Liverpool a mis le paquet sur Benteke : les Reds ont-ils retenu les leçons du passé ?

A Liverpool, les étés se suivent et se ressemblent. Les Reds vendent très cher leurs pépites. Luis Suarez l'été dernier. L'Uruguayen avait exporté son exceptionnel talent au FC Barcelone. Montant : 81 millions d'euros. Il y a quelques jours, Raheem Sterling a monnayé ses promesses et ses envies d'ailleurs à Manchester City. Pour 69 millions d'euros. 81+69 : 150 millions.

Liverpool l'a appris à ses dépens en 2014 : s'il est "facile" de vendre ses perles à prix d'or, les remplacer n'a rien d'une sinécure. On l'expliquait dans ces colonnes l'an dernier. Les Reds avaient remplacé le buteur par une armée de footballeurs, parmi lesquels Adam Lallana, Lazar Markovic, Dejan Lovren, Emre Can, Rickie Lambert, Mario Balotelli et Divock Origi (prêté dans la foulée à Lille). Le résultat a été mitigé. Et c'est rien de le dire. Vice-champion d'Angleterre en 2013, le Liverpool Football Club s'est classé 6e la saison dernière.

Cet été, difficile de voir les choses avec plus d'optimisme. Le club de la Mersey a acheté Christian Benteke à Aston Villa. Le prix ? Près de 47 millions d'euros. C'est cher. S'il ne faut pas négliger la distorsion du prix des transferts du fait que la Premier League évolue sur une autre planète financièrement parlant - le transfert de Sterling en étant la preuve ultime -, il n'en reste pas moins que payer un attaquant comme Benteke à ce prix-là, ça laisse songeur.

Liverpool n'est pas un novice en la matière. Il y a eu l'été dernier, on l'a vu. Mais aussi l'épisode Carroll, en 2011. A la vente de Torres pour un montant record à l'époque, Liverpool avait répondu dans la foulée par deux achats : Luis Suarez pour 28 millions d'euros. Bingo. Et surtout Andy Carroll pour 41 millions. Raté.

Pour résumer : Liverpool a les moyens, n'est pas radin, mais ne dépense pas toujours à bon escient. Et la concurrence est désormais consciente de tout ça. Ajoutez que la vox populi n'aurait pas compris ni aimé que le club temporise avant de "remplacer" Sterling… Les Reds se sont un peu retrouvés entre le marteau et l’enclume. Et ils ont fait de Benteke (13 buts la saison dernière) le 5e joueur le plus cher de l'histoire de la Premier League.

Alors, trop cher Benteke ? Le terrain aura le dernier mot. Mais sur le papier, ça y ressemble. "Oui, c'est très cher, reconnait Alex Chick, rédacteur en chef d'Eurosport.com. Mais Liverpool manque d'alternatives sur le marché, en terme d'expérience de la Premier League. Ils ont essayé de recruter Edin Dzeko, ils n'y sont pas parvenus. Ils ont donc tenté Benteke qui présente un ratio d'un but tous les deux matches avec Aston Villa. Pas si mal, c'est tout cas un pari plus sûr qu'Andy Carroll…"

"L'an dernier, Liverpool a perdu Suarez mais les Reds n'avaient pas le choix. L'erreur n'était pas de le vendre. Elle a été faite après, quand il a fallu réinvestir", ajoute Alex Chick. Et cette année ? "Cet été est semblable au précédent. Je ne suis pas convaincu par les arrivées. Benteke, ça se tient, même s'il est 50% trop cher". Le reste de l'argent de Sterling ? Il a déjà allégrement été dépensé sur Roberto Firmino (41 millions), Nathaniel Clyne (17) ou Joe Gomez (5). Bref, il faudrait très probablement encore attendre une année de plus pour fêter un 19e titre de champion d’Angleterre sur la pelouse d’Anfield.