Premier League | Jürgen Klopp a quitté Liverpool en légende au terme d'une journée d'hommage digne de son statut

Anfield, les réseaux sociaux du club, les joueurs... ce dimanche, Liverpool tout entier n'était pas à l'heure de la dernière journée de Premier League, mais à la dernière journée de Klopp. A l'image des accolades touchantes accordées au technicien allemand par ses joueurs lors de chaque remplacement, chaque moment, chaque geste a été propice à remercier et saluer celui qui a écrit l'histoire des Reds depuis le banc.

Tout a commencé avec une arrivée en bus spectaculaire au stade, obligeant le véhicule à déambuler entre des masses de supporters et à travers les volutes relâchés par les fumigènes. "Un accueil spécial des joueurs de Jürgen" a tweeté le club de la Mersey avant le match. Le match remporté 2-0 contre Wolverhampton n'avait pas grande valeur sportive pour Liverpool, déjà qualifié pour la Ligue des champions, alors évidemment les yeux et les cœurs étaient tournés vers Klopp.

"Ça a été la semaine la plus intense de ma vie", a avoué le natif de Stuttgart dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux avant le match. Et ces dernières minutes l'ont été encore plus. Les yeux ne mentent pas, ceux de Klopp ont retenu des larmes à de nombreuses reprises, notamment lors d'un ultime câlin avec son lieutenant Virgil van Dijk, ou quand Anfield lui a chanté qu'il ne marchera jamais seul. Après les coups de sifflet final, pas une âme n'avait quitté les tribunes, les travées semblaient même encore un peu plus pleines que pour le match. Pleines d'émotions sûrement.

Comme un symbole, avant que l'entraîneur ne sorte une ultime fois des entrailles d'Anfield pour être gratifié d'une haie d'honneur, c'est Joel Matip qui est sorti pour faire ses adieux. Lui qui a été un des pionniers et des premiers soldats très fiables de l'ère Klopp chez les Scousers. Après quoi, l'homme de la journée a pris le micro pour s'adresser aux siens, ceux qu'il a qualifiés "des meilleures personnes que j’ai jamais rencontrées".

"Je suis tellement heureux, je ne peux pas y croire. L'atmosphère du match, la façon dont on a célébré aujourd'hui... c'est exceptionnel", a savouré Klopp, qui s'est même permis une touche d'humour lorsque lui a été demandé quel match il retenait parmi tous ceux qu'il a dirigés : "Un des matches contre City qu'on a laissé filer".

"Depuis quelques semaines on parle trop de moi, ça m'a mis mal à l'aise", a avoué l'Allemand. Mais comment faire autrement pour un homme qui a donné un nouveau souffle à une institution historique. Il a suffi de le voir réaliser son geste signature, en agitant le bras vigoureusement face au Kop au rythme des cris de la tribune, avant de se frapper la poitrine, comme après chaque victoire, pour réaliser à quel point il a insufflé son énergie aux lieux.

Klopp a retenu ses larmes, pas ses hommes. Trent Alexander Arnold, pour ne citer que lui, a craqué. Mais la réussite d'adieux ne se mesure pas aux pleurs qu'ils provoquent. Plutôt à l'arrière-goût qu'ils laissent. Ceux-ci étaient si réussis et légitimes, que celui à qui ils étaient adressés a eu l'impression que le moment "ne ressemble pas à une fin, mais un début. Cette équipe est pleine de talent, de jeunesse, de désirs et de rêves".

"I'll never walk alone", était-il inscrit dans le dos du sweat porté par Klopp pour l'occasion. C'est certain, si ce dimanche il a quitté les Reds, les Reds ne le quitteront jamais.