Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Bleus : Gignac, Mandanda, Mangala, Rémy : ils ont tous eu leur chance mais ne l'ont pas tous saisie

Martin Mosnier

Mis à jour 15/10/2014 à 18:58 GMT+2

Les matches face au Portugal (2-1) et en Arménie (0-3) ont donné l'occasion à Deschamps de procéder à une large revue d'effectif. De Mandanda à Gignac, tous n'ont pas connu la même réussite. Certains n'auront pas de deuxième chance, d'autres ont marqué des points précieux. Tour d'horizon.

Lucas Digne, André-Pierre Gignac et Dimitri Payet n'ont pas tous brillé avec les Bleus en Arménie.

Crédit: AFP

Faire tourner, stimuler le vivier, tester le réservoir. Pour la France, l'intérêt et les enjeux de la parenthèse internationale ne sont pas aussi cruciaux que pour les autres nations européennes. L'objectif n'est pas chiffré, il est moins palpable et ne se réduit pas à une addition de points. Non, l'important pour Deschamps cette semaine était de soumettre son groupe, son noyau dur, celui avec lequel il a traversé l'Atlantique cet été, à la concurrence de ceux qui ont forcé la porte du groupe à coups de bélier et de matches réussis depuis la reprise des hostilités en août.
Le Portugal et l'Arménie ont offert l'opportunité aux doublures habituelles et aux revenants (Jallet, Payet, Gignac) de s'étalonner face aux indéboulonnables titulaires, ceux qui ont ramené les Bleus parmi les références internationales en moins d'un an. Tous n'ont pas réussi. Il n'est pas dit que ceux-ci reviendront au prochain rassemblement. Il n'est pas dit non plus que, malgré des performances plutôt réussies des habituels remplaçants ou réservistes, le onze type de Deschamps soit chamboulé face à l'Albanie ou la Suède en fin d'année. Le sélectionneur a une idée directrice claire et nette mais certains ont pu instiller le doute. Le point joueur par joueur.

Steve Mandanda :

A-t-il convaincu ? Oui, trois fois oui. Une manchette face à Ronaldo, deux horizontales en Arménie et de l'autorité dans ses prises de balle. Banco pour Il Fenomeno. 
Chance de le revoir dans le groupe : 100%. Aucun problème pour Mandanda toujours dans le groupe depuis l'ère Domenech. Seule une blessure l'a privé de Coupe du monde. Le gardien de l'OM est un homme de base du groupe France malgré son temps de jeu famélique.
Chance de le voir intégrer le onze type : 0%. Désolé Steve. Mandanda connaît la règle. Le patron, c'est Hugo Lloris et même s'il avait sorti trois penalties de Ronaldo et une douzaine de parades décisives à Erevan, cela n'aurait rien changé. Lloris est irréprochable chez les Bleus dont il est le capitaine. Mandanda est au pied d'une montagne mais ses deux matches n'ont pas été complètement inutiles pour lui. Il a distancé Ruffier et s'est installé tranquillement mais avec autorité dans le fauteuil du numéro 2.
Bilan : L'ingratitude du rôle de doublure.
picture

Mandanda, excellent avec l'équipe de France face au Portugal et en Arménie

Crédit: Panoramic

Bacary Sagna

A-t-il convaincu ? En partie. Sa première mi-temps face au Portugal fut convaincante mais il a baissé de rythme en seconde. Du clair-obscur qui n'éclipsera pas Mathieu Debuchy.
Chance de le revoir dans le groupe : 100%. Lui aussi est une indémodable doublure depuis que Debuchy a été installé comme le titulaire du poste par Laurent Blanc. Il est de tous les rassemblements et le manque de profondeur et de solutions derrière le duo laisse envisager un avenir sans tumulte en sélection pour Sagna. Le boulevard est immense jusqu’à l’Euro.
Chance de le voir intégrer le onze type : 100% tant que Debuchy n'est pas là. Ce ne sont pas les Jallet et Corchia qui vont venir le titiller. Jusqu'en 2015, il sera le titulaire du poste. Mais quand Debuchy reviendra à son meilleur niveau, il retrouvera la banquette qu'il a tant squattée ces dernières années.
Bilan : Heureusement pour lui, le réservoir est asséché à droite.
picture

