Van Persie s'ignorait

Robin van Persie affole les compteurs. Depuis le début de la saison, l'attaquant d'Arsenal est une véritable machine à buts. Vingt six en Premier League, quatre en Ligue des Champions, 54 toutes compétitions confondues depuis le début de l'année 2011. Les filets tremblent sur son passage. Il y a quelques saisons, le Néerlandais n'aurait pourtant jamais imaginé devenir ce genre de joueur. "Je pensais jouer comme un deuxième attaquant... Jamais, je n'aurais pensé que je finirais comme attaquant de pointe", reconnaît-il aujourd'hui dans une interview accordée au site officiel d'Arsenal.

RVP a débarqué en 2004 à Londres avec le statut d'ailier gauche ou de deuxième attaquant. Deux postes où il s'illustrait au Feyenoord Rotterdam et il où a fait ses premiers pas à Arsenal derrière Thierry Henry puis Emmanuel Adebayor. Mais Arsène Wenger avait une autre idée derrière la tête. Et quand Adebayor a filé à Manchester City en 2009, le manager alsacien des Gunners a tenté le pari. "Le boss n'a acheté personne car il était convaincu que je pouvais jouer à ce poste. Mais personnellement, je ne m'en pensais pas capable. Je n'avais vraiment joué à ce poste et je n'y avais jamais pensé", révèle le Néerlandais.

L'idée ne vient pas de nulle part non plus. En replaçant van Persie en pointe, Wenger est resté fidèle à sa logique qui consiste à placer ses joueurs les plus techniques le plus près du but où la justesse fait la différence. Conscient que la transformation ne se ferait cependant pas du jour au lendemain, l'entraîneur français a dû faire un travail de sape sur le plan psychologique. Pendant de longues semaines, il a rassuré son protégé. "Il m'a dit : 'Je pense que tu peux le faire. Joue ton jeu normalement, ne soit pas obnubilé par le fait de marquer, prends du plaisir et aide l'équipe. Après, les buts viendront'", se souvient le capitaine londonien.

Avant de devenir une évidence pour tout le monde, l'évolution a toutefois pris son temps. "Lors de mes cinq ou six premiers matches de championnat, je n'ai pas marqué. Je faisais des passes décisives et je jouais bien mais je ne marquais pas", raconte encore le Néerlandais sur le site du club. Puis le déclic a eu lieu. Et les fruits sont rapidement retombés. "Après avoir marqué mon premier but, j'en ai mis sept en sept rencontres avec sept passes décisives. C'était ma première marche pour devenir un attaquant de pointe", conclut RVP. Depuis, van Persie est devenu une référence en la matière. Un chasseur de buts redoutable qui fait le bonheur d'Arsenal. Et ne se voit sûrement pas finir à un autre poste.