QUALIFICATIONS EURO - "Le match d'une vie" : le Luxembourg rêve d’un premier Euro

Ils ont encaissé un 15-0 en deux matches face au Portugal durant les éliminatoires de l'Euro 2024. Avec une défaite cinglante à l'aller à domicile (0-6) puis une humiliante leçon au retour en septembre dernier (9-0). Et pourtant, les Luxembourgeois continuent de rêver. Lundi, ils ont même une occasion en or à concrétiser en cas de victoire face à la Slovaquie dans le groupe J, ce qui les mettrait sur une voie royale pour une qualification historique, eux qui n’ont jamais joué de grand tournoi international.

Troisième de sa poule, le Luxembourg est encore en course pour le dernier ticket dans ce groupe (ndlr : le Portugal s’est qualifié vendredi). Il est même en embuscade. A deux petits points de la Slovaquie, les protégés de Luc Holtz peuvent en effet doubler cette dernière au classement en cas de succès ce lundi à domicile. Et comme derrière, ils ont un calendrier plus abordable sur le papier (ndlr : réception de la Bosnie qu'ils ont battue 2-0 à l'aller puis déplacement au Liechtenstein), il n'est pas interdit de rêver.

"Ces trois jours peuvent changer le football luxembourgeois", avait tout simplement résumé Paul Philipp, le président de la fédération luxembourgeoise pour le média Virgule avant le nul à Islande vendredi (1-1). Plus qu'un match, c'est donc bien une finale qui attend les "Roten Löwen" (ndlr : les "Lions Rouges") face à la Slovaquie. "C'est le match de ma vie", glisse Mathias Olesen dans Tageblatt. "Le stade sera plein, près de dix mille personnes nous soutiendront et créeront une ambiance extraordinaire. Ce sera un duel très intense. Mais si nous parvenons à prendre trois points, nous serons en très bonne position pour participer à l'Euro".

Alors que le Luxembourg n'a encore jamais participé à une phase finale de Coupe du monde ou de Championnat d'Europe (ndlr : le pays compte un quart de finale en 1964 mais la phase finale de l’Euro ne démarrait qu’en demi-finale), c'est un pays qui se met à y croire. Les 660 000 habitants du Luxembourg sont derrière leur groupe. Et les supporters de la sélection sont prêts à mettre le feu.

Le Stade de Luxembourg avec ses 9 300 places sera évidemment complet lundi pour l'occasion. "Le téléphone n’arrête pas de sonner et les mails affluent de partout. Tout le monde veut assister au match de lundi. L'enjeu au bout de cette rencontre est inédit pour nous, ce qui rend ce rendez-vous spécial. Mais cet engouement fait chaud au cœur", a reconnu Paul Philipp dans Virgule samedi. Et la soirée s'annonce bouillante. "Lundi, ça va être une ambiance de fous. (…) Chez nous, tout le monde est chaud. (…) On aura un rôle crucial", assure Bob Gebele, le patron de kop luxembourgeois dans Le Quotidien.

Pour en arriver là, la sélection luxembourgeoise, dont un seul joueur ne joue pas à l'étranger, a signé des éliminatoires solides, mis à part les corrections reçues face au Portugal. Ses victoires face au Liechtenstein (2-0), la Bosnie (0-2) et l'Islande à l'aller (3-1) ont permis aux "Roten Löwen" de voir leurs espoirs se concrétiser. La recette de ce parcours ? Un groupe qui se connait parfaitement. Et quelques leaders talentueux pour le guider.

Privé pour ce rassemblement d'octobre de Yvandro Borges (Borussia Mönchengladbach) qui avait été si précieux dans ces éliminatoires jusque-là, Luc Holtz - en poste depuis 13 ans - pourra ainsi compter sur le milieu Christopher Martins Pereira (Spartak Moscou), l'ailier Leandro Barreiro (Mayence), son portier Anthony Moris (Union Saint-Gilloise) ou encore Mathias Olesen (Cologne) pour guider sa sélection ce lundi. Mais aussi sur Gerson Rodrigues et Olivier Thill que le sélectionneur a rappelés pour ce rendez-vous après les avoir écartés.

Conscient de l'enjeu de cette rencontre de lundi, Luc Holtz a d'ailleurs avoué ne pas avoir "pris tous les risques pour remporter la victoire" vendredi. Car l'important est bien de battre la Slovaquie après avoir le nul ramener à l'aller de Bratislava en mars (0-0). "Le point de départ est simple : le Luxembourg doit gagner et nous voulons gagner", a résumé Francesco Calzona, l'entraîneur national italien de la Slovaquie. Tout le monde connait la situation. A la sélection luxembourgeoise de jouer pour passer du rêve à la réalité.