Premier League, Serie A : Liverpool, AS Rome : les lendemains qui déchantent
Mis à jour 04/04/2015 à 10:03 GMT+2
En course pour leur titre domestique respectif au printemps dernier, Liverpool et la Roma n’ont pas réussi la saison de la confirmation. Éliminés très tôt de la Ligue des champions, les deux équipes ont également déçu dans leur rôle d’outsiders en championnat.
En avril dernier, à cette période, Liverpool était leader de la Premier League, et rêvait, secrètement, d’un titre de champion qui lui échappe depuis 1990. Dans le même temps, la Roma commençait un sprint fou pour rattraper la Juventus, et remportait la cinquième victoire de rang d’une série qui en comptera neuf. A la fin de la saison, les deux clubs prenaient déjà date sur l’avenir, et comptaient jouer les rôles de trouble-fêtes. Mais les Reds ont connu une première partie de saison difficile, alors que les Romains sont en train de manger leur pain noir avec huit matches nuls concédés depuis le début de l’année 2015. Objectifs manqués, si l’on compare la saison des deux surprises de l'excercice précédent. Entre les deux équipes, on retrouve surtout de troublantes similitudes.
La fin de l’effet coach
Peu nombreux étaient ceux qui auraient pu imaginer que Rudi Garcia terminerait second de Serie A lors de sa première saison. Ou que Brendan Rodgers remettrait Liverpool sur de bons rails. Si les deux ont créé la surprise, cette édition est plus compliquée. Tactiquement, les deux hommes ont des philosophies complètement différentes. Garcia ne bouge pas de son 4-3-3, devenu parfois prévisible sur les terrains italiens. L’absence de Kévin Strootman, la saison moyenne de Miralem Pjanic ou le déclin de Daniele De Rossi font que le club romain peine à créer au milieu de terrain, pierre angulaire du système Garcia (comme l’était le triangle Balmont-Mavuba-Cabaye à Lille en son temps).
A Liverpool, pour Rodgers, c’est l’inverse : s’il avait une bougeotte tactique inventive pour faire briller dans le même temps Suarez et Gerrard l’année dernière, c’est désormais un flou artistique. En pleine saison, l’ancien entraîneur de Swansea est passé d’une défense à quatre (en jouant entre 4-3-3 et parfois en 4-2-3-1) à une défense à trois depuis décembre. Un changement qui porte ses fruits : seulement deux défaites en championnat depuis la mise en place de ce 3-4-3, à chaque fois contre Manchester United.
Beaucoup d’argent pour peu de résultats
Sur les bords de la Mersey, le mercato a été marqué par le départ de Luis Suarez vers Barcelone contre un joli chèque (80 millions d’euros). Pour le remplacer et améliorer l’équipe, les Reds ont dépensé 150 millions, pour un résultat franchement triste : le package triple L (Lallana-Lovren-Lambert) venu de Southampton n’a pas confirmé sa bonne saison avec les Saints. Lazar Markovic (ex-Benfica) est lui aussi loin d’avoir rentabilisé l’investissement de 25 millions d’euros sur lui. Mario Balotelli, attendu comme l’attaquant de pointe censé remplacer Suarez, est un flop avec son mince ratio de quatre buts pour 25 matches.
Coté romain, le recrutement est plus difficilement critiquable. Cet été, des paris ont été tentés sur des jeunes pleins d’espoir, comme Juan Iturbe (21 ans), Antonio Sanabria (18 ans) ou encore Salih Ucan (20 ans). Au total, 70 millions d’euros dépensés, et près de la moitié pour des jeunes qui n’ont pas percé, mais qui ont le niveau pour s’imposer dans le club giallorossi. Manolas, Keita, ou encore Nainggolan ont immédiatement pris une place importante dans le onze. L’arrivée de Doumbia du CSKA Moscou au mercato hivernal pourrait faire énormément de bien à l’attaque de Rudi Garcia.
Transferts | Liverpool | Roma |
Nombre arrivées | 11 | 18 |
Nombre départs | 10 | 13 |
Argent dépensés | 151,43 M€ | 85,81 M€ |
Argent récoltés | 99,02 M€ | 42,10 M€ |
Des tauliers moins fringants
Du côté des deux équipes, certains joueurs n’ont pas eu le même rendement d’une saison à l’autre. Au stadio olimpico, Miralem Pjanic, annoncé au PSG et au FC Barcelone lors du mercato, n’affiche plus la même maîtrise tout au long de la saison. Ironie de l'histoire, il a été annoncé, cette semaine par le Correire Dello Sport, à Liverpool.
Gervinho, avec deux petits buts marqués cette saison en championnat, est retombé dans ses travers sur le plan de la finition. Touché au genou, Strootman n’a pas joué la moindre rencontre depuis un an. Pas loin d’être le meilleur joueur romanista la saison passée, il manque forcément à son équipe, et une date de retour n’est toujours pas envisagée pour le Néerlandais.
A Liverpool, Steven Gerrard, débute moins les matches, et peine à trouver sa place sur le terrain où les défauts qui vont avec son âge sont plus visibles dans un championnat où chaque match est un combat physique. Sturridge, handicapé par les blessures et orphelin de son compère uruguayen Suarez, n’est plus aussi décisif. Au poste de gardien de but, Mignolet a connu un long passage à vide, qui a obligé son entraîneur à le mettre quelques matches sur le banc des remplaçants.
Un retour en coupe d’Europe difficile
La saison dernière, Liverpool et l’AS Roma avaient gagné respectivement cinq et quatre places au classement général par rapport à la précédente. Deux équipes qui avaient séduites dans le jeu, mais uniquement dans leur championnat puisqu’aucune des deux ne jouaient une compétition européenne. Un avantage qui a sans doute permis de se mêler à la course au titre. Mais cette saison, Liverpool et Rome n’ont pas réussi à mener les compétitions de front. Pire, ils n’ont pas réussi à passer la phase de poules de Ligue des champions.
Si la Louve a l’excuse d’être tombée dans un groupe difficile, compliqué de défendre les Reds après avoir été sorti par Bâle. Pire, Liverpool n’a pas fait illusion contre le Real, alors que la capitale romaine a complètement explosé, à domicile, contre le Bayern Munich (1-7). En Europa League, les deux n’ont pas fait mieux : piteuse élimination aux tirs au but contre Besiktas dès les sixièmes de finale, cuisante défaite pour la Roma contre la Fiorentina à domicile (3-1) après un bon match nul à domicile (1-1). Il était logique d’attendre plus des seconds anglais et italiens. Mais les deux équipes n’ont jamais réussi, cette saison, à afficher le niveau de la saison passée.
Liverpool 2013/2014 | Liverpool 2014/2015 | Roma 2013/2014 | Roma 2014/2015 | |
Nombre de points en championnat | 65 | 50 | 67 | 53e |
Nombre de défaites en championnat | 5 | 8 | 2 | 3 |
Buts marqués/encaissés | 82/38 | 44/32 | 58/16 | 39/21 |
Classement | 2e (à 2 points de Chelsea avec un match en moins) | 5e | 2e | 2e |
Statistiques prises après la 30e journée pour la Premier League, 28e pour la Serie A
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