Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Premier League - Chelsea - Visionnaire, sensible et sage : Mourinho aurait-il changé ?

Nicolas Vilas

Mis à jour 28/07/2015 à 13:25 GMT+2

José Mourinho entame une troisième saison de rang sur le banc des Blues de Chelsea, dans une atmosphère inhabituellement apaisée. Les champions d'Angleterre et leur manager semblent tendre vers la raison, voire même la sagesse. Le Mou (se) serait-il apaisé ?

José Mourinho lors de la célébration du titre

Crédit: Panoramic

“J’ai changé, je suis une autre personne.” Il y a deux ans, presque jour pour jour, José Mourinho signait son retour à Stamford Bridge par ces mots. Mais c’est aujourd’hui qu’ils semblent le plus parlants. La récente interview accordée par le Mou au London Evening Standard est aussi mythique que mystique : “J’ai peur de la mort. J’aime vivre aux côtés de ceux que j’aime et j’ai peur de penser qu’un jour je ne serai plus de ce monde."
Légendaire pour ses provocations, le manager de Chelsea lève le voile : “Je ne teindrai jamais mes cheveux gris. Je ne le vois pas comme un signe de victoire, ni de défaite mais comme le signe que les années passent et que je mûris.” A 52 piges et plus de 20 trophées dans ses valises, le Mou confesse : “Je ne me sépare jamais d’une photo de mes enfants. C’est de l’amour. L’autre objet dont je ne me sépare jamais est un crucifix. Ce n’est pas une question de superstition mais de foi”. 

Maintenant, il défend ses "ennemis"

Ce n’est pas d’ailleurs la première fois que le Portugais s’exprime sur ses croyances. Mais José semble changé, plus posé. Certainement préoccupé par la santé de son paternel. Félix a été un modèle, “déterminant”, pour le Special One qui a passé une partie de son été au Portugal. Avec Tami, sa moitié, et ses enfants, Matilde et José Mário. José les a dans la peau, tatoués, depuis quelques mois, sur son poignet. Le clan est uni. Zuca, le fiston, s’en est souvent pris aux supporters trop critiques envers son père, sur les réseaux sociaux. Tita, la fille, est récemment apparue, aux Queen’s, assise à droite du père. La jeune femme de 19 ans est elle aussi devenue une star depuis que la presse people lui a prêté une relation avec Niall Horan, chanteur de One Direction.
José prend même des tons de repenti lorsqu’il parle de Jorge Jesus, celui que les benfiquistes traitent de “Judas” depuis son passage au Sporting. Mourinho défend l’un de ses meilleurs ennemis : “C’est une situation normale”. Il a déclaré “sans plaisanter” que “Arsenal possède un entraîneur de top”, a rendu hommage à Steven Gerrard, proposé son aide à Aitor Karanka, souhaité la bienvenue à Londres par SMS à Slaven Bilic, répondu à une lettre envoyée par une jeune supporter d’Aston Villa lui suppliant de suppléer Lambert et même estimé que “Xavi méritait un Ballon d’Or”… Il avoue : “En Espagne, je ne me suis pas amusé”. Les cicatrices de l’époque madrilène sont encore ouvertes. Il a suffi que JM dise que Casillas jouissait d’un “salaire incroyable” au FC Porto pour que les journaux espagnols le disent “en croisade” contre San Iker.
picture

Jose Mourinho lors de la parade

Crédit: AFP

Le temps de la raison ?

Bien sûr que Mourinho a de l’égo. “Mais dans le bon sens”, estime Essien. “J’aime que les joueurs soient au cœur de l’univers quand on gagne”, scande l’intéressé. Alors lorsqu’il est désigné entraîneur de l’année de Premier League, il partage : “Le gâteau est plus important que la cerise”. 
Vous l’aurez remarqué, le mercato ne s’est pas enflammé. Les Blues ont (pour l’instant) injecté deux fois plus de pounds qu’ils n’en ont dépensés. La rumeur Pogba ? “Il y a des choses que l’on peut faire et d’autres pas. Par exemple, la Tour Eiffel me plaît beaucoup mais je ne peux pas l’avoir dans mon jardin”, sourit-il le natif de Setubal. Comme il semble loin le temps des folies. Entre 2004 et 2007, lors de son premier passage à Chelsea, le Mou avait fait dépenser autour de 350 millions d’euros à Abramovich. Et n’avait récupéré (en ventes de joueurs) que le tiers.
Au Real (2010-2013), à l’Inter, aussi la balance des transferts était déficitaire. La saison dernière, le CFC a récolté la somme record de plus de 135 millions d’euros en transferts. “Chelsea travaille pour respecter le Fair-play financier”, explique le coach pour qui la règle imposée par l’UEFA “bénéficie des clubs comme le Real Madrid, le Barça ou le Bayern qui possèdent un grand nombre de supporters et réussissent à obtenir de plus importantes recettes en sponsoring ou en merchandising. Nous, nous vivons ce de ce que nous produisons.”
Le Chelsea nouveau serait arrivé. Les départs successifs de Lampard ou Drogba sont des signes forts de ce que prétend construire Mourinho : “Pour la première fois de ma carrière j’ai une perspective différente. Maintenant, je planifie avec plus temps. Avant, mon objectif était de travailler pour être champion. En ce moment, je suis focalisé sur l’avenir de Chelsea, avec moi”. Jusqu’ici le Portugais vivait de piges. Souvent fructueuses. La victoire n’avait pas de prix. Le moment présent était le plus important.
Le Mou se projette, maintenant. On lui reprochait souvent de ne pas valoriser les pousses de l’Academy. Il y a encore peu, il expliquait : “Pour jouer dans l’équipe première de Chelsea tu dois être prêt. Nous n’avons pas de place pour des joueurs qui ne sont pas préparés”. Le groupe qu’il a convoqué pour sa tournée aux USA comprend sept joueurs de moins de 21 ans… Cet été, il avait justifié sa présence à la Faculté de motricité humaine parce qu’il voulait “rendre hommage aux formateurs qui méritent le respect.”
On découvre un José Mourinho raisonnable. José, l’incroyable est aussi un croyant. Les années passent et semblent avoir de l’emprise sur José Mourinho. Le Mou n’a pas changé. Il se dévoile. Derrière le Special One se cache un homme. Normal.
Jose Mourinho à Stamford Bridge
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité