarder ses partenaires occuper le camp adverse.

Dominée sur ce coup de pied arrêté fatal, la défense espagnole est par ailleurs apparue sereine et impeccable tout au long du match. La charnière Piqué-Ramos a enchaîné interventions propres et relances précises pendant qu'Arbeloa a fermé son côté droit et que le jeune Valencian Jordi Alba répondait aux attentes de Del Bosque. A la fois solide malgré sa petite taille et rapide pour soutenir les offensives, l'arrière gauche a marqué des points.

La formation ibérique a davantage tâtonné dans l'entrejeu. Busquets, quelque peu emprunté, et Xabi Alonso, peu inspiré, n'ont pas montré de signes de faiblesses dans la récupération mais n'ont pas suffisamment accélérer le tempo. Xavi, lui, a disputé la première période sans forcer son talent avant de céder sa place à Fabregas. Plus nerveux, l'ancien Gunner a été averti à l'heure de jeu avant de mieux se situer pour se montrer entreprenant et tranchant en fin de match. Ses tentatives n'ont pourtant pas abouti (89e et 90e).

Emmenée par l'intenable duo Iniesta-Silva, l'attaque espagnole a offert des enchaînements de grande classe en première période. Elle a manqué de liant ensuite quand Mata a remplacé le créateur des Citizens. Globalement, elle a trop voulu passer dans l'axe où l'attendait des adversaires regroupés et plus puissants. Titulaire en pointe, Villa a beaucoup bougé pour prendre part au jeu mais il a manqué de précision dans ses frappes si bien que son équipe a longtemps attendu un premier tir cadré. Il n'a pas pu redresser la trajectoire du ballon (56e) puis n'a trouvé que le poteau (73e). Torres est venu l'épauler après l'heure de jeu sans grande réussite face. L'attaquant de Chelsea n'a pas pu apporter sa puissance face à la plus grande détermination anglaise.