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Au milieu, Deschamps a désormais l’embarras du choix et il ne pouvait pas rêver mieux

Martin Mosnier

Mis à jour 10/10/2015 à 11:32 GMT+2

MATCH AMICAL - Les performances de Yohan Cabaye et Lassana Diarra face à l’Arménie (4-0) ouvrent des nouvelles possibilités dans un milieu de terrain qu’on pensait figé. Les Bleus ont de nouvelles cartes dans le secteur clé du 4-3-3 de Didier Deschamps.

Lassana Diarra, le 5 octobre 2015, à Clairefontaine.

Crédit: Imago

Même en septembre dernier, lors du dernier rassemblement des Bleus, Didier Deschamps ne devait pas s’attendre à un si heureux concours de circonstance. Petit retour en arrière : depuis le barrage retour face à l’Ukraine, son trio Yohan Cabaye-Blaise Matuidi-Paul Pogba s’était érigé comme le socle inamovible de son 4-3-3. Après la Coupe du monde, le niveau de Cabaye, privé de temps de jeu au PSG, a flanché. En ce début de saison, c’est celui de Pogba qui a posé question. Problème, la concurrence n’avait rien d’enthousiasmant : Morgan Schneiderlin est encore un peu tendre et Moussa Sissoko est un formidable couteau suisse, un impact player essentiel mais ses limites techniques sont un handicap.
Et puis, Lassana Diarra a déboulé. Sans cape ni super-pouvoir mais avec un aplomb et une maîtrise des évènements qui redistribuent les cartes. Les maux de tête de Deschamps ne se sont pas encore totalement dissipés mais le milieu de l’OM semble détenir entre ses pieds la clé qui manquait à l’équipe de France. Pour trois raisons évidentes :
  • Il densifie la concurrence dans un domaine de jeu qui en manquait.
  • C’est un spécialiste du poste de sentinelle, la France n’en avait pas vraiment.
  • Il peut permettre à Cabaye de briller ailleurs, en relayeur, là où il est plus efficace.
Ce nouvel ordre, qui reste très fragile car tout neuf, rappelle aussi à Pogba que sa place dans le onze peut être remise en cause en cas de défaillance. Le milieu de la Juventus Turin est celui qui, avec Varane, incarne le mieux le futur du Bleu. Il déborde de talent mais son début de saison en club et ses deux matches avec la sélection en septembre témoignent aussi de ses difficultés du moment.
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Paul Pogba, le milieu de terrain de l'équipe de France.

Crédit: AFP

Potentiellement, c’est un incontournable. Mais il doit montrer beaucoup plus que face au Portugal (0-1) ou à la Serbie (2-1). La performance de Cabaye jeudi à Nice rappelle qu’il existe des solutions efficaces sans lui. Depuis les débuts de Pogba en Bleu en mars 2013, la France n’avait remporté qu’un match sans lui. Face à l’Arménie, il n’a pas manqué au collectif car Cabaye a assuré une relève efficace. L’exemple vaut aussi pour Blaise Matuidi même si le Parisien est très costaud en club et en Bleu depuis le mois d’août.
Au coup de sifflet final, il était très difficile de déceler l’état d’esprit de Cabaye. Le mercredi, il perdait sa place de titulaire, celle qu’il cadenassait depuis deux ans, au profit de Diarra. Jeudi, profitant de la blessure de Pogba, il s’imposait comme l’homme décisif de l’entrejeu tout en constatant "le gros match", selon ses mots, de son concurrent au poste de sentinelle.
Face à la presse, il n’a rien laissé transparaître. Ni sentiment de revanche, ni même une quelconque crainte sur son statut qui se fragilise malgré tout. Car il faudrait être aveugle pour ne pas constater que Cabaye glisse lentement vers un statut de super sub en équipe de France. Mais si c’est pour davantage briller dans un rôle, celui de relayeur, qui convient mieux à ses caractéristiques (qualité de relance et de frappe), c’est peut-être un mal pour un bien.
"Il y a une concurrence saine, les choses sont dites", a témoigné Cabaye jeudi soir. Avant de prévenir : "Ca ne veut pas dire que je vais laisser faire et que je ne vais pas essayer de changer l’ordre des choses." D’autant que si le rapport de force penche vers Diarra, rien n’est figé. Le milieu de l’OM n’a joué que huit matches, certes de haute intensité, en deux ans. Personne ne sait quel sera son état de forme en juin prochain. A ce poste, tout peut aller très vite. Demandez donc à Morgan Schneiderlin. Prêt à détrôner Cabaye après une rentrée réussie en sélection en septembre, le voilà rangé sur le banc. Décidément, Deschamps a l’embarras du choix et c’est tout sauf un problème.
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Lassana Diarra

Crédit: Panoramic

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