Liverpool - Les cas Salah, Van Dijk et Alexander-Arnold : C'est donc ça, la planification sportive ?

Meilleure équipe d'Europe depuis août, Liverpool caracole en tête de la Premier League avant de se déplacer à Newcastle mercredi (20h30). Une surprise tant le club tournait une page importante de son histoire cet été, en perdant Jürgen Klopp mais en refusant, aussi, de recruter à tout-va. Chez les Reds, tout est prévu et anticipé de longue date. Même les cas Salah, van Dijk et Alexander-Arnold…

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Rarement Alain Shearer aura visé aussi mal. Décembre 2017 : Liverpool aligne 84 millions d'euros pour arracher Virgil van Dijk à Southampton. Le prix choque, même en Angleterre. "Van Dijk est un bon joueur, oui, mais pour 84 millions ? Non, il ne les vaut pas", estimait ainsi l'ancien buteur de Newcastle à la BBC. Sept ans après, alors que les Reds se déplacent à Saint-James Park ce mercredi, il reconnaîtra sans mal s'être trompé. Comme beaucoup lorsqu'il s'agit des choix de Liverpool.
Ces dernières années, pourtant, les Reds se sont peu trompés, signe d'une cellule de recrutement performante à défaut d'être infaillible. Le traumatisme des années Brendan Rodgers, avec un manager général qui décidait de tout, notamment sur le mercato, a permis aux Reds de comprendre plus tôt que d'autres les bienfaits d'un recrutement organisé, clarifié, appuyé par les fameuses datas et surtout anticipé. Fini le temps des Christian Benteke (46,5M), Adam Lallana (31,5M) ou Lazar Markovic (25M), place aux Mo Salah (42M), Sadio Mané (41,2M) et autres Roberto Firmino (41M). Comme pour van Dijk, leurs prix d'achat avaient fait parler. Comme pour le Néerlandais, c'était à tort.
Une stratégie de l'entre-deux très bien expliqué récemment par Ian Graham, ancien chef de la data chez les Reds, qui a participé avec Jürgen Klopp et Michael Edwards, entre autres, à la rénovation complète de la planification sportive des Reds à partir de 2015. "Si vous regardez tous les joueurs qui ont eu du succès avec nous, ils ont été signés à 23-24 voire 25 ans, expliquait-il à l'heure de promouvoir son livre qui détaillait son expérience à Liverpool. Vraiment tous étaient dans cette catégorie d'âge. Entre la prise de risque et le résultat, on était satisfait de payer plus cher pour des joueurs qui présentaient moins de risque à cet âge-là".

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Autrement dit : Liverpool n'aurait sans doute jamais fait ce que le Real Madrid a fait avec Vinicius ou encore récemment avec Endrick. Chacun se fera son avis sur le bienfait, ou non, de tourner le dos à des joueurs de 18 ans pouvant in fine devenir les meilleurs au monde. L'essentiel, pour Liverpool, a toujours été que les recrues puissent apporter à court terme, bien sûr, mais surtout à moyen et long terme.
Les bénéfices de Salah, Mané, Firmino, Fabinho, Alisson ou Konaté ont rarement été visibles au bout de quelques mois. Mais à la lumière de quelques années, ce furent de vraies trouvailles. Si les hommes ont changé – seul Michael Edwards est revenu au club, désormais directeur du football -, la philosophie de la cellule de recrutement n'a pas spécialement changé. L'anticipation est encore au cœur de toutes les discussions.
Une preuve tangible ? Parmi les 23 joueurs présents à Saint-Denis pour la finale de C1 face au Real Madrid, dix ont quitté le navire, dont quatre titulaires (Fabinho, Thiago Alcantara, Jordan Henderson, Sadio Mané) et deux entrants (Naby Keita, Roberto Firmino). Dans l'équipe qui a terrassé Manchester City dimanche, cinq titulaires sont arrivés à partir de 2022. Mais aucun en 2024 parce que les Reds avaient fait le choix de rester calmes cet été, ne saisissant que l'opportunité Federico Chiesa en fin de mercato tout en sécurisant – tiens, tiens – un certain Giorgi Mamardashvili, sans doute l'un des gardiens les plus dominants de l'année en Liga.
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TAA, Van Dijk et Salah : savoir prendre son temps

De cette planification découle sans doute la grande question qui brûle les lèvres des supporters à Anfield : que diable attendent-ils pour prolonger Trent Alexander-Arnold, Virgil van Dijk et Mo Salah, cas le plus inflammable des trois après sa sortie médiatique de la semaine passée ? Sans doute attendent-ils simplement le bon moment. Personne chez les Reds n'a découvert en août la situation contractuelle des trois hommes. Les décideurs ont simplement décidé… de prendre leur temps.
A 32 ans, bientôt 33 en juin, Salah n'est plus une option pour l'avenir, juste une plus-value immense sportivement au présent. Le prolonger de deux ans n'aurait sans doute aucun sens dans la planification sportive des Reds. Alors, un an ? Visiblement, le temps d'attente de Salah – qu'il a jugé trop long – l'a poussé à considérer avec un bon œil une offre d'un an. Aurait-il été de même en août ? Pas sûr…
Le cas Van Dijk (33 ans), lui, est géré en direct par le directeur sportif Richard Hughes avec l'agent du Néerlandais. Il se pourrait que le mariage se prolonge mais aux conditions de Liverpool. Reste le cas Alexander-Arnold (26 ans) : pour le coup, Liverpool y perdrait beaucoup, sportivement et symboliquement. Mais il est à peu près certain que le dossier de son potentiel remplaçant est déjà enregistré, complété voire presque bouclé, en secret, comme toujours. Ainsi vivent les Reds : toujours prévoir le coup d'après, quitte à rapidement oublier ceux d'avant. Après tout, soyez honnêtes, vous savez où en sont les carrières de Fabinho, Henderson, Firmino, Keita ou Origi depuis qu'ils ont quitté les bords de la Mersey ?
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