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Promue et... leader du championnat belge : l'Union Saint-Gilloise, futur géant de Belgique

Sacha Tavolieri

Mis à jour 11/02/2022 à 18:12 GMT+1

PRO LEAGUE - Elle vient à peine de redécouvrir l'élite. Mais elle la domine déjà. L'Union Saint-Gilloise écrit l'une des très belles histoires du football européen cette saison. En tête du championnat belge avec une avance confortable sur Anvers, Bruges et Anderlecht. Guidée par un milliardaire, l'entité bruxelloise s'est construite de manière intelligente et réflechie.

Deniz Undav fête son but lors du match opposant Royal Antwerp à l'Union Saint-Gilloise

Crédit: Getty Images

Méfiez-vous des apparences… Son statut de promu cache l'exhaustivité de son histoire : l'Union Saint-Gilloise, leader du championnat de Belgique, n’est pas un petit Poucet et son palmarès se veut riche. Avec 11 trophées de champion, il se classe troisième parmi les clubs les plus titrés du pays. Quarante-huit ans après l’avoir quitté, le Matricule 10 fondé à la fin du XIXe siècle - et connu pour ses succès avant la seconde guerre mondiale avec pour apogée suprême la série des 60 matches sans défaite des Bruxellois entre le 8 janvier 1933 et le 10 février 1935 - retrouve donc l’élite de la plus belle des manières.
Fasciné par le contexte sportif trépidant d’un club légendaire, Tony Bloom, un richissime homme d’affaires anglais de 51 ans, met la main sur l’Union en mai 2018 avec pour objectif de retrouver la Jupiler Pro League endéans les trois premières années d’exploitation. Il soutient financièrement les "jaunes et bleus" sans s’impliquer dans la structure managériale. Doté d’une fortune estimée à 1,3 milliard de livres sterling, ce joueur de poker invétéré met l’accent sur la création d’un environnement propice à la réussite sans pour autant sur-investir dans le marché des transferts.
Alors qu’on pense le club bruxellois parti pour une folie des grandeurs, l’entraîneur de l’Union Felice Mazzu nous rappelle "qu’il faut considérer l’Union comme un petit club parce que malgré une certaine profondeur financière dû au propriétaire, le budget injecté est le 2e le plus bas du championnat belge. Certains veulent faire croire que ce qui se passe ici est normal mais il faut savoir que les dirigeants ont mis des moyens en place et que ceux-ci ne bougent pas en fonction des résultats." Celui qui rachète Brighton & Hove Albion en 2009 pour près de 300 millions d’euros n’a pas cessé de délier les cordons de la bourse depuis quatre ans et a remis le couvert cet hiver lorsqu’il a compris que les ‘jaunes et bleus’ pouvaient ravir le précieux sésame cette saison.
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Anvers et Bruges sont loin

Alors que certains observateurs craignaient un exode massif, le collectif dirigé par Felice Mazzù n’a perdu aucun élément clé, il s’est même renforcé : "Aujourd’hui, on a la chance d’avoir un groupe qui dans tous ses paramètres (qualité, mentalité, cohésion, cohérence) est exceptionnel. Par définition, quelque chose d’exceptionnel ne peut se reproduire tout le temps. On sait tous que ce groupe va se disloquer à un moment donné parce que des joueurs auront de meilleures propositions avec de meilleurs moyens financiers. Le groupe ne sera alors plus le même. Et c’est là que la question va se poser : Va t-on réussir à créer avec tous les chaînons ce que nous avons déjà créé avec ce groupe là ?"
De retour au sommet, l’Union - qui comptait sept longueurs d’avance à la trêve hivernale - repousse à présent ses plus lointains concurrents à 15 unités de retard : "Si on est là, ce n’est pas un hasard." réplique Damien Marcq, milieu de terrain français arrivé cet été chez les Bruxellois : "On a dépassé la 26e journée et on a 10 points d’avance sur Anvers et 12 points sur Bruges. Nos concurrents ne peuvent plus dire ‘on ne savait pas’ parce qu’on a joué 26 matches avant de les affronter…" Le ras de marée unioniste s’éternise et pourrait devenir la nouvelle terreur du championnat, créant par de là une nouvelle hégémonie.
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Sur 90 % de nos matches, on court plus que l’adversaire
Leurs forces se multiplient : il y a d’abord "la naïveté du haut-niveau, c’est à dire qu’on est vraiment conscients de ce qu’on réalise mais on sait aussi que si on ne continue pas au prochain match, tout cela n’aura servi à rien". Des qualités individuelles, aussi, avec le buteur allemand Denis Undav - fraîchement transféré à Brighton pour 8 millions d’euros au mercato hivernal puis prêté dans la foulée à l’Union jusqu’en fin de saison - le créateur danois Casper Nielsen et le capitaine français Teddy Teuma.
Et ce n'est pas tout. "Notre atout numéro 1, c’est la tête. Sur 90 % de nos matches, on court plus que l’adversaire en effectuant plus de courses à haute intensité" confirme l’ancien métronome de Boulogne-sur-Mer qui confie aussi la valeur cardinale du succès unioniste, le coach : "Felice Mazzù parvient à allier les franches rigolades où on se marre tous ‘pour de vrai’ et le travail pour tout le monde travaille sans divaguer. On ne se prend pas au sérieux mais quand on travaille, on le fait sérieusement. On tire tous dans le même sens : Il est le capitaine et nous sommes tous à son service. En début de saison, il a été extrêmement prudent dans son discours, sa façon d’appréhender les choses, d’approcher les matches. Maintenant que la confiance règne, il nous fait comprendre que ce que nous faisons est extraordinaire mais qu’in fine, ce parcours pourrait aussi n’aboutir à rien…".

Le rayon de soleil du football belge

Des propos confirmés par le principal intéressé : "La manière dont Damien nous décrit correspond à la façon dont je vois les choses. La chose la plus importante, peu importe le métier, est de prendre du plaisir. Si vous n’en prenez pas, que vous n’êtes pas heureux dans ce que vous faîtes, c’est très difficile de performer. On essaie donc d’allier les moments où on ne travaille, où on peut boire un verre et où on laisse les joueurs s’exprimer autrement… Et le moment où on est sur le terrain et où je veux le plus grand sérieux et le maximum de travail possible. Jusqu’à présent, cette connexion se fait parfaitement."
La force des idées au service du football contre le football au service de l’argent. Un plan établi avec des directives suivies fidèlement contre des décisions maladroites et improvisées, racine de l’amateurisme de ces dirigeants du foot belge se complaisant dans l’entre-soi. Ces philosophies (et l’épaisseur du portefeuille de son actionnaire majoritaire) portent l’Union Saint-Gilloise et baignent le club dans une atmosphère rafraîchissante aux antipodes de l’ambiance morose actuelle au plat pays où les leaders du secteur empreints d’intermédiaires malsains attendent l’irrévocable sentence.
Entre bilans financiers inquiétants, budgets transferts faméliques, échecs sportifs saisissants sur la scène européenne, l’affaire du "Footgate" avec ses dossiers de corruption, blanchiments d’argent, suspicion de matches truqués, création de faux-contrats sans oublier ces clubs à l’agonie désespérant l’arrivée de nouveaux investisseurs, les Bruxellois nous offrent l’idylle et l’oasis dans le désert. Ne sera-ce qu’un mirage d’une saison ?
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