De Lorient aux félicitations de CR7, Guerreiro raconte son "rêve éveillé" avec le Portugal

Il vous parle d’un ton que les jeunes de 20 ans peuvent encore connaître. Face aux micros, il apparait timide, presque gêné. Raphaël Guerreiro a tout (ou presque) du anti-héros. Mais sur les terrains, son talent se montre parfois insolent. Pour compenser les absences - sur blessure - de Coentrão et Eliseu, Fernando Santos a "baptisé" le Lorientais contre l’Arménie (1-0), vendredi. Un lancement réussi qui a été parachevé, quatre jours plus tard, par un but contre l’Argentine (1-0). A Old Trafford. Les Portugais sont déjà raides débiles de leur nouveau gaucher.

"Lors des premiers entraînement, le coach m’avait aligné avec la deuxième équipe mais la veille du match contre l’Arménie, je jouais avec les titulaires. Je savais que qu’il y avait une chance pour que je sois titulaire mais rien n’était sûr. Je vis un rêve éveillé, un rêve devenu réalité. Le fait d’être appelé en équipe A du Portugal était déjà un rêve ; celui de jouer avec ce maillot aussi. Mais marquer, contre l’Argentine, en plus, même pas en rêve ! Je ne suis pas encore totalement redescendu sur terre… (rires) Dès la reprise de l’entraînement avec Lorient ce sera le cas ! Je serai présent et concerné."

"Anthony Lopes (gardien de but de Lyon) m’avait prévenu qu’on devait soit chanter, soit faire un discours. J’ai donc chanté ‘Toi, plus moi’ de Grégoire. C’était ça ou Papoutai mais je connais mieux les paroles de celle de Grégoire. La chanson est en français et je savais que personne – ou presque – n’allait pouvoir comprendre. Alors j’ai déformé la chanson, bien comme il faut ! (rires)"

"Après le match contre l’Argentine, tous les joueurs sont venus me féliciter. Ils étaient super contents pour moi. Ça fait quelque-chose de recevoir un compliment d’aussi grands joueurs et plus encore du meilleur joueur du monde. Je suis un grand fan de Cristiano Ronaldo. Il est venu me dire : ‘Bravo, goleador !’ Il est très loin de l’image que certains médias font de lui. Il n’est pas du tout arrogant, il ne se vante pas. C’est un homme normal mais un joueur extraordinaire. Et c’est un immense travailleur. Je suis fier et touché d’avoir été félicité par lui… Pepe aussi est venu me parler pour me dire qu’il était agréablement surpris. Il y a quelques jours encore, il savait à peine qui j’étais… C’est fou de jouer avec des joueurs comme ça, quand même !"

"Mon père est portugais et ma mère est française. Je suis né en France, j’y ai grandi, je parle la langue, alors qu’en portugais, j’ai encore du mal. Je le comprends mais j’ai des difficultés à le parler et ça me gêne un peu, parfois. Mais j’ai été très bien accueilli que ce soit par les Espoirs ou les A du Portugal. Choisir entre ces deux pays n’a pas été si facile. J’ai été préconvoqué en Espoirs par la France et le Portugal. J’ai  hésité et j’ai fait le choix du cœur. Depuis tout petit, je suis le foot portugais, la Seleção, le Benfica qui est le club de mon père… Tous mes proches étaient comme des fous après mon premier match et pire encore après ce but !"

"On verra le moment venu. Chaque chose en son temps. Je suis lié à Lorient (jusqu’en 2017) et nous sommes dans une situation compliquée. Alors, d’abord le présent et le présent c’est Lorient. Comme n’importe quel footballeur, j’aimerais bien sûr, un jour, évoluer dans un très grand club mais, ça, on verra plus tard. Mon cas personnel passe après celui de mon club."