Premier League | Un récital d'Erling Haaland offre la victoire à Manchester City face à Manchester United

Il y avait plusieurs classes d'écart. Sans forcer et en dominant totalement la partie, Manchester City s'est adjugé le derby face à United à Old Trafford (3-0) dimanche après-midi. Erling Haaland s'est offert un doublé (26e sp, 49e), avant de donner le troisième but à Phil Foden (80e). Ce succès limpide permet aux Cityzens de reprendre leur troisième place et, surtout, de confirmer leur retour en grâce dans un grand match. Complètement dépassés, les Red Devils peuvent même remercier André Onana, sans qui l'écart aurait pu être plus large.

Quand il est joué comme cela, le football est un sport plutôt simple. Au terme d'une prestation collective de grande qualité, City a fait vaciller United dans son antre. Les relais étaient parfaitement exécutés, les transmissions limpides, et les timides espoirs des Red Devils rapidement douchés. Avec, comme principal protagoniste de ce récital, l'inévitable Erling Haaland. Le Norvégien a d'abord converti un penalty obtenu par Rodri pour un léger accrochage avec Rasmus Hojlund (26e, 0-1), avant de reprendre victorieusement un centre de Bernardo Silva au terme d'un mouvement de classe (49e, 0-2).

C'était déjà beau, mais ce n'était encore rien : sur le troisième but, la passe décisive d'Haaland à Phil Foden (80e, 0-3) a été la... 51e d'une action de près de 2'30", illustrant bien le cavalier seul des Cityzens dans cette rencontre déséquilibrée. United avait déjà les deux pieds au fond du trou et ne s'évertuait plus vraiment à presser, mais même lorsque les Red Devils couraient (vraiment) après le ballon, ils ne voyaient pas autre chose que les shorts de leurs adversaires.

Constamment avec un temps de retard, Manchester United n'a pas fait grand-chose de plus que de la figuration. Et sans un grand André Onana, sa seule satisfaction du match, il aurait certainement encaissé une humiliation à la hauteur de l'infâme 1-6 du 23 octobre 2011.

Pourtant sur le chemin de la résurrection après ses trois courts succès consécutifs, l'équipe d'Erik ten Hag a subi un retour à la réalité violent face à un adversaire d'un tout autre calibre. Pouvait-il en être autrement avec une défense bricolée autour d'une charnière Harry Maguire-Jonny Evans sortie d'un autre temps ? Cet axe central n'a pas été aidé par la faillite totale du milieu de terrain, transpercé dès que le chef d'orchestre adverse Rodri décidait d'augmenter le tempo. Dans tous les bons coups, le milieu espagnol est l'un des rouages indispensables à cette équipe, qui a concédé ses seules défaites sans lui.

Dans le sillage de sa plaque tournante ou d'un Jack Grealish souvent très libre, City n'a pas fait dans le détail et confirme sa montée en puissance depuis le retour de la trêve internationale. Leur troisième place, chipée dans l'après-midi par les succès d'Aston Villa et Liverpool, est récupérée, et les joueurs de Pep Guardiola ne comptent pas s'arrêter là. Eux comptent de grandes certitudes, au contraire d'un Manchester United qui continue de naviguer à vue, quasiment aussi proche du podium (8 points) que de la zone rouge (10 points).