L'antisèche de France - Ukraine : Tout pour conquérir l'Amérique

Ce devait être une promesse, l'association de deux "ballers" combinée au buteur en chef, Kylian Mbappé. Malgré Michael Olise à droite et Rayan Cherki en animateur axial, les Bleus n'ont jamais vraiment réussi à s'exprimer dans le peu d'espaces laissés par la défense ukrainienne. Peu de mouvements, des centres sans personne à la retombée et l'impression d'une attaque brouillonne, seulement dangereuse - et encore assez rarement - sur des frappes lointaines.

Comme souvent avec ces Bleus, c'est en seconde période que tout s'est accéléré. Et c'est sur… penalty que la troupe de Deschamps a fait sauter un premier verrou avant de compter sur les entrants pour tout faire péter. Olise, replacé dans l'axe, Maghnes Akliouche, à droite, et Hugo Ekitike, très entreprenant, ont participé à finir la soirée sur des séquences enfin dignes des Bleus.

Comme si rien n'avait changé. Appelé par Didier Deschamps malgré sa situation d'exilé en Arabie saoudite, N'Golo Kanté a prouvé qu'il n'a rien perdu de son talent. Absolument partout à la récupération, il s'est même mué en passeur décisif pour Olise. Le Munichois a d'abord beaucoup raté avant d'ajuster la mire, au plus bonheur des Bleus. Auteur d'un doublé, Kylian Mbappé a encore gonflé ses stats tandis que les remplaçants, à l'image d'Ekitike, ont apporté un souffle bienvenu.

15e minute : après avoir parfaitement respecté la minute de silence au coup d'envoi, le Parc des Princes entame une Marseillaise collective pour rendre hommages aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Poignant.

Nos voisins transalpins nous envient. En se qualifiant pour la Coupe du monde 2026 ce jeudi, les Bleus vont disputer leur 16e grande compétition internationale de rang. Vous avez dit réguliers ?

Il y a la qualification. Et donc le tirage au sort, prévu le 5 décembre prochain. Cette qualification a entériné au passage le statut de tête de série de l'équipe de France à l'heure de constituer les poules.

"Je ne comprends pas ce truc de dire que l'objectif, ce sont les demies. Si on arrive en demi-finale, on rentre ? Non, l'objectif, c'est gagner. C'est le rêve de tout le monde"

Puisqu'il convient de prendre les matches les uns après les autres, il est désormais l'heure de se projeter. La participation des Bleus au Mondial 2026 ne faisait que peu de doutes, surtout dans cette version des éliminatoires, surtout à 48 équipes. Reste que cette campagne sérieuse a permis de dessiner des contours plus précis pour la suite.

La prise de pouvoir de Michael Olise, confirmée ce jeudi après son repositionnement axial, les bonnes habitudes de Kylian Mbappé face au but, la solidité de la charnière et le retour aux affaires de Kanté sont des enseignements sur lesquels construire. Tout n'est pas parfait : cette équipe galère toujours face à des blocs bas et se complique parfois trop la vie mais sa puissance offensive et sa sérénité défensive en font un candidat très crédible, surtout dans des matches plus ouverts que ceux des derniers mois.

Oui, il y a l'Espagne. L'Argentine. L'Angleterre. Le Portugal. Et d'autres. C'est le principe d'une Coupe du monde. Il faudra battre les meilleurs. Mais, sur le papier, il n'y a aucune raison de baisser les yeux.