Premier League - Rayan Cherki portera le numéro 10 à Manchester City : l’héritage n’est pas si lourd, le symbole si
ParArthur Merle
Mis à jour 16/08/2025 à 17:15 GMT+2
La nouvelle a fait son effet jeudi : Rayan Cherki a hérité du numéro 10 laissé libre par Jack Grealish à Manchester City. Un flocage moins chargé d’histoire chez les Citizens que dans d’autres grands clubs européens. Mais la confirmation que l’ancien Lyonnais s’avance déjà, et est attendu, comme un vrai maître à jouer dans le système de Pep Guardiola.
Rayan Cherki avec le numéro 10 à Manchester City.
Crédit: Getty Images
Cinq posts sur X, autant sur Instagram, quatre sur le compte personnel du joueur et un article sur le site officiel de Manchester City : la communication autour du numéro 10 attribué à Rayan Cherki a été chargée, jeudi. Vu de France, cela rajoute une dimension esthétique, romantique, à l’excitation de voir l’un des plus récents internationaux tricolores découvrir la grande Premier League sous la houlette de Pep Guardiola. Et vu de Manchester ?
Qu’on se le dise : à City, dont l’émergence dans le gratin européen reste récente, le 10 pèse bien moins lourd que dans d’autres grands clubs européens. Il a bien appartenu au recordman de buts du club, Sergio Agüero. A Edin Dzeko, également, ou Shaun Goater et Asa Hartford pour les plus anciens. Mais à aucun créateur de légende. Lionel Messi, Ronaldinho ou Rivaldo au Barça, Ferenc Puskás, Luis Figo ou Luka Modric au Real Madrid, Ruug Gullit, Rui Costa ou Clarence Seedorf au Milan : voilà qui en jette beaucoup plus.
Remplacer le 17 par un 10
L’héritage est donc largement supportable. Mais le symbole, lui, est bien plus lourd. Car il tend à confirmer ce qui est attendu de Cherki à City : devenir l’un des, si ce n’est le, nouveau(x) dépositaire(s) du jeu mancunien. C’est plus le numéro 17 de Kevin De Bruyne que le 10 de Grealish que le Gone doit faire oublier, après les premières belles promesses affichées lors du Mondial des clubs, numéro 29 ans le dos.
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Kevin De Bruyne
Crédit: Getty Images
"Le nouveau numéro du milieu offensif français reflète bien ses capacités de meneur de jeu, le 10 étant associé aux joueurs créatifs", résume le communiqué du club. A priori, et selon ce qu’on a vu jusque-là, Cherki ne vient pas pour coller la ligne de touche. Capable de délivrer une passe décisive à Phil Foden contre Al Hilal avec… 11 joueurs adverses entre lui et le but, le Français a rapidement prouvé que sa qualité de passes, son aisance des deux pieds et son entente déjà perceptible avec Erling Haaland seront des atours majeurs pour tenter de compenser en partie la perte de l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la Premier League.
La saison dernière, il était d’ailleurs le joueur des cinq grands championnats européens ayant réussi le plus "d’expected assists" par 90 minutes, soit les passes censées déboucher sur un but. Voilà qui peut rappeler le profil de ‘KDB’, que Cherki ne vient toutefois pas copier.
Plus facile d’être prudent avec un numéro 29
Parce qu’il est un joueur qui porte plus le ballon et dribble plus que le Belge, un point commun avec deux autres recrues récentes, Tijjani Reijnders et Omar Marmoush. Il y a quelques mois, Pep Guardiola assurait sur TNT Sports que le football n’était plus positionnel mais qu’il était celui de "Bournemouth, Newcastle, Brighton and Liverpool". Soit plus direct.
Un changement de paradigme surtout incarné par l’arrivée comme adjoint de Guardiola de Pepijn Lijnders, ancien bras droit de… Jürgen Klopp lors des plus belles heures du "heavy metal football" des Reds. Voilà ce que Cherki représente donc aussi, avec d’autres. Cela fait beaucoup pour les épaules d’un gamin de 21 ans et on ne saurait être trop prudent avant ses débuts à Wolverhampton samedi (18h30). Cherki n’en est qu’aux prémices de son aventure mancunienne, sort de sa première vraie saison pleine en Ligue 1 et ne connaît rien de la Premier League, dont on sera curieux de voir s’il peut supporter le rythme.
Mais on ne peut oublier les prises de paroles du joueur depuis son arrivée, celle d’un milieu offensif qui s’avance confiant et guidé par la notion de plaisir et de spectacle. Et avouons-le : il aurait été plus aisé de tempérer l’excitation ambiante autour d’un numéro 29 que d’un numéro 10.
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Rayan Cherki, auteur de son premier but avec Manchester City face à Al Ain en Coupe du monde des clubs
Crédit: Getty Images
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