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Nos week-ends n'ont plus la même saveur

Maxime Dupuis

Mis à jour 23/05/2019 à 10:11 GMT+2

FOOTBALL – Le FC Barcelone, Manchester City, le Bayern Munich, le Paris Saint-Germain et la Juventus Turin partagent un point commun : ils étaient champions en titre et ont conservé leur bien au terme de la saison 2018/2019. Jamais, les cinq principaux championnats européens n’avaient simultanément sacré les mêmes clubs deux années de suite. C’est arrivé. Et c’est tout sauf anecdotique.

Le FC Barcelone, sacré en 2019

Crédit: Getty Images

Voilà, c'est fini. Enfin, presque. Encore un week-end de compétitions domestiques, du côté des championnats de France et d'Italie, et on pourra baisser le rideau. En vérité, ça fait belle lurette que les tentures sont tirées sur les scènes européennes, que tout est terminé et qu'il n'y a plus grand-chose à voir. Les cinq principaux championnats du Vieux Continent ont rendu leur verdict et, ô surprise, consacré les clubs suivants : le FC Barcelone en Espagne, Manchester City en Angleterre, le Bayern Munich en Allemagne, la Juventus Turin en Italie et le Paris Saint-Germain en France. Ça vous surprend ? Non, pas vraiment.
Que Barcelonais, Mancuniens (ceux qui jouent en bleu ciel), Munichois, Turinois et Parisiens aient ramassé les lauriers n’étonne personne et il ne fallait pas être grand clerc pour imaginer une telle issue à des championnats - pour une partie d'entre eux - joués d'avance et d'une tristesse infinie. Dès août, le spectateur lambda, même le plus optimiste, n'avait pas grand espoir de vivre un printemps acharné dans une majeure partie de ces ligues.

5/5, une première

Il y a tout de même quelque chose à retenir de ce printemps unique en son genre : les cinq clubs couronnés en Liga, Bundesliga, Premier League, Serie A et Ligue 1 sont rigoureusement les mêmes que la saison précédente. Copier. Coller. On prend les mêmes, on recommence. Dans l’histoire, cela n'était jamais arrivé. Et il se pourrait bien que cela ne soit pas la dernière fois. Hormis si vous êtes l’un des heureux supporters de l'une de ces écuries de pointe, cela ne peut vous laisser de marbre.
La Juventus, le PSG et, à un degré moindre, le FC Barcelone ont vogué sur un long fleuve tranquille tout au long de la saison. Et fini en roue libre, alignant des équipes bis (ou ter) à un moment de la saison normalement dévolu aux hautes luttes. Celles auxquelles ont assistait il n'y a pas si longtemps quand le football européen n'avait pas pris ce virage ultra élitiste et quasi-monopolistique.
  • A une journée de la fin, la Juve compte onze longueurs d'avance sur son dauphin, après avoir sérieusement ralenti ces dernières semaines (une victoire sur les six dernières journées).
  • Le PSG a aussi baissé de pied après le 8 mars 2019 mais conserve, à une journée du terme, seize belles longueurs sur Lille, auteur d'une saison des plus accomplies.
  • Le Barça ? Onze points d'avance sur l'Atlético.
Trois championnats. Trois lauréats comptant plus de dix unités d'avance sur le deuxième.
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Les joueurs du PSG soulèvent le trophée de champion de France

Crédit: Getty Images

Alors oui, il reste le Bayern Munich et Manchester City qui ont dû batailler jusqu'à la dernière journée pour conserver leur couronne. C'est vrai et ce fut réjouissant. Tout le monde en conviendra, que l’on fut fan des uns ou des autres. Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.
  • Le Bayern a été sacré avec petits deux points d’avance sur Dortmund, auteur d’une première partie de saison canon quand le Bayern avait du mal à trouver son rythme sous les ordres du nouvel arrivant, Niko Kovac. D'où une dernière ligne droite passionnante.
  • Manchester City, de son côté, a dû faire face à une exceptionnelle équipe de Liverpool au sein d'une Premier League toujours compétitive. Un petit point d'écart à des hauteurs exceptionnelles.
Ils ont tremblé mais, à l'arrivée, le fin mot leur est revenu. Et, dans le cas du Bayern et de City, il faut prendre un peu plus de recul pour se rendre compte de la distance qui les sépare de la meute. Ces deux dernières saisons, le Bayern Munich a cumulé 162 points (en 68 matches), Dortmund 131. En Angleterre, Manchester City frôle les 200 unités avec 198 points glanés en deux championnats (76 matches). Liverpool, 172. On ne prête qu'aux riches et, ces deux dernières années, ils se sont bien servis.
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Der FC Bayern München feiert die Deutsche Meisterschaft

Crédit: Getty Images

Heureusement, me direz-vous, il y a eu l'Europe et la Ligue des champions qui a fait souffler un vent de folie venu du nord, d'Amsterdam et d'Angleterre, de Liverpool et de Londres principalement. En attendant une finale que personne n'imaginait, la consolante du milieu de semaine a été enivrante. Et encore, le mot est faible : cette édition aura été tout bonnement exceptionnelle, quoi qu'il advienne lors du dernier acte. Parce qu'il y a eu du suspense, ce qui vous en conviendrez n'a pas gâché le spectacle. Parce que les visages, également, ne furent pas les mêmes qu’à l’accoutumée.
Que ce renversement des valeurs se soit produit au cœur d'une saison où les clubs nantis - dont une partie a été citée plus tôt - ont redoublé d’efforts pour fermer la Ligue des champions est d’une ironie exquise. Mais cette délicieuse parenthèse est appelée à se refermer. Et puis, de toute manière, cela ne change rien à l’affaire : les week-ends n’ont plus la même saveur.
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