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Football, Mercato - Budget en attente et contrôle des transferts : l’été bien calme de la Saudi Pro League
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Publié 08/08/2024 à 00:17 GMT+2
Après deux mercatos estivaux de trouble-fête à coup d'offres financières alléchantes, la Saudi Pro League, la première division saoudienne de football, est bien sage depuis le début de l'été 2024. La privatisation de certains clubs détenus par le fonds souverain saoudien y est certainement pour quelque chose, mais la situation pourrait se décanter rapidement.
La finale de la Super Coupe d'Arabie Saoudite, entre Al-Hilal et Al-Nasr, le 8 avril 2024
Crédit: Getty Images
One-hit wonder se traduit-il en arabe ? C'est certainement l'une des questions que pourraient se poser les dirigeants du football saoudien. Il ne reste que moins d'un mois avant la clôture du mercato estival et les 18 clubs de Saudi Pro League ont été étonnamment discrets jusqu'ici. C'étaient pourtant eux, les auteurs des tubes de l'été en 2022 et 2023, grâce aux arrivées d'une tripotée de recrues qu'il n'est même plus nécessaire de lister.
Mais en 2024, quasiment rien de notable. Il y a bien eu Pierre-Emerick Aubameyang, Nacho, ou encore Houssem Aouar qui ont posé pour la première fois avec une tunique saoudienne. Mais hormis Moussa Diaby, nouveau coéquipier de Karim Benzema à Al-Ittihad en l'échange d'une soixantaine de millions d'euros pour Aston Villa, aucun transfert ne dépasse la barre des 20 millions d'euros jusqu'à présent.
Un début de mercato très loin de celui de l'été dernier. En 2023, les 18 clubs de Saudi Pro League avaient dépensé 977,39 millions d'euros. Dix-neuf joueurs avaient été achetés pour plus de 20 millions d'euros. Pourtant, le directeur du football de la ligue Michael Emenalo avait promis que le tube de l'été dernier ne resterait pas orphelin. "S'il y a une opportunité de dépenser considérablement pour un joueur qui pourra apporter exactement ce dont on a besoin, nous le ferons" avait-il assuré à The Telegraph dans une interview fin mai.
Des clubs privatisés...
Les actes n'ont, pour l'instant, pas suivi les paroles. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, pourtant. Depuis l'arrivée des beaux jours, des dizaines- voire des centaines- de rumeurs ont lié des grands noms du football européen aux poids lourds de SPL. Kevin De Bruyne serait d'accord avec Al-Ittihad, Al-Nassr voudrait installer Ederson dans ses buts, Al-Ahli et Al-Ettifaq se disputeraient Joao Cancelo. Mais personne n'a jamais signé.
Vu d'Europe, les raisons pourraient être toutes trouvées. Le soufflet de l'arrivée de Cristiano Ronaldo serait retombé. Le départ de certains joueurs, Jordan Henderson en tête, auraient refroidi les plus attachés au mode de vie européen d'entre eux. Les ambitions du PIF, le fonds souverain saoudien, se heurteraient à la difficulté d'être attractif dans un championnat trop peu compétitif. Et finalement, la Saudi Pro League deviendrait une sorte de MLS orientale, avec ses préretraités dans des villes ensoleillées et ses jeunes enterrés par des mauvais conseils d'agents.
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Jordan Henderson of Al Ettifaq prior Saudi Pro League match between Al Ahli and Al Ettifaq at Prince Abdullah Al Faisal Stadium on September 30, 2023 in Jeddah, Saudi Arabia.
Crédit: Getty Images
La réalité est certainement plus subtile. Début juin, le prince héritier et premier ministre saoudien Mohammed ben Salmane a annoncé que tous les clubs du championnat allaient être privatisés. Les quatre ogres du championnat : Al-Ittihad, Al-Ahly, Al-Nassr, et Al-Hilal sont donc devenus des sociétés et ne seront plus uniquement dirigés par le PIF. Car MBS tient tout de même à son jouet : le ministre des Sports Abdulaziz bin Turki Al-Faisal a confirmé que le fonds souverain conserverait 75% des parts et la majorité des sièges des conseils d'administrations.
... mais gardés sous contrôle
La dernière saison de SPL semble ainsi avoir un peu ennuyé MBS. Al-Hilal, le club de Neymar et Kalidou Koulibaly, a terminé la saison avec douze points d'avance et sans concéder une défaite. Le pouvoir saoudien souhaiterait ainsi rééquilibrer le championnat. Le promu Al-Qadsiah, certainement le plus actif pour l'instant, a ainsi été cédé au pétrolier Aramco. Le projet de ville futuriste NEOM a racheté un club de seconde division pour en faire le NEOM SC, et a déjà recruté une quinzaine de joueurs.
Et en haut, ça bloque. Après avoir chassé les noms, le pouvoir saoudien, qui a toujours le dernier mot sur les transferts, tenterait de construire des équipes équilibrées pouvant s'entendre sur le terrain. Mais pour pouvoir recruter, les clubs doivent attendre de connaître le budget que le pouvoir princier leur attribue. Selon la presse saoudienne, la nouvelle serait justement tombée cette semaine. Tout est donc en place, pour que la SPL redevienne le hit de l'été 2024.
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