Bacary Sagna (France) face au Portugal

Crédit: AFP

Christophe Jallet

A-t-il convaincu ? Pas tellement. Face à l'Arménie, on est en droit d'attendre plus de Jallet. Surtout qu'il sait que sa place en sélection tient à un fil. Il n'a pas mordu dans le match avec la même force et la même rage que Gignac, l'autre revenant. Dommage pour lui.
Chance de le revoir dans le groupe : 50%. Tant que Debuchy n'est pas là, il a toujours une opportunité. Mais, pour les matches face à l'Albanie et la Suède, Deschamps pourrait lui préférer un Corchia (23) qui représente davantage l'avenir que le Lyonnais (30 ans). Jallet a peut-être laissé passer sa chance. 
Chance de le voir intégrer le onze type : 0%. Personne ne se fait d'illusion à moins d'une hécatombe au poste. 
Bilan : Pas certain que son compteur dépasse les 6 sélections un jour.
picture

Christophe Jallet (France) face à l'Arménie

Crédit: AFP

Eliaquim Mangala

A-t-il convaincu ? Non. Emprunté en première mi-temps face au Portugal, il a fait passer quelques frissons dans les tribunes du Stade de France. Il doit dégager plus d'autorité et de discipline. Sa seconde mi-temps fut plus aboutie.
Chance de le revoir dans le groupe : 100%. Mangala, c'est l'avenir de la charnière. Le solide gaillard de Manchester City est installé dans le groupe France et, sauf blessure ou méforme, il est parti pour y rester un bon bout de temps.
Chance de le voir intégrer le onze type : 33%. Aux côtés de Varane, il y a une place à prendre. Sakho conserve une petite longueur d'avance mais ils sont trois sur la même ligne ou presque (Sakho, Koscielny, Mangala). Pour eux, plus que pour les autres, les performances en club seront cruciales.
Bilan : Il avait l'occasion de prendre racine, c'est raté.
picture

Eliaquim Mangala (France) face au Portugal

Crédit: Panoramic

Jérémy Mathieu

A-t-il convaincu ? Non. Pris de vitesse et emprunté en première mi-temps face aux Arméniens, il n'a pas marqué des points malgré sa belle ouverture sur le but de Rémy.
Chance de le revoir dans le groupe : 50%. Si Koscielny et Sakho reviennent dans le groupe, il fera sans doute ses valises car il doit avant tout sa présence aux absents.
Chance de le voir intégrer le onze type : 5%. Il est le cinquième défenseur dans l'esprit de Deschamps mais la hiérarchie est plus fragile à ce poste qu'au milieu ou en attaque. Si à Barcelone il s'impose comme un incontournable, si Sakho et Mangala prennent racine sur le banc de Liverpool et City, si Koscielny enfile les penalties comme des perles en Premier League ou si son talon d’Achille continue de siffler, alors… 
Bilan : Avec des si…
picture

Jérémy Mathieu (France) face à l'Arménie

Crédit: AFP

Lucas Digne

A-t-il convaincu ? Pas suffisamment. Il aurait dû dévorer son couloir et faire peser une menace constante sur la surface arménienne. Il n'a pas toujours été bien servi et a manqué de justesse dans ses centres.
Chance de le revoir dans le groupe : 100%. Il est le successeur désigné d'Evra depuis quelques mois désormais. Le bon début de saison de Kurzawa aurait pu remettre en cause son statut mais le Monégasque a flingué son avenir international pour quelques mois après son attitude scandaleuse en Suède avec les Espoirs.
Chance de le voir intégrer le onze type : 5%. Digne souffre de la comparaison avec Evra, très bon face au Portugal. Alors, à moins d'une énorme baisse de régime du Turinois, il n'existe aucune raison objective pour que Deschamps change sa hiérarchie au poste de latéral gauche. 
Bilan : Evra se frise les moustaches.
picture

Digne (France) en Arménie

Crédit: AFP

Morgan Schneiderlin

A-t-il convaincu ? Pas entièrement. Trop neutre dans la moitié de terrain adverse, Schneiderlin n'a pas encore lâché les chevaux en équipe de France. Face à l'Arménie, il a fait le job, sans génie. S'il ne mord pas dans ce genre de rencontre, il aura bien du mal à inquiéter ceux qui le devancent dans la hiérarchie.
Chance de le revoir dans le groupe : 100%. Lui aussi était de l'été brésilien et il représente l'avenir au poste. Son cas est similaire à celui de Digne d'autant qu'il n'y a pas foule au poste de sentinelle derrière lui. Mavuba et Gonalons sont des options mais Schneiderlin est en avance.
Chance de le voir intégrer le onze type: 0%. Même en 4-3-3, Cabaye conserve toute la confiance de Deschamps. Même si le Parisien n'a pas un temps de jeu convenable dans son club, son expérience et ses récentes prestations en Bleu lui confèrent un avantage très net sur la concurrence.
Bilan : Patience, patience.
picture

