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France - Suède Espoirs : Avec les Bleuets, le barrage porte trop bien son nom

Vincent Bregevin

Mis à jour 10/10/2014 à 18:15 GMT+2

L'équipe de France Espoirs joue gros face à la Suède en barrage de l'Euro 2015, un stade de l'épreuve où elle a trop souvent échoué par le passé.

2014 Espoirs Qualifs Euro 2015 France Bielorussie Paul-Georges Ntep

Crédit: AFP

Le mot barrage prend tout son sens avec l'équipe de France Espoirs. Depuis le début du XXIe siècle, les Bleuets se sont inclinés à ce stade de la compétition à cinq reprises sur les huit éditions des championnats d'Europe disputées durant cette période. Ils avaient confirmé cette tendance il y a deux ans en butant sur la Norvège (1-0, 3-5), dernier obstacle sur la route d'une qualification pour l'Euro 2013. Face à un autre pays scandinave, la Suède, l'équipe de Pierre Mankowski doit retenir les leçons des échecs passés pour se qualifier, et disputer une épreuve qui définira aussi les nations européennes qui iront aux Jeux Olympiques de Rio en 2016.

Ne pas sous-estimer l'adversaire

Les Bleuets ont tout pour aborder ce rendez-vous face à la Suède en pleine confiance. Déjà parce qu'ils n'ont pas subi la moindre défaite en 2013-14, et ils ont confirmé cette invincibilité début septembre face à l'Islande (1-1) et au Kazakhstan (5-1). Aussi parce qu'ils n'ont jamais été battus par les Espoirs suédois en douze confrontations. Même si cet adversaire a souvent donné du fil à retordre aux Tricolores avec sept nuls sur ces douze matches, l'équipe de Mankowski