Premier League | "Nous devons survivre" : United au pied du mur pour se sortir d'une situation difficile

Le déplacement au Molineux Stadium avait tout du traquenard. Une équipe réveillée par l'arrivée de Vitor Pereira, que connaît bien Amorim, et un succès probant enregistré le week-end dernier contre Leicester (0-3) : voilà ce qui se présentait face aux Red Devils. Après une première période fade, au mieux, insipide au pire, tout s'est accéléré dès le retour des vestiaires. Bruno Fernandes a déboulonné et a écopé d'un second avertissement suite à une grosse semelle sur son compatriote, Nelson Semedo. Ce nouveau revers les précipite à la 14e place, déjà à sept points des places européennes.

Quand rien ne va, rien ne va pour eux. Pour la deuxième fois en une semaine, André Onana a encaissé un corner direct, cette fois-ci par Matheus Cunha. Il s'est quand même satisfait du contenu produit par ses joueurs, en infériorité numérique. "On a essayé jusqu'à la fin. J'ai eu l'impression qu'on était plus proches du match nul que les Wolves du deuxième but parce qu'on contrôlait certains aspects du jeu", s'est satisfait Amorim. Pourtant, la sanction est venue dans les ultimes secondes par Hwang Hee-Chan qui a porté le score à 2-0.

Après le temps du terrain vient celui de la réalisation du chemin qu'il reste à parcourir. Harry Maguire, en cadre de ce club, a tenu à avoir une pensée pour le staff. "C'est difficile pour le manager et son staff, car ce n'est pas comme s'ils arrivaient après un manager avec un style similaire. (...) Mais ce n'est pas une excuse", a pointé le défenseur anglais. Du côté du staff, on demande du temps pour que les joueurs assimilent les nouvelles demandes et surtout une restructuration au niveau du club. "En ce moment, nous devons survivre. Je commence ce travail sans avoir de temps pour s'entraîner, c'est dur de mettre en place toutes les idées avec l'enchaînement des matches", a regretté le coach.

Difficile de lui en vouloir, tant la mission semble impossible et l'équation insoluble. Mais Ruben Amorim a réveillé des records vieux de près d'un siècle lors de ses débuts chaotiques. Avec seulement quatre victoires, toutes compétitions confondues, et deux en championnat lors de ses dix premières sorties sur le banc mancunien, le technicien portugais ne s'en sort pas. Pour retrouver un bilan si famélique sur les dix premières rencontres, il faut remonter à 1932 (!), à l'époque Walter Crickmer comptait lui aussi cinq défaites lors de ses débuts. Mais les responsabilités sont partagés, un capitaine démissionnaire, des joueurs pas impliqués et une vie de groupe compliquée, il ne fait pas bon être du côté de Old Trafford.

Ruben Amorim s'est surtout rendu compte que ce club tourne à l'envers et il a lancé un appel à ses dirigeants. "Nous devons travailler sur beaucoup de choses dans notre club, sur le terrain, en dehors du terrain", a lâché le technicien qui a quitté le Sporting pour s'investir dans un projet qui ressemble de plus en plus à un bourbier. La survie va devoir se poursuivre pour les Mancuniens puisque lors des prochains matches se dresseront Newcastle, Liverpool et Arsenal, excusez du peu. Pas sûr que ces équipes soient idéales pour permettre aux joueurs d'assimiler les nouvelles idées de leur entraîneur, mais pas le choix. La compétition continue, avec ou sans eux.