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CR7, Benzema, Kanté... Avec ses nouvelles stars, la Saudi Pro League, ça donne quoi ? "On sent la progression"

Glenn Ceillier

Mis à jour 16/11/2023 à 17:34 GMT+1

Le championnat d'Arabie saoudite bat maintenant son plein, fort de sa nouvelle donne suite à un mercato tonitruant marqué par l'arrivée de nombreuses stars. Mais cela donne quoi au quotidien ? Quel est l'impact des Cristiano Ronaldo, Karim Benzema and co ? Sofian Kheyari, adjoint de Roberto Mancini sur le banc de la sélection saoudienne, nous éclaire sur le sujet.

Son mercato ferme plus tard : "L'Arabie Saoudite peut fausser le marché européen"

L'Arabie saoudite rêve déjà de la Coupe du monde 2034. Le royaume de la péninsule arabique, bien aidé par la FIFA, est le dernier candidat en lice pour l'organisation de l'évènement majeur du football mondial. Un nouveau coup de "maître" de la part d'un pays régulièrement pointé du doigt pour des atteintes aux droits humains et qui souhaite utiliser le sport pour améliorer son image à l'international. Mais en attendant cette nouvelle étape majeure dans son histoire avec le sport, il est temps de faire un premier bilan du championnat saoudien, qui a bouleversé l'ordre établi sur la planète football lors du dernier marché des transferts.
Nouvelle place forte du mercato depuis le début de l'année 2023, la Saudi Pro League s'est offert cette année un relooking express en recrutant une pléiade de stars du ballon rond, de Cristiano Ronaldo à Karim Benzema en passant par N'Golo Kanté ou encore Neymar. Fortes de ces nouveaux noms ronflants, certaines formations ont évidemment changé de dimension. Et après 13 journées de championnat, l'évolution se fait logiquement ressentir. "Ça a apporté de la plus-value dans les clubs. Mais aussi sur le niveau du championnat", nous confirme Sofian Kheyari, observateur privilégié de cette mutation en tant qu'adjoint de Roberto Mancini à la tête de la sélection saoudienne, après avoir été celui d'Hervé Renard.

"La maîtrise collective et la qualité individuelle sont plus importantes"

Al-Hilal et Al-Nassr – qui font partie des quatre clubs ciblés par le fonds souverain (PIF) pour accueillir en priorité les stars internationales – ont notamment haussé le ton sur le terrain, sans grande surprise. "On sent la progression. Notamment chez les grosses équipes, enchaîne Sofian Kheyari. Quand vous avez une formation comme Al-Hilal qui joue avec Kalidou Koulibaly, Ruben Neves, Aleksandar Mitrovic, Sergej Milinković-Savić ou encore Malcom, il y a automatiquement moins de déchet technique. La maîtrise collective et la qualité individuelle sont plus importantes. Or quand le ballon est moins dehors et se retrouve plus dans les pieds des joueurs, il y a plus d'intensité. On le sent, c'est sûr et certain."
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Karim Benzema of Al-Ittihad

Crédit: Getty Images

Malgré la grave de blessure de Neymar, Al-Hilal, qui a remporté la Ligue des champions asiatique en 2019 et 2021, fait la course en tête devant le club d'Al-Nassr emmené par Cristiano Ronaldo, Sadio Mané ou Seko Fofana. Les deux formations caracolent en tête avec respectivement neufs et cinq points d'avance sur Al-Ahli (3e), renforcé cet été par les signatures de Riyad Mahrez, Roberto Firmino et Allan Saint-Maximin. Mais la vraie marge existe surtout entre les "gros" clubs et le bas de tableau, même si Al-Ittihad, la formation de Karim Benzema, se montre moins souveraine (5e) qu'attendu ou qu'Al-Shabab (11e) tarde à trouver son rythme malgré le renfort de Yannick Carrasco.
Il y a toujours eu une différence nette entre les gros clubs saoudiens et les autres"
Cet écart n'est cependant pas forcément nouveau. "Il y a toujours eu une différence nette entre les gros clubs saoudiens (Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad, Al Ahli…) et les autres, explique Sofian Kheyari. Les équipes du haut de tableau pourraient jouer en Ligue 1. En revanche, les équipes de bas de tableau pourraient, elles, disputer le maintien ou le haut de tableau en National mais pas plus. Elles auraient du mal à exister avec l'intensité de la L2 par exemple. Donc, oui il y a un gap mais ce n'est pas nouveau. Ça a toujours existé."
Si la visibilité à l'international a évidemment évolué avec tous ces renforts, à l'image de l'accord signé par la SPL en août dernier pour la diffusion du championnat dans plus de 170 pays même si l'engouement n'est pas non plus marquant au quotidien, il n'y a toutefois pas eu de bouleversements majeurs dans les stades locaux. L'enthousiasme existe évidemment mais l'Arabie saoudite était en fait déjà une terre de foot. "Les gros clubs ont toujours eu du public, donc il n'y a pas eu trop de changements. Des équipes comme Al-Hilal ou Al-Ittihad jouaient déjà leurs matches à domicile à guichets fermés, même avant l'arrivée des stars. En revanche, quand les grosses équipes se déplacent dans les petits clubs, il y a plus de monde qu'avant", remarque Sofian Kheyari.

Les stars, ça donne quoi ?

Et les stars dans tout cela sur le plan individuel ? Si Riyad Mahrez fait l'objet de quelques critiques sur son implication ou que Sadio Mané traverse une période moins faste après des débuts remarqués, elles ne déçoivent pas en général. Le classement des buteurs de Saudi Pro League a ainsi fière allure. Dans le sillage d'un Cristiano Ronaldo encore redoutable (13 buts, meilleur buteur), Aleksandar Mitrović régale (10 buts en 11 matches) alors que Karim Benzema essaye de guider les siens (8 buts en 11 matches). "Je m'attendais un peu moins à Neves par rapport aux autres grands qui sont arrivés. Mais c'est un des joueurs les plus performants depuis qu'il est arrivé. Et Mitrovic, c'est un vrai attaquant. Des avant-centres comme lui, il y en a plus beaucoup aujourd'hui", note de son côté Sofian Kheyari.
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Cristiano Ronaldo und Sadio Mané

Crédit: Getty Images

Dans le lot, il y a cependant un bémol aux yeux de l'adjoint de Roberto Mancini : les joueurs de la sélection saoudienne. "On récupère des joueurs qui n'ont pas beaucoup de temps de jeu comme les clubs peuvent avoir huit étrangers sur le terrain. Il n'y a alors plus beaucoup de places pour nos joueurs, qui s'exportent peu. Alors certes, ils peuvent se rendre compte au quotidien de ce que représente le haut niveau international. Mais les entraînements ne remplaceront jamais les matches. Et à part trois ou quatre joueurs du onze, les autres se contentent de rentrer en fin de rencontre", regrette Sofian Kheyari.
Et ce n'est pas le prochain mercato qui devrait aider à arranger les choses alors que des rumeurs annoncent déjà l'intérêt de la Saudi Pro League pour des grands noms du Vieux Continent (ndlr : Jadon Sancho et Richarlison selon The Telegraph par exemple ce mardi). Mais pour la Coupe du monde 2034, il reste encore du temps pour trouver la solution à ce problème.
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