Premier League - Arsenal : Saka, le retour en forme au meilleur (ou pire) moment

On a, un temps, cru à l'un de ces mauvais clins d'œil du destin. C'est lors de la réception d'Ipswich Town, le 27 décembre dernier, que Bukayo Saka avait entamé sa série de 19 matches manqués à cause d'une blessure à un ischio-jambier contractée une semaine plus tôt à Crystal Palace, et qui avait nécessité une opération fin décembre. Et c'est face à ce même relégable de Premier League que l'ailier anglais a de nouveau fait une petite frayeur à son staff samedi, lorsqu'il a essuyé une très vilaine semelle de Leif Davis sur sa cheville droite, pliée sur l'impact, intervention qui a valu une exclusion au défenseur anglais.

Plus de peur que de mal finalement, malgré un remplacement par précaution avant l'heure de jeu. "Il a eu mal à cause du tacle mais cela ne semble pas grave", a rassuré Mikel Arteta. Jusqu'ici, tout va toujours très bien donc, pour celui qui fait un bien fou aux Gunners depuis son retour de blessure, et qui avait lancé son match en étant à l'origine des deux premiers buts de son équipe grâce à ses percussions couloir droit.

Après quasiment trois mois sans jouer, le gaucher est revenu comme s'il n'avait jamais arrêté. Ou pas loin. Buteur dès son retour contre Fulham le 1er avril, l'international anglais a poursuivi sa montée en puissance à Everton quatre jours plus tard, et était déjà titulaire pour le quart de finale aller de C1 entre Arsenal et le Real Madrid. Démonstration collective et individuelle à la clé : c'est lui qui a obtenu les deux coups francs qui ont rendu Declan Rice si célèbre.

"Il nous donne un niveau de menace, de connexion et d'imprévisibilité qu'aucun joueur ne peut nous apporter, savourait alors Mikel Arteta. Il a le pouvoir de faire lever le stade, ce qui est incroyable. C'est quelque chose de vraiment difficile à faire et quand un joueur est capable de faire ça, c'est une grande qualité". Et une grande menace pour les autres.

Huit jours plus tard, David Alaba a cru bon t'intimider son vis-à-vis avec un tacle très musclé, carton jaune à la clé, alors que le chronomètre n'affichait pas encore 4 minutes au match retour. Antonio Rüdiger, Vinicius Junior et les autres l'ont chambré après sa panenka ratée, Dani Carvajal a carrément tenté de l'intimider lors du retour aux vestiaires. Résultat ? Saka a ouvert le score après l'heure de jeu d'un ballon piqué, qu'il a célébré doigt sur la bouche, sourire aux lèvres.

"La manière dont il a géré la situation, dont il a joué après [sa panenka ratée], et la personnalité qu'il a montrée à son âge, pour sa première dans ce stade, est incroyable", s'inclinait de nouveau Arteta devant son joyau de 23 ans. "Arsenal a écrit l'histoire au Bernabeu et Saka l'a caractérisé, ajoutait l'ancien Gunner Theo Walcott au micro de BBC Sport. La résilience, le caractère, après ce qu'il a traversé, c'est une performance. Pour moi, il est de plus en plus fort".

Et ce n'est évidemment pas une bonne nouvelle pour Paris. Nuno Mendes avait complètement annulé l'influence de Mohamed Salah en huitièmes de finale et ne devra pas baisser ses standards face à ce nouveau client de choix, bourré de talent et de confiance. "Je ne veux pas m'asseoir ici et dire que Vinicius et Mbappé sont au-dessus de moi, parce que ce n'est pas comme ça que je réfléchis", lâchait-il affronter le Real. Nul besoin de lui demander, donc, ce qu'il pense d'Ousmane Dembélé ou Désiré Doué.