MLS - Inter Miami : Comment Lionel Messi Messi a irrité Hong Kong

Ces vingt dernières années, c’est en jouant que Lionel Messi a le plus souvent fait parler de lui. Depuis dimanche, en revanche, c’est parce qu’il n’a pas joué du tout que son nom se retrouve au centre des discussions. Alors que l’Inter Miami disputait le troisième de ses quatre matches de préparation en Asie face à une sélection hongkongaise (1-4), la “Pulga” est restée assise sur le banc jusqu’au coup de sifflet final. Souffrant d’une élongation des ischio-jambiers, l’ancien Parisien avait préféré ne pas prendre de risque, ce qui était somme toute compréhensible. Sauf pour le public local.

À l’issue de la partie, les quelque 38 000 spectateurs présents dans les tribunes du Hong Kong Stadium ont en effet exprimé leur vif mécontentement, en agitant leurs pouces vers le bas et en huant copieusement le discours de remerciements de David Beckham, le copropriétaire du club floridien. Ils n’en sont d’ailleurs pas restés là, puisqu’ils ont été nombreux à demander le remboursement de leur place (qui coûtait 115 euros minimum), voire de leurs frais d’hôtel et de transports pour ceux qui venaient de loin.

Selon le Dimsum Daily, le conseil des consommateurs de Hong Kong aurait ainsi reçu pas moins de 245 plaintes, la somme totale des montants réclamés atteignant environ 190 550 euros. Lundi, le gouvernement local est même monté au créneau, par la voix de Kevin Yeung, son secrétaire à la Culture, aux Sports et au Tourisme. Selon lui, l’organisateur du match, Tatler Asia, avait assuré que l’Argentin jouerait en seconde période. Après la pause, des négociations impliquant l’exécutif hongkongais ont d’ailleurs eu lieu. Sans que cela n’aboutisse à une entrée en jeu du champion du monde 2022.

Deux jours plus tard, l’octuple Ballon d’or occupe toujours - et bien malgré lui - une place de choix dans les médias de l’archipel. Les réactions suscitées par sa non-participation à un simple match de pré-saison peuvent évidemment paraître excessives. Il faut néanmoins prendre en considération le contexte et se rappeler que Messi jouit d’une cote de popularité colossale en Asie du sud-est. Ce n’est pas un hasard si le FC Barcelone puis le PSG ont programmé des tournées estivales sur le continent asiatique quand l’intéressé était dans leurs rangs. On peut même supposer que le dernier Trophée des champions, initialement prévu en Thaïlande, n’aurait peut-être pas été déprogrammé si l’ex-Blaugrana était resté à Paris.

Ses clubs d’alors comptaient sur lui, déjà, pour nouer de juteux partenariats et engranger des recettes généreuses sur le plan marketing. En traversant l’Atlantique pour rejoindre un jeune écurie, sans histoire ni palmarès, Leo Messi savait ce qui l’attendait : être un VRP de luxe, à la fois de son équipe et de la MLS. Qu'importe le niveau des adversaires et l’importance relative des enjeux sportifs, lui voulait prendre du plaisir en jouant, tout simplement. Ses dirigeants, eux, veulent le voir jouer. Aussi souvent que possible, forcément.

Le problème, c’est que le capitaine de l’Albiceleste a désormais 36 ans. Il a beau avoir avoir esquivé les graves blessures tout au long de sa carrière, son corps reste sujet à de petits pépins physiques… qui peuvent donc avoir de fâcheuses conséquences économiques. Mardi, peu de temps après son arrivée au Japon, Messi est revenu sur son absence remarquée à Hong Kong. "Malheureusement, c'est le football. On peut manquer n'importe quel match. J'ai toujours envie de jouer, surtout ces matchs que nous disputons si loin", a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : "J'espère que nous aurons d'autres occasions de jouer à Hong Kong."

Le protégé de Gerardo Martino a également évoqué sa blessure qui laisse planer un doute sur sa participation pour la rencontre prévue face au Vissel Kobe, mercredi à Tokyo (11h, heure française). "Je ne sais pas si je vais pouvoir jouer", a concédé le Floridien, tout en assurant toutefois que ses sensations étaient "meilleures". À Hong Kong, l’entraîneur de Miami et son joueur avaient suivi, contre vents et marées, l’avis du staff médical. Espérons que cette fois encore, la santé du numéro 10 argentin passera au-dessus des pressions populaires et des considérations économiques.