Bleus - Déception digérée, connexion avec Coman, option crédible pour l'Euro : le retour en grâce de Jonathan Clauss

Rayon de soleil du début de saison morose de l'Olympique de Marseille, Jonathan Clauss revit aussi sous le maillot de l'équipe de France. Convaincant en octobre pour son retour en Bleu, le latéral droit a confirmé samedi soir en contribuant à 3 des 14 buts inscrits par les protégés de Didier Deschamps. Sa complémentarité avec Kingsley Coman promet beaucoup.

Entre le record de buts et la symbiose collective, les motifs de satisfaction étaient légion pour l'équipe de France après la plus large victoire de son histoire contre Gibraltar (14-0), samedi soir à Nice. Depuis son couloir droit, qu'il n'a cessé d'arpenter pendant 90 minutes, Jonathan Clauss en a été l'un des grands artisans.

Décisif sur trois réalisations, le latéral de l'Olympique de Marseille a notamment débloqué son compteur avec les Bleus, comme Warren Zaïre-Emery et Youssouf Fofana. Une frappe lointaine au bout de sa 9e cape qui a contribué à la "soirée parfaite" vécue par l'ancien Lensois, un an après son rêve brisé de participer à la Coupe du monde 2022 au Qatar. "Il reste beaucoup d'émotion même si Gibraltar a été un adversaire en dessous par rapport au football moderne, a confié l'invité de l'émission Telefoot, dimanche matin. Des choses incroyables se sont passées, on en a tous profité." Et lui un peu plus que les autres.

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De l'envie, des déplacements, des centres...

Titulaire pour la troisième fois consécutive sous le maillot frappé du coq dans une défense à quatre - et ce, malgré la présence du préposé au poste, Jules Koundé -, Clauss a marqué de gros points en vue de l'Euro 2024. Passeur décisif pour Kylian Mbappé contre les Pays-Bas en octobre lors de son retour dans le groupe France, le natif de Strasbourg a encore fait parler sa qualité de centre face à de faibles Gibraltariens, réduits à 10 dès le premier quart d'heure.

Celui qui n'a pas son pareil pour apporter le danger dans la surface adverse a d'abord provoqué le but contre son camp d'Ethan Santos pour l'ouverture du score dès la 3e minute. Puis, en fin de match, il a délivré une passe décisive pour Ousmane Dembélé. Entre-temps, il a multiplié les caviars et les débordements, croquant la profondeur dès que l'occasion se présentait, même avec un avantage de 7 buts à la pause.

Complémentarité avec Coman

Mais c'est sa relation particulièrement efficiente avec Kingsley Coman qui a retenu l'attention. Engagé dans un duel avec Dembélé, son alter ego parisien, l'ailier du Bayern Munich a fait forte impression en se trouvant les yeux fermés avec Clauss. Par leur complémentarité, déjà entrevue contre les Pays-Bas et en fin de match contre l'Ecosse, les deux droitiers apportent une alternative au côté gauche surexploité de Théo Hernandez et Kylian Mbappé.

Rééquilibrant, ainsi, les forces françaises. "Cette connexion s'est faite naturellement, a révélé le numéro 2 des Bleus. J'ai été amené à évoluer derrière lui au tout départ donc il y a eu des discussions entre nous. On arrive vite à se comprendre. J'aime beaucoup jouer avec lui et je pense que ça ne lui déplaît pas de jouer avec moi. Tant mieux. Il faut qu'on persévère dans ce domaine-là car on a peut-être quelque chose à jouer."

Jonathan Clauss en soutien de Kingsley Coman contre Gibraltar, le 18 novembre 2023.

Crédit: Getty Images

A sept mois de l'Euro en Allemagne, le timing est idéal. Si Coman a eu l'occasion d'apporter des garanties à Didier Deschamps en 54 sélections depuis 2015 - il a seulement manqué le Mondial 2018 en raison d'une blessure -, Clauss, lui, doit encore batailler, même dans le secteur faible des Bleus.

Koundé est également titularisé dans l'axe par Xavi à Barcelone. En outre, de nouveaux profils peinent à se dégager : Nordi Mukiele ne compte qu'une sélection depuis 2021), Malo Gusto joue peu à Chelsea et a concédé un but au cours de ses 10 premières minutes internationales face aux Pays-Bas...

Des garanties défensives nouvelles

Clauss, lui, brille par sa constance et sa consistance au poste de latéral droit malgré le début de saison morose de l'OM. Si le deuxième meilleur passeur du championnat en 2022-23 présente une ligne de statistiques offensives vierge en Ligue 1 cette saison, il se montre en revanche décisif à chaque sortie européenne (1 but, 3 passes). Mais c'est surtout sur le plan défensif qu'il a apporté des garanties inédites à Deschamps.

Utilisé comme piston l'an dernier dans le 3-4-2-1 d'Igor Tudor, l'Olympien avait vu sa candidature pour la Coupe du monde 2022 écartée dans la dernière ligne droite en raison du changement de système du sélectionneur. Ce dernier, chantre de la rigueur défensive, avait maintenu le contact avec le joueur, et il a été rassuré de le voir à l'aise et performant dans la défense à 4 instaurée par Marcelino puis maintenue par Gennaro Gattuso.

La déception du Mondial pleinement "digérée", le Marseillais saisit la deuxième chance qui lui est offerte. Toujours sur le plateau de Telefoot, Deschamps, assis à ses côtés, a livré deux vérités : "non", il n'a pas regretté de ne pas l'avoir pris au Qatar ; "oui", Clauss est bien parti pour aller à l'Euro. Clauss ne devrait pas manquer le wagon deux fois.

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