Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Morata, Asensio, Vazquez : L'avenir de la Roja, mais des faire-valoir au Real

François David

Mis à jour 06/10/2016 à 20:50 GMT+2

Ils sont tous les trois internationaux espagnols, jeunes et adorés des supporters du Real Madrid. Mais Alvaro Morata, Marco Asensio et Lucas Vazquez ne disposent pas du même statut au sein du club merengue. Zinédine Zidane devra vite trouver un compromis.

Álvaro Morata, con la Selección española

Crédit: AFP

Précisons-le d’entrée. Mis à part Carlo Ancelotti, je ne vois pas meilleur entraîneur que Zinédine Zidane pour le Real Madrid actuellement. En grattant un peu, on pourrait regarder du côté des Allemands (Tuchel, Klopp, Löw). Mais Zizou, qui en six mois a redressé un Real en plein doute après le renvoi de Rafael Benitez, en gagnant au passage la Ligue des champions, a gagné du temps et une certaine crédibilité. Cette dernière commence à être égratignée depuis quelques semaines. A travers la série de matches nuls qui paralyse la grande Maison Blanche, un mal est apparu.
Trois joueurs symbolisent à la fois la tradition du Real et ses problèmes du moment. Deux ont été convoqués en sélection espagnole (Morata et Lucas Vazquez). Un l'avait été lors du dernier rassemblement (Asensio). Mais ces trois joueurs représentent le présent et le futur de la Roja comme du Real. Pour le moment, Zizou les a mis un peu hors-jeu. La presse locale comme les supporters craignent un remake de la saison 2015 quand, après une incroyable série de 22 victoires consécutives, l´équipe s'était effondrée physiquement. Carlo Ancelotti avait sans doute trop compté sur les mêmes joueurs. Ces derniers avaient fini épuisé.
Zidane devient lourd avec la BBC
Comme son mentor Carlo, Zizou a une confiance aveugle en ses trois vedettes offensives. Le légendaire meneur de jeu a publiquement déclaré que la BBC (Bale, Benzema, Cristiano Ronaldo) jouerait si ses trois membres n'étaient pas blessés. Un choix tranché qui ne plait pas à tout le monde. Dans le quotidien Marca, un des journalistes a signé une chronique qui n'est pas passé inaperçue. Son titre : "Zidane devient lourd avec la BBC". José Vincente Hernaez (c'est son nom) prend publiquement position pour Alvaro Morata. Selon lui, l'avant-centre de l´Espagne (qui devrait perdre son statut de titulaire au détriment de Diego Costa, très utilisé à Chelsea) a autant de mérites qu'un Karim Benzema à la recherche de la grande forme.

Alvaro Morata, le cas le plus chaud

  • Ses statistiques en Liga : 7 matches joués - 4 titularisations - 1 but
picture

Alvaro Morata, l'attaquant du Real Madrid, buteur face au Celta Vigo.

Crédit: AFP

L'ex-joueur de la Juventus, où il disposait d'un autre statut, était revenu au Real avec des ambitions. S'il n'a pu signer à Chelsea cet été (les Blues n'avaient pas accepté de mettre les 70 millions exigés par Florentino Perez), Morata se voyait au moins capable de concurrencer Benzema. Peine perdue pour le moment. Malgré des buts importants (surtout en Ligue des champions), Morata n'a joué qu'un match en entier cette saison, face au modeste Osasuna. Une victoire 5-2, au cours de laquelle il n'a pas marqué.
Depuis, Morata a vu "KB" lui passer devant. "Je continue à bien m'entraîner, je ne fais pas la gueule (sic), a expliqué Morata mardi, au micro de la Cadena SER. Je sais que le Real Madrid est l'un des défis les plus compliqués au monde. Mais moi, je veux tout jouer (…). Au moins, si je pouvais être aligné trois fois de suite, je crois que je pourrais apporter beaucoup de choses."
Morata reste consensuel. Le Real Madrid l'a rapatrié pour faire face à la prochaine sanction FIFA, qui va l´interdire de recruter durant deux mercatos. Je pense personnellement que Morata aura son mot à dire avant la fin de la saison. Dans quelle position ? Même amoindri, Cristiano Ronaldo ne peut décemment pas aller sur le banc, surtout qu'il négocie actuellement une prolongation de contrat. Morata pourrait pourtant évoluer de temps en temps sur le côté gauche occupé par "Cris". Dans l'axe ? C'est son poste naturel. Mais Benzema, dans la tête de Zidane, garde une longueur d'avance. Question de hiérarchie, de style de jeu, et de complémentarité idéale avec Ronaldo et Bale.

