Brésil - Argentine : un même fiasco, deux méthodes pour se relever
Mis à jour 07/09/2018 à 23:20 GMT+2
Eliminées relativement tôt lors de la Coupe du monde 2018, les deux nations ennemies du football, le Brésil et l’Argentine, ont géré la crise de manière totalement différente. Alors que la Seleção a misé sur la continuité en gardant Tite, l’Argentine a entamé une révolution pour oublier ses déconvenues passées.
Ennemis mais égaux devant l’échec. Le Brésil et l’Argentine ont connu des parcours très décevants pendant la Coupe du monde 2018. La sélection brésilienne a été éliminée contre la Belgique en quarts de finale (1-2), alors que l’Albiceleste, après une phase de poule chaotique, est rentrée chez elle à la suite de la défaite contre la France en huitièmes de finale (3-4).
Les conséquences n’ont pas été les mêmes pour les deux sélections sud-américaines. L’Argentine s’est séparée de son sélectionneur, Jorge Sampaoli, alors que la Seleçao a réaffirmé sa confiance envers Tite. Et ce n’est pas seulement la Fédération brésilienne qui a décidé de continuer à faire confiance à Tite mais aussi les joueurs. Peu après leur retour au pays, certains internationaux n’hésitaient pas à apporter publiquement leur soutien à leur entraîneur. C’est le cas de Miranda : "Il a réalisé un travail magnifique, il a fait un bon Mondial avec nous et on ne peut pas juger le travail d’un coach à cause d’un match. Je pense qu’il doit rester".
Tite, bilan presque parfait
La Fédération brésilienne, elle, n’a cessé de réaffirmer sa volonté de bâtir un projet sur la durée avec Tite, qui a été prolongé et devrait être le sélectionneur de la Seleçao jusqu’en 2022 et la Coupe du monde au Qatar. Depuis son arrivée en 2016, sur 26 matchs à la tête de la sélection brésilienne, Tite présente un bilan de 20 victoires, 4 matchs nuls et seulement 2 défaites. Parmi les deux revers, celui face à la Belgique en quart de finale de la Coupe du monde. La Seleçao, qui n’a pas fait tâche lors de ce match, a dû faire face à des Diables rouges survoltés, à l’image de Romelu Lukaku, à qui rien ne semblait pouvoir arriver.
Le sélectionneur brésilien a été appelé à la suite de l’élimination, dès le premier tour, du Brésil de Dunga lors de la Copa America 2016. Depuis, il est parvenu à imposer un style de jeu bien particulier et à redonner confiance à une équipe encore traumatisée par la lourde défaite face à l’Allemagne en 2014 (1-7). C’est aussi lui qui a redonné une place à Marcelo et Thiago Silva au sein de l’équipe.
Autogestion
Côté argentin, c’est une toute autre histoire. Entre Sampaoli et ses joueurs, les relations ont été beaucoup plus compliquées, avant même la défaite face à la France. En effet, le sélectionneur de l’Albiceleste a eu énormément de mal à imposer ses choix au sein du vestiaire, presque en autogestion, lors de la phase de poule, notamment avant le match face au Nigéria (2-1).
Résultat, la situation reste très floue en Argentine, et ce, même plusieurs mois après l’éviction de l’ancien entraineur du FC Séville. La Fédération a nommé provisoirement Lionel Scaloni à la tête de la sélection, mais rien n’a filtré en ce qui concerne le successeur de Sampaoli.
Un objectif : la Copa
Dans le viseur de l'Albiceleste, une échéance très importante pour le pays, la Copa América, qui se déroulera du 7 au 30 juin 2019 au Brésil. Les joueurs argentins semblent las de leur manque de réussite lors des nombreuses finales jouées ces dernières années. Sur les cinq dernières éditions, les Argentins ont joué 4 finales pour… 4 défaites (2004, 2007, 2015 et 2016). Des déceptions enchaînées qui ont éloigné Lionel Messi de sa sélection l’espace de quelques matches.
Le samedi 8 septembre, l’Albiceleste rencontrera le Guatemala pour un match amical, puis la Colombie le mercredi 12 prochain. Le sélectionneur intérimaire a dû composer pour finalement laisser du temps de jeu à la jeunesse. Exit Lionel Messi, Angel Di Maria ou encore Mascherano pour les matchs amicaux, l’Albiceleste va devoir compter sur sa jeune garde avec Lo Celso ou Paulo Dybala. Sur les 29 joueurs appelés par Lionel Scaloni, seulement 10 ont participé au Mondial. Pour l’heure, la sélection argentine va composer avec un sélectionneur intérimaire, qui lui-même, ne sait pas quand ses fonctions seront relevées. Difficile de se projeter dans ces conditions.
Les deux équipes se retrouveront en juin prochain pour la Copa et auront chacune un objectif : les Brésiliens auront à cœur de bien faire devant leur public après le désastre de 2014, tandis que les Argentins tenteront de conjurer la malédiction des finales. Ennemis mais égaux dans leurs objectifs.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité