Equipe de France : Nabil Fekir a choisi les Bleus mais les Bleus ont-ils besoin de lui ?

Nabil Fékir a, selon Bernard Lacombe, choisit de porter le maillot de l'équipe de France. Ouf. Mais jusqu'à preuve du contraire, c'est encore l'équipe de France, en l'occurrence son sélectionneur, qui décide quels seront joueurs qui défendront son maillot. Sans Fékir, l'équipe de France tourne plutôt bien, voire très bien, depuis un an. Il n'empêche : un talent n'est jamais de trop. Aujourd'hui, les Bleus ont-ils besoin de Fekir ? Sera-t-il de la partie face au Brésil et au Danemark fin mars ? Tout ce qui a été dit et écrit sur ses performances depuis août, puis sur ses nombreuses hésitations concernant son futur en sélection, ne doivent pas masquer l’essentiel : a-t-il plus qu’un autre sa place en équipe de France ? Tentative de réponse.

En 2014, l'équipe de France a inscrit 34 buts, soit son année la plus prolifique depuis 2003. En attaque, les places sont verrouillées dans le onze. Aux côtés de Benzema, Mathieu Valbuena s'est imposé comme un cadre incontournable depuis plusieurs mois déjà et Antoine Griezmann a émergé comme une évidence, même s’il peut encore donner plus sous le maillot bleu. Le second marche sur l'eau depuis trois mois avec l'Atlético et ses statistiques sont comparables à celles du Lyonnais (14 buts, 2 passes décisives contre 11 buts et 7 passes décisives). En Russie, Valbuena est moins exposé mais son passé en équipe de France lui offre une confortable avance sur le nouveau venu.

Parmi les secondes lames, la présence de Fekir est, là aussi, discutable. Depuis l'Euro 2012, Olivier Giroud est la doublure de Karim Benzema. De retour de blessure, il a retrouvé le chemin du but avec Arsenal et Didier Deschamps va le convoquer pour la double confrontation face au Brésil et au Danemark. Difficile de se passer de Gignac, buteur et excellent en Arménie (0-3). En estimant que Loïc Rémy, qui joue peu à Chelsea, a pris du retard sur la concurrence, il reste trois cas qui se disputeront sans doute les deux derniers tickets en attaque : Alexandre Lacazette, Dimitri Payet et Nabil Fekir.

Le premier part en pole. Il est en feu depuis le début de saison, a fait partie des dernières sélections tricolores et revient fort après sa blessure. Le Marseillais est lui aussi en très grande forme. Parmi le trio, il est celui qui possède le plus de sélections (11). Si son talent et ses neuf derniers mois incitent à lui donner sa chance en équipe de France, Fékir ne part pas forcément avec un avantage démesuré sur Payet et Lacazette même si la forme du moment semble lui offrir une légère avance sur le Marseillais. A vrai dire, son absence ne serait pas un scandale même si une liste élargie à 24 ou 25 noms rendrait plus évidente sa présence dans celle-ci. Aujourd'hui, il n'est pas indispensable à un groupe aux contours défini avec précision et qui performe depuis plus d'un an désormais. "Aujourd’hui, c’est difficile de dire s’il a le niveau pour jouer en équipe de France", témoignait Deschamps en février. "Il a un registre intéressant. Il a peu joué la saison passée, cela ne fait donc que six mois qu'il joue en Ligue 1 !"

D’autant qu’une potentielle sélection en mars ne verrouillerait pas son avenir international puisqu'il doit être aligné lors d'un match officiel (et donc non-amical) pour graver dans le marbre sa décision. Bien sûr, au vu des promesses qu'il sème depuis quelques mois, Fekir peut tout à fait prétendre à long terme à une riche carrière internationale. Il est simplement encore trop tôt pour en faire un incontournable des listes de Deschamps. Son vrai point fort : il présente un profil inédit de neuf et demi, de dribbleur insaisissable. Mais es exemples de promesses non tenues (Martin, Ben Arfa pour ne citer qu'eux) sont trop nombreux. Fekir a choisi les Bleus. C'est un talent de plus à disposition de Deschamps. Rien de plus pour le moment.