Schneiderlin face au Portugal avec l'équipe de France

Crédit: Panoramic

Moussa Sissoko

A-t-il convaincu ? Non. Où est passé le grand Moussa, colosse aux cuisses de feu qui déchiquetait tous ses adversaires sur son passage au Brésil ? En Arménie, le tigre s'est transformé en petit chaton inoffensif.
Chance de le revoir dans le groupe : 100%. Il est le 12e homme, celui qui se situe toujours à la frontière entre les titulaires indiscutables et les remplaçants. Lorsqu'il prend place sur le banc, il est souvent la première option de Deschamps. Sissoko est, depuis quelques mois désormais, indissociable de l'équipe de France.
Chance de le voir intégrer le onze type : 25%. Tout dépend du système de jeu. Le 4-3-3 bouche son horizon. Le 4-2-3-1 lui ouvre des perspectives sur le côté droit quand Valbuena repique dans l'axe.
Bilan : Rien ne bouge pour le roc de Newcastle.
picture

Moussa Sissoko au duel avec Matija Nastasic lors de Serbie-France

Crédit: AFP

Dimitri Payet

A-t-il convaincu ? Pas tellement. Oui, il a bien distribué le jeu, il a fait jouer ses partenaires avec justesse mais lui-même l'a reconnu à l'issue de la rencontre : "J'aurais pu faire beaucoup mieux." Il lui a manqué l'étincelle, celle qui fait basculer un match solide en match accompli.
Chance de le revoir dans le groupe : 50%. Sa place dans le groupe est loin d'être verrouillée. Jérémy Ménez est bouillant à Milan et Payet n'a jamais vraiment convaincu sous le maillot bleu. Sur le talent, il est un postulant clair pour les Bleus mais il doit être plus consistant.
Chance de le voir intégrer le onze type : 0%. Valbuena et Griezmann sont largement au-dessus. Derrière eux, Rémy a montré davantage que Payet. S'il revient, sa perspective se situe juste à côté de Didier Deschamps, sur la banquette.
Bilan : Payet est sur la brèche.
picture

Payet avec l'équipe de France

Crédit: AFP

Loïc Rémy

A-t-il convaincu ? Oh que oui. Un but et bien plus que cela face à l'Arménie. Rémy était intenable à Erevan et il a prouvé que les Bleus pouvaient compter sur lui. 
Chance de le revoir dans le groupe : 100%. Deschamps aime Rémy. Bien sûr, il ne faudra pas que Mourinho le laisse croupir sous les couvertures l'hiver venu mais Rémy est souvent irréprochable lorsque la sélection lui laisse sa chance.
Chance de le voir intégrer le onze type : 20%. Il existe une ouverture plus large pour lui si les Bleus évoluent en 4-2-3-1. En 4-3-3, Valbuena et Griezmann semblent encore intouchables. Mais Rémy pousse fort derrière et oblige les titulaires à garder un niveau de constance irréprochable. A l'image de l'entrée en jeu décisive de Griezmann à Erevan.
Bilan : Rémy fait tout pour pousser la porte du onze.
picture

Loïc Rémy a pris son mal en patience face au Portugal avant d'exploser en Arménie

Crédit: Panoramic

André-Pierre Gignac

A-t-il convaincu ? Plutôt trois fois qu'une. Un but, deux passes décisives et beaucoup plus que cela encore. A l'image du penalty qu'il n'a laissé à personne le soin de transformer, Gignac a eu la bonne attitude et pris le taureau par les cornes. Il attendait ce moment depuis trop longtemps pour le voir filer entre ses doigts.
Chance de le revoir dans le groupe : 50%. Sur sa prestation, son engagement et son investissement en Arménie, Gignac mérite de revenir dans le groupe. Mais il ne faut pas oublier qu'il doit sa présence en Arménie autant à son excellent début de saison qu'à la blessure d'Olivier Giroud. Le Gunner reste indéboulonnable en Bleu et il n'est pas certain que Deschamps sélectionne trois pointes lorsque Giroud sera de nouveau apte.
Chance de le voir intégrer le onze type : 0%. Parce que Benzema. Le Madrilène est intouchable et son match face au Portugal a rappelé à quel point la France avait besoin de lui en numéro 9. Gignac se débat derrière lui avec la concurrence.
Bilan : Les dents longues et une envie monstre.
picture

André-Pierre Gignac contre l'Arménie

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité