France - Chili I Kylian Mbappé, une gestion qui ne fait pas débat chez les Bleus

La tendance reste à confirmer. Mais a priori, Didier Deschamps va massivement faire tourner face au Chili. Peu de joueurs qui ont démarré le match perdu samedi face à l'Allemagne seront titulaires mardi contre les Sud-Américains. Il y aura peut-être Dayot Upamecano et Aurélien Tchouaméni, en balance respectivement avec William Saliba et Mattéo Guendouzi selon les dernières indiscrétions. Et peut-être Kylian Mbappé, qui lui ne serait en balance avec personne. La gestion de l'attaquant parisien a largement évolué au PSG. Pas en équipe de France.

Deschamps ne s'en passe que très rarement. Et seulement quand il y est contraint et forcé. Le match de novembre dernier face à la Grèce (2-2) ressemble à l'exception qui confirme la règle. "Je fais en sorte au maximum de pouvoir protéger les joueurs concernés par un match vendredi, avait expliqué le sélectionneur au moment de justifier pourquoi Mbappé était sur le banc au coup d'envoi. Là on va rentrer à 5h du mat, ils seront déjà à J-2. Et la semaine prochaine, il y a la Ligue des champions." Le PSG affrontait en effet Monaco trois jours plus tard, puis Newcastle la semaine suivante en C1.

Mbappé avait aussi manqué le match de septembre face à l'Allemagne (2-1) en raison d'un problème rotulien. Il avait disputé toutes les autres rencontres en 2023 dans leur intégralité, à l'exception de celle face à l'Ecosse (sorti à la 87e minute de jeu). Il était sorti du banc face à la Tunisie en match de poules de la Coupe du monde 2022, quand la qualification pour les 8es de finale était déjà acquise. Sur les 21 derniers matches des Bleus, il en a ainsi démarré 18 et n'a été remplacé qu'une seule fois. En ce sens, ce ne serait pas une surprise qu'il débute celui qui attend la France face au Chili.

Deschamps peut éventuellement le laisser sur le banc. Il a des raisons pour faire ce choix. Cela suivrait déjà la logique de gestion du secteur offensif que le sélectionneur avait annoncé pour ce rassemblement de mars, avec un désir de tester un maximum de joueurs. "Avec l'enchaînement rapproché des deux matches, je vais impliquer le maximum de joueurs, avec peut-être des associations différentes, avec des profils différents, avait-il indiqué. En dehors d'Olivier Giroud, ils sont tous polyvalents, d'ailleurs."

Ce serait aussi une occasion de ménager Mbappé, tant il sera sollicité dans les mois qui viennent en club comme en sélection. Deschamps avait d'ailleurs salué le choix de Luis Enrique de réduire son temps de jeu dans la perspective de l'Euro. "Super, magnifique, disait-il au début du rassemblement. Vu le nombre de matchs qu’il a joués... L’élément fraicheur sur une grande compétition est quelque chose d’essentiel. Qu’ils aient du temps de jeu oui, mais jouer tous les trois jours... Il y aura de la fatigue, moins elle est importante, mieux c’est. Ce sont les choix de son entraîneur."

Titulariser Mbappé trois jours après un match qu'il a déjà débuté contre l'Allemagne pourrait ainsi interpeller. Malgré une réduction assez drastique de son temps de jeu par Luis Enrique ces dernières semaines, et sa mise au ban en tout début de saison, le Bondynois reste le joueur le plus utilisé au PSG avec 3016 minutes jouées cette saison, toutes compétitions confondues. Un total susceptible de grimper rapidement avec un programme corsé pour la reprise des Parisiens, qui affronteront Marseille (L1), Rennes (Coupe de France), Clermont (L1) et Barcelone (Ligue des champions) en l'espace de 11 jours.

Mais Deschamps ne froissera vraisemblablement pas Luis Enrique pour autant s'il décide de titulariser Mbappé contre le Chili. L'argument de la fraîcheur physique n'a jamais été brandi par l'entraîneur parisien face aux questions sur la gestion de son attaquant. Celle-ci a changé depuis l'annonce, toujours pas officialisée, de son départ du PSG en fin de saison. Luis Enrique a déclaré le plus souvent que cette nouvelle manière de gérer Mbappé était dictée par le désir de préparer l'avenir, ou d'impliquer un maximum de joueurs avant les échéances de la fin de saison.

Deschamps n'est pas dans les mêmes perspectives que le technicien espagnol. Et si Mbappé devait enchaîner en Bleu avec une titularisation face au Chili, il aurait quand même cinq jours de récupération avec le déplacement du PSG à Marseille. Il appartiendra à Luis Enrique de décider si le Bondynois doit démarrer ce match à trois jours de la demi-finale de Coupe de France face à Rennes. Mais si la gestion de Mbappé fait débat à Paris, ce n'est pas le cas chez les Bleus.