Marco Asensio, le joyau préservé

  • Ses statistiques en Liga : 7 matches joués - 4 titularisations - 2 buts
picture

Marco Asensio (Real Madrid), le 24 septembre 2016, sur le terrain de Las Palmas.

Crédit: Panoramic

A un niveau médiatique et sportif inférieur à celui de Morata, on retrouve le jeune Marco Asensio (20 ans), un attaquant promis aussi à un grand avenir. Prêté à l'Espanyol Barcelone l'an passé, Asensio avait tenu le club perico à bout de bras. Suffisant pour se faire une place dans le royal effectif merengue cet été. Asensio a cartonné en pré-saison et montré sa virtuosité quand Ronaldo était absent. Un coup d'œil aux alentours du Bernabeu le 27 août dernier, face au Celta Vigo (premier match de l'année à domicile), suffisait pour constater la popularité naissante d'Asensio, dont le maillot s'était vendu comme des petits pains en quelques semaines.
Depuis, ce gaucher électrique et racé est rentré dans le rang. Le retour de Ronaldo ne lui permet plus de s'exprimer comme il le souhaiterait, évidemment. Et il a perdu sa place en sélection, remplacé par Callejon (Naples). Son statut ne lui permet pas de revendiquer quoi que ce soit. Il apprend en silence. Comme Morata, Asensio a été rapatrié pour couvrir la future sanction de la FIFA. Mais le public du Bernabeu et une partie de la presse souhaitent plus voir l'ex de Majorque sur les pelouses de la Liga. La blessure de Luka Modric lui laissera-t-elle plus d'opportunités ? Cela se jouera entre James, Isco et donc, Asensio, auteur d'un but à Las Palmas, et dans une position plus reculée que d'habitude.

Lucas Vazquez, le bon élève

  • Ses statistiques en Liga : 6 matches joués - 1 titularisation - 0 but
picture

Lucas Vazquez (Real Madrid), le 9 avril 2016.

Crédit: Panoramic

Lucas Vazquez est le joueur rêvé pour n'importe quel entraîneur. Il est bien élevé, souriant, parle bien devant les micros (jamais un mot plus haut que l´autre) et surtout, il est imparable quand il rentre. Lucas, qui comme Asensio, a beaucoup profité de son passage à l'Espanyol (à titre perso, j'allais voir les matches du RCDE que pour lui ou presque), a été décisif l'an dernier dans la conquête du titre européen. Il est rentré – trop tard – avec l´Espagne face à l´Italie, en 8es de finale de l´Euro. Et son avenir est brillant.
Ailier de formation, il rappelle Gento, membre essentiel du Real Madrid de Di Stefano, celui qui avait gagné les cinq premières Coupes d´Europe de l'histoire. Lucas Vazquez est électrique, dribble, passe, marque, défend et fait toujours les bons choix. Il est, avec Asensio, le chouchou du Bernabeu. Grâce à son profil atypique et à son état d´esprit remarquable, il a été conservé par Julen Lopetegui. A terme, il aura du temps de jeu au Real Madrid... mais quand? Gareth Bale – le plus en forme de la BBC actuellement – est intouchable dans un style différent. Et comme le Real ne veut pas le prêter, évidemment, "Lukita" doit prendre son mal en patience. Avec le sourire.

Gestion humaine et patience de rigueur

Ces trois joueurs, Morata, Asensio et Lucas Vazquez, devront donc attendre avant de changer de statut. Zidane ne veut pas bouleverser sa hiérarchie et engendrer le moindre conflit avec la BBC. Les trois internationaux espagnols, demandés par le public en cette période de moins bien, devront patienter.
Ce problème, Zizou - qui peut toujours compter sur son aura et son passé de grand joueur pour en imposer - devra le gérer en priorité absolue. Peut-être encore plus que le manque d´efficacité offensive - ça va revenir - et les errements défensifs qui ont coûté tant de points au Real. La gestion humaine sera l'élément qui maintiendra ou non Zidane en haut de l'affiche.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité