Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Bulgarie-Italie : L’Italie peut-elle réellement faire confiance à Conte ?

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 28/03/2015 à 00:39 GMT+1

Une mission délicate a été confiée au nouveau sélectionneur de la Squadra Azzurra : relancer le football italien. Mais entre obstacles et tentations, cela se révèle plutôt ardu, comme prévu.

Antonio Conte, le sélectionneur de l'Italie, lors du match face à l'Azerbaïdjan le 10 octobre 2014.

Crédit: AFP

"Je reste avec l’Equipe d’Italie, que cela plaise ou non." Antonio Conte a beau hausser le ton lors de cette conférence de presse du 9 février dernier, le fait qu’il doive en arriver jusque-là pour confirmer sa permanence à la tête de la sélection témoigne d’une situation peu limpide. Rappelons que l’ex-entraineur de la Juventus officie depuis sept mois avec la Squadra Azzurra, et les résultats sont là, malgré la masse imposante de décombres qu’il a trouvée à son arrivée. Toutefois, la fédération lui a demandé d’aller bien au-delà de son rôle de sélectionneur, mais en a-t-il vraiment envie ?

Un rôle d’ambassadeur trop grand pour lui ?

Le 18 Novembre dernier, l’Italie battait l’Albanie en amical et concluait le premier mini cycle de sa nouvelle ère. Conte avait alors quatre mois libres qui s’offraient à lui, mais il savait déjà quoi en faire. Un laps de temps durant lequel il devait remplir sa mission la plus importante : relancer le football italien. C’est avec ce statut de sauveur de la patrie qu’il avait été présenté par le néo-président de la fédération, un Carlo Tavecchio tout fier d’avoir décroché le pompon après les polémiques qui avaient accompagné son élection.
Conte est censé garantir la relance du "sistema-calcio" en venant à bout de certaines problématiques. Un pari très audacieux et pas forcément adapté au caractère de l’intéressé. En effet, il s’est vite agacé devant les obstacles qui se sont ponctuellement présentés.
On l’a d’abord envoyé discuter avec ses collègues entraineurs de Serie A afin de les convaincre d’utiliser plus de joueurs italiens et d’appréhender une certaine mentalité. Vu les stats toujours en chute libre concernant la proportion de sélectionnables, pas sûr que le message soit passé. Quelques semaines plus tard, Conte a tenté d’obtenir des mini-stages par secteur de jeu pour faire le point sur les éventuels convoqués : gros refus essuyé devant le conseil de la Ligue.
La fédération a essayé d’utiliser comme politicien un entraineur qui ne fait pas franchement de la diplomatie sa qualité première. Seule victoire, avoir réussi à faire terminer le prochain championnat plus en avance en vue de l’Euro. Maigre consolation.
picture

Antonio Conte, le sélectionneur de l'Italie

Crédit: Panoramic

Ira-t-il jusqu’à l’Euro ?

Ses détracteurs – il y en a - n’ont d’ailleurs pas hésité à rappeler qu’il était le premier à être réticent envers les requêtes de l’Equipe d’Italie lorsqu’il était lui-même entraineur de club. Conte se trouve maintenant de l’autre côté du miroir et commence à se poser des questions. Les conditions de travail ne sont pas optimales, la sélection passe après tout le reste, mais ses prédécesseurs ont également dû faire avec. Prédécesseur, mais aussi successeur, les noms circulent, il ne fera pas de vieux os. C'est écrit.
"Le contact quotidien avec le terrain me manque", a-t-il récemment déclaré dans une interview. On savait que cela pouvait poser problème sur le long terme, moins à moyen terme voire à court terme. Et si la situation venait à s’aggraver ces prochains mois pour une raison quelconque, on ne serait pas étonné de voir un Conte s’asseoir sur son contrat. Après tout, il l’a fait à la Juventus en juillet dernier en claquant la porte deux jours après la reprise estivale.
Un brin carriériste, il serait fortement tenté de prendre en main un projet intéressant : "Après la Nazionale, je pourrais épouser un beau projet dans un club italien ou étranger." A peine assis sur le banc de la Squadra Azzurra qu’il pense déjà à la prochaine étape de sa carrière. D’aucuns parlent du Milan qui l’a courtisé l’an passé. Rien n’est certain mais comme le dit le proverbe italien : "Deux indices font une preuve." Guettez les places qui vont se libérer dans les Top clubs, car lui le fait.
picture

Daniele De Rossi avec l'Italie - 2014

Crédit: AFP

Mini-bilan après six mois

Son travail avec la Nazionale lui avance doucement mais surement. Une belle victoire pour sa première en amical contre les Pays-Bas, troisièmes du dernier Mondial, puis 10 points sur 12 engrangés lors des quatre premiers matches de qualification. Vu l’élargissement de l’Euro à 24, l’Italie ne court aucun risque, mais elle est tombée dans un groupe avec des adversaires "chiants" comme la Norvège et la Bulgarie, en plus de la présence de la très bonne Croatie contre qui elle a fait match nul. Néanmoins, on retiendra surtout les unités au compteur, car la manière elle, a laissé à désirer, notamment lors des deux courtes victoires contre Azerbaïdjan et Malte.
Conte a quand même un alibi solide pour justifier ces tâtonnements, il compte sur un réservoir de sélectionnables qui continue de s’affaiblir. La situation en attaque est par exemple alarmante avec aucun nouveau leader qui se dégage. Les plus prolifiques en Serie A sont encore le duo Toni-Di Natale, tous les deux âgés de 37 ans. Ce sera donc du Zaza-Immobile, joueurs qui vivent une saison plutôt anonyme jusqu’à maintenant.
Le sélectionneur a donc décidé de faire encore appel aux fameux oriundi, naturalisant l’Argentin Vazquez de Palermo et le Brésilien Eder de la Sampdoria. Il y a encore du temps, ne pressons pas les choses, l'Italie revient de loin. Reste qu'à "vue d’équipe-type", et entre les piliers vieillissants et les jeunes qui tardent à s'affirmer, on ne donne pas cher de sa peau au prochain Euro. Encore plus si Conte quitte son poste de sélectionneur.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité