Arsenal, rattrapé par la peur de gagner dans la course au titre face à Manchester City après son nul contre West Ham ?

Les supporters d'Arsenal repenseront certainement à ce dimanche 16 avril si leur équipe favorite n'est pas sacrée championne d'Angleterre à la fin de la saison. Cette journée si bien partie avec un break d'avance acquis après seulement dix minutes de jeu dans le derby contre West Ham. Et si mal finie avec un nul concédé et deux points perdus sur la pelouse des Hammers (2-2). Arsenal menait déjà de deux buts avant de se faire rejoindre par Liverpool le week-end précédent (2-2). Le club londonien n'avait jamais connu telle frustration sur deux matches consécutifs dans toute son histoire.

Cette première tombe au pire des moments. Les Gunners n'ont désormais plus que quatre points d'avance sur Manchester City en tête de la Premier League. Potentiellement un seul, car la formation de Josep Guardiola compte un match en retard. Et elle aura l'avantage de recevoir celle de Mikel Arteta pour le choc au sommet à l'Etihad le 26 avril. La pression semble inhiber des Londoniens irrésistibles jusque-là, quand elle semble galvaniser des Mancuniens intenables en ce début de printemps. Dans l'approche mentale du sprint final, la différence entre les deux candidats à la couronne d'Angleterre paraît toujours plus criante.

La force de l'habitude est clairement du côté de City, sacré à quatre reprises sur les cinq dernières saisons (2018, 2019, 2021 et 2022) pendant qu'Arsenal court après son premier titre de champion depuis 2004. Les duels, parfois extrêmement serrés, menés par l'équipe de Guardiola avec Liverpool depuis plusieurs années leur ont forgé un vécu de ce type de combat. Il semble plus que jamais faire défaut aux Gunners. La fébrilité dégagée par les Londoniens après l'égalisation de West Ham, juste après le penalty manqué par Bukayo Saka, illustre en partie le phénomène.

Arsenal n'a pas perdu sa qualité de jeu. Mais il se doit d'être impitoyable pour aller chercher le titre. C'est justement une qualité essentielle affichée par Manchester City, et parfaitement symbolisée par l'insatiable Erling Haaland. Arteta le sait trop bien après avoir vécu tant de succès en tant qu'adjoint de Guardiola. "On doit comprendre ces émotions, a-t-il expliqué après le nul face à West Ham. On avait besoin d'un état d'esprit sans pitié et de 'tuer' cette équipe. Quand on ne le fait pas, on ne gagne pas le match."

Le constat peut paraître paradoxal. Arsenal a montré des ressources mentales insoupçonnées avant la trêve, à l'image des victoires glanées face à Aston Villa (2-4) et Bournemouth (3-2) dans les derniers instants des deux rencontres. Celles que les Gunners n'ont pas su afficher à Liverpool, mais surtout contre West Ham. Comme s'ils se retrouvaient soudainement paralysés par l'enjeu et rattrapés par la fameuse "peur de gagner". Même si Arteta s'en défend. "Quand on menait 2-0, il n'était certainement pas question de pression, a souligné l'entraîneur d'Arsenal. On a mal interprété ce que le match exigeait à ce moment-là."

Une erreur coupable, mais pas encore fatale. Malgré les quatre points perdus en une semaine, Arsenal est toujours maître de son destin. "On doit se rappeler qu'on est toujours en tête de la Premier League, tout est entre nos mains, a insisté Martin Odegaard, le meneur des Gunners. Il faut retrouver cet état d'esprit, cette mentalité pour gagner le prochain match." La réception vendredi de Southampton, lanterne rouge, sera l'occasion idéale pour rebondir. Et remettre les têtes à l'endroit avant le rendez-vous décisif avec City.