Forte de ses atouts, la Belgique (aussi) peut rêver d'un grand Euro

Aussi discutable soit-il, le classement FIFA est formel : la Belgique est la deuxième nation mondiale. Autrement dit, un postulant plus que sérieux au sacre continental, à un an de l'Euro 2016. Les Diables Rouges ont également pour eux un exceptionnel élan de sympathie qui dépasse largement ses frontières. Mais, parce qu'elle sait pertinemment que la "hype" ne fait que rarement des champions, la Belgique a bien d'autres atouts à faire valoir dans la course au titre européen.

C'est évidemment la star de la sélection belge. Eden Hazard est la carte maîtresse des Diables rouges. A seulement 24 ans, le milieu offensif est l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste. Elu meilleur espoir (2009 et 2010) puis meilleur joueur de Ligue 1 (2011, 2012), l'ancien Lillois a encore élevé son niveau de jeu depuis son arrivée à Chelsea, en 2012 (meilleur jeune en 2014, meilleur joueur du championnat cette année). Le tout frais champion d'Angleterre a surfé sur cette ascension exceptionnelle pour s'imposer comme l'un des cadres de son équipe nationale. Depuis sa première sélection (à 17 ans !), Hazard a déjà porté le maillot de la Belgique à 56 reprises.

Et la France ? Les Bleus ont eux aussi un leader, incontestablement surdoué techniquement et leader technique de son équipe : Paul Pogba. S'il s'apprête à disputer une finale de Ligue des champions, le Turinois n'a pas l'expérience internationale de Hazard (22 capes contre 56). Pour le reste, Pogba et Hazard sont certainement deux locomotives à même de porter une nation au titre de champion d'Europe.

Depuis quelques années, les Belges suivent avec une attention toute particulière les grands championnats européens, ainsi que les coupes d'Europe. Et pour cause : leurs protégés y jouent régulièrement les premiers rôles. Courtois et Hazard à Chelsea, De Bruyne à Wolfsburg, Fellaini à Manchester United, Kompany à Manchester City, Nainggolan à l'AS Rome ou encore Mertens à Naples : les petits Belges jouent (beaucoup), et pas n'importe où. Une habitude du haut-niveau qui profite largement à la sélection nationale.

Et la France ? Sur ce plan-là, les Bleus n'ont (presque) pas à rougir. De City au Barça en passant par la Juventus, le PSG ou le Real, les joueurs de Didier Deschamps jouent dans les grands clubs européens. Avec un bémol : plusieurs d'entre eux n'ont qu'un temps de jeu limité, à l'instar de Mangala, Varane, Cabaye.

En Belgique, les diables sont jeunes. Nombreux sont les titulaires installés de l'équipe à ne pas avoir atteint les 25 ans : Hazard (24 ans), De Bruyne (23 ans), Courtois (23 ans)… Pour autant, tous ces joueurs ont déjà disputé une Coupe du monde et évoluent ensemble depuis quelques années déjà. Un effectif stable qui se renouvelle à petite dose : pour la rencontre face à la France, Marc Wilmots, le sélectionneur, a sélectionné deux talents d'Anderlecht : Tielemans (18 ans) et Dendoncker (20 ans). Quitte à laisser sur le côté d'autres grands espoirs, comme le Marseillais Michy Batshuayi (21 ans). Autant dire que le réservoir belge ne semble pas près de se tarir.

Et la France ? Avec une moyenne d'âge de 26 ans, le groupe de Marc Wilmots est plus jeune de deux ans que celui de Didier Deschamps. La "faute" à un certain nombre de trentenaires qui conservent leur place en Bleu (Evra, Sagna, Valbuena). Pour autant, la France s'est montrée plutôt performante dans le domaine de la formation ces dernières années. L'incorporation progressive au groupe France de Geoffrey Kondogbia (22 ans), Nabil Fekir (21 ans) ou, plus récemment, de Paul-Georges Ntep (22 ans) tend à le prouver.

S'il est une chose qui porte indiscutablement les Belges, ce sont bien les résultats. Depuis un an et demi, les coéquipiers de Kompany n'ont perdu qu'un seul match : le quart de finale du Mondial 2014 face à l'Argentine (0-1). Pour le reste, 11 victoires en 16 matches. Et cela va encore mieux en 2015 : en deux matches, les Belges ont déjà inscrit six buts sans en encaisser un seul.

Et la France ? Les statistiques des Bleus sont peu ou prou comparables à celle des Belges. Les Français ont perdu deux matches depuis le début de l'année 2014, leur quart de finale du Mondial (face à l'Allemagne, 0-1) et la rencontre face au Brésil, en mars dernier (1-3). En tout, les joueurs de Didier Deschamps ont enregistré 11 victoires en 17 matches.