Bleus - Denoueix : "Mbappé, c'est difficile de s'en passer quand même…"

Il n'est pas encore indispensable. En tout cas, pas encore dans l'esprit de Didier Deschamps. Avant un Bulgarie-France crucial pour les qualifications pour le Mondial 2018, le sélectionneur de l'équipe de France se pose la question d'aligner Kylian Mbappé d'entrée. Cela peut se comprendre. L'ancien Monégasque n'a finalement que 18 ans et six apparitions avec la tunique bleue sur le dos depuis mars dernier. Pourtant, faire sans lui dès le coup d'envoi interpelle déjà.

"Pour se passer de Mbappé, il faut y réfléchir à deux fois", confirme Raynald Denoueix, l'ancien technicien du FC Nantes et de la Real Sociedad. Ses prestations avec le PSG ne cessent de le confirmer. Notamment sa sortie contre le Bayern Munich, où il a éclaboussé de son talent la rencontre par sa capacité à faire des différences, son altruisme et son intelligence de jeu. Alors pourquoi faire sans lui ? Quand on a la chance de posséder un joueur hors normes et qu'il a l'habitude de s’illustrer au plus haut niveau, il faut en profiter. Qu'importe son âge et son expérience. "Techniquement, physiquement, c’est au-dessous de tout. Tactiquement aussi", abonde Denoueix, clairement sous le charme.

S'il n'a jamais caché son admiration pour le jeune Parisien, Didier Deschamps semble cependant hésiter à coucher son nom dans son onze de départ à Sofia. Le profil de Mbappé lui permet pourtant de postuler à plusieurs postes. "L’avantage, c’est qu’il peut jouer partout. Avec les supers joueurs, la position importe peu. C’est comme avec Messi. Ce n'est pas un problème. Ces mecs savent tout faire", confirme Denoueix. Mais aux deux postes où il est susceptible d'avoir sa chance, Deschamps a d'autres idées en tête.

Pour occuper celui d'avant-centre, Olivier Giroud conserve sans surprise la confiance du patron des Bleus pour sa complémentarité avec Antoine Griezmann et son aptitude à se montrer efficace en équipe de France. Même si sa situation a évolué à Arsenal, c'est encore lui qui devrait débuter samedi. En fait, Mbappé, qui n'a joué que des petits bouts de matches dans l'axe cette saison en club, semble plus être en concurrence avec Moussa Sissoko pour occuper le couloir droit. Oui, on a bien dit Moussa Sissoko.

Absent lors du dernier rassemblement, Sissoko est revenu en grâce à Tottenham. Or Didier Deschamps apprécie toujours autant son abattage et sa polyvalence, qui avaient fait son bonheur à l'Euro. Et dans un 4-4-2 ou un 4-2-3-1, le joueur des Spurs aurait des chances de débuter. Avec lui et dans une configuration avec un milieu à deux, Deschamps prendrait en effet moins de risques. "Pour un 4-4-2, il vaut mieux Sissoko et Payet, c’est sûr", confirme Denoueix. Pour l'entraineur champion de France 2001, il faut cependant prendre le problème autrement avec Mbappé. "On le met dans l’équipe et après on voit", lâche-t-il.

Cela peut paraître osé. On parle quand même de l’équipe de France, une équipe finaliste du dernier Euro. Mais le talent de Mbappé tout comme sa forme actuelle peuvent le justifier. L'option d'un 4-3-3 pourrait alors revenir sur la table même si elle prive Antoine Griezmann d'un poste qu'il affectionne dans le 4-2-3-1 et limite son influence. Didier Deschamps a donc des choix à faire. Dans ceux-là, un seul surprendrait vraiment : celui de laisser de côté Kylian Mbappé. "Dans l’absolu, c’est un des meilleurs attaquants du monde. Que ce soit à droite, à gauche, dans l’axe, petit espace, grands espaces, peu importe. C’est l’évidence", annonce Raynald Denoueix, qui conclut : "C’est difficile de s’en passer quand même…"