France - Pays-Bas - "Vous avez de sacrés joueurs" : Bienvenue dans la nouvelle ère des Bleus

Sûr que les 77 000 personnes présentes au Stade de France y ont pensé. Au moment où Mike Maignan a stoppé le penalty de Memphis Depay, difficile de ne pas se rappeler avec regret de la séance de tirs au but fatale face aux Argentins et le zéro pointé d'Hugo Lloris dans l'exercice.

Ce vendredi, face aux Pays-Bas, c'est une nouvelle ère qui s'est ouverte dans la riche histoire de l'équipe de France. Et tout s'est déroulé comme sur des roulettes. Tous les changements, dont celui de gardien donc, ont été validés avec une facilité déconcertante. "Vous avez de sacrés joueurs, de derrière jusqu'aux attaquants", a reconnu Virgil van Dijk devant les journalistes français. Et si tout cela demande bien sûr confirmation, l'après Coupe du monde ne pouvait pas mieux démarrer. La preuve en 4 points.

Ils assurent qu'il n'a pas changé. Que Mbappé s'est comporté comme à son habitude. "C'est un leader, le brassard ça ne l'a pas changé. Dans le quotidien, c'est le même", promettait Aurélien Tchouaméni après la rencontre. On jurerait pourtant que sur le terrain, le Parisien n'était pas tout à fait le même. S'il fallait s'en convaincre, sa passe décisive pour Antoine Griezmann, dès le début du match, est intervenue à un endroit du terrain, sur le côté de la surface de réparation, où Mbappé a l'habitude de défier son vis-à-vis avant d'enchaîner une frappe croisée.

Sa passe a eu le mérite de participer à l'ouverture du score mais aussi d'éteindre un débat qui a agité la rentrée internationale. Privé de brassard, Griezmann broyait du noir. Son capitaine l'a tiré de sa morosité, un symbole presque trop beau pour être vrai. "Avec Kylian et Antoine, il n’y a pas le moindre souci, ni avec l’ensemble du groupe", a rappelé Deschamps en conférence de presse.

Assis confortablement dans la tribune d'honneur, Raphaël Varane a dû apprécier en spécialiste du poste. La charnière Konaté - Upamecano, aperçue furtivement au Qatar, a dégoûté les Néerlandais. Intransigeante derrière, elle a aussi fait preuve de beaucoup d'imagination dans la relance alors même qu'avec Varane et quelques autres (Kimpembe notamment), elle avait tendance à briller par son manque de personnalité ballon au pied.

"Dayot et Ibrahima sont jeunes tous les deux mais vous voyez où ils jouent… La Coupe du monde leur a fait énormément de bien, a appuyé Deschamps après la démonstration. Ils se connaissent et sont capables offensivement aussi. Ce sont deux joueurs très forts dans le duel et qui ne sont pas embêtés avec le ballon. Et ils assument." La succession de Varane aurait pu être un problème et le sera peut-être un jour. Mais ce vendredi, les Bleus ont peut-être trouvé la charnière qui les sécurisera dans le futur. "Konaté est tellement bon, il va vite et il a tout pour être à Liverpool pendant un long moment, a commenté Virgil van Dijk, son coéquipier chez les Reds. Il est le présent et le futur."

Succéder à Lloris, recordman de sélections en équipe de France et monument parmi les monuments. Voilà la tâche à laquelle s'est attaqué Mike Maignan à partir de ce match inaugural face aux Pays-Bas. Ca ne pouvait pas mieux se passer pour le gardien milanais. Le clean-sheet ne suffisait pas et il a clôt sa soirée, très tranquille jusque-là, en arrêtant un penalty. Le talon d'Achille des Bleus, ces fichues séances de tirs au but qui ont coûté si cher lors des derniers Euro et Mondial, n'en sera peut-être bientôt plus un. "C'est Mike, je n’avais pas le moindre doute sur sa capacité, ce qu’il avait déjà fait avec nous, a commenté Deschamps. Sur ses qualités de gardien de but, son mental, c’est un leader. Totale confiance. Ce n’était pas évident pour lui de remplacer Hugo, avec ce qu’il a fait. Mais Mike a vraiment tout pour prendre le relais."

Randal Kolo Muani n'aurait jamais dû jouer la Coupe du monde, le forfait de Christopher Nkunku a changé son destin international. Trois mois après une finale dont il a bien failli changer le sort, le voilà propulsé titulaire en lieu et place du meilleur buteur de l'histoire des Bleus, Olivier Giroud. Tout va très vite pour celui qui, il y a un an, défendait encore les couleurs de Nantes. Vendredi, il a encore prouvé que son nouveau statut ne l'effrayait pas. Impliqué sur les trois premiers buts des Bleus, il n'a cessé de proposer des solutions avec une activité incessante. "Randal est en pleine confiance, a constaté son sélectionneur. Il a cette capacité de déplacement, de percussion, de dribbles, avec une bonne intelligence." Karim Benzema n'est plus là, Olivier Giroud n'est plus très loin de raccrocher mais l'avenir des Bleus semble déjà entre de bonnes mains.