Avant Finlande - France : Théo Hernandez, le candidat unique de la gauche
ParCyril Morin
Mis à jour 15/11/2021 à 18:00 GMT+1
QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2022 - Encore rayonnant samedi face au Kazakhstan (8-0), Théo Hernandez a confirmé ses débuts tonitruants en sélection. Dans un rôle de piston gauche qu’il maîtrise à la perfection, il a déjà relégué la concurrence en deux rassemblements et séduit un Didier Deschamps longtemps réfractaire à son profil. La lune de miel peut-elle durer jusqu’au Qatar ?
N’a-t-il pas toujours fait partie de cette équipe ? N’est-il pas un cadre indéboulonnable des champions du monde 2018 ? Ne serait-il pas le meilleur passeur en activité de ces Bleus ? Non, Théo Hernandez n’est pas ce joueur et pourtant. A le voir arpenter son couloir gauche depuis quatre matches (oui, seulement), on a plutôt l’impression qu’il fait partie des meubles. Samedi, face au Kazakhstan (8-0), ce fut encore flagrant.
C’est de lui qu’est venue l’ouverture du score après une projection dont il a le secret et un centre en une touche au cordeau parfait pour lancer la machine Kylian Mbappé. C’est encore lui qui s’est arraché pour permettre à Karim Benzema de s’offrir le doublé. De quoi gonfler un peu plus des statistiques qui feraient envie à n’importe quel attaquant récemment arrivé à Clairefontaine : en 4 matches, le gaucher a marqué un but et donné trois passes décisives. Et collectivement, son bilan n’est pas si mal non plus pour un total néophyte : 4 matches, 4 victoires et un trophée déjà glané.
La définition même d'un piston
Depuis son arrivée, les Bleus ne quittent plus leur 3-4-3 qui colle parfaitement à son profil si atypique et si précieux pour DD. "Il aurait pu venir en équipe de France plus tôt, mais ce système-là lui va parfaitement, ce qui ne l’empêche pas de défendre, de se projeter", a notamment révélé le sélectionneur en conférence de presse samedi. Une panoplie qui a déjà entériné son nouveau statut : celui d’un titulaire en force malgré son inexpérience internationale.
Qui d’autre que lui ? Lucas Digne a beau être une solide doublure, il n’en reste pas moins un latéral classique malgré un pied gauche de velours. Ferland Mendy colle plus aux besoins du poste mais reste encore derrière dans la hiérarchie tricolore eu égard à ses faibles références sous l’ère DD. Reste le cas de son frère, Lucas, à la fois meilleur allié et meilleur concurrent. "En rigolant, je lui dis que je vais lui enlever le poste", se marrait le cadet Théo en septembre dernier à propos de la position de latéral gauche.
Lucas, le faux concurrent
Pour celle de piston, il n’y a pas vraiment de débat car depuis l’instauration du système hydride tricolore, Lucas est davantage vu comme un défenseur central qu’un piston en puissance, comme dans le Bayern Munich de Julian Nagelsmann. D’ailleurs, associer les deux Hernandez à la gauche de sa défense semble avoir été un élément rassurant pour lancer Théo dans le grand bain pour Deschamps. Sans que cela n’ait l’air d’avoir, au final, une quelconque incidence.
"Je ne sais pas si c’est la présence du frangin qui l’aide, mais je ne crois pas, il est comme ça, avançait le sélectionneur quant à la fraîcheur apportée par le Milanais. A partir du moment où j’estime qu’il a la qualité, je le fais jouer aussi. Entre ce qu’il a fait le mois dernier ou face à la Finlande, c’est solide et très intéressant". Dès lors, la "moto", son surnom espagnol, semble avoir la voie toute tracée.
Titulaire indiscutable à l’AC Milan, en progrès défensivement, jamais avare en dépassement de fonction et décisif dans des matches à enjeux brûlants, Théo Hernandez a déjà mis tout le monde d’accord à Clairefontaine. En quatre matches. L’attente a été longue mais, plus que jamais, mieux vaut tard que jamais le concernant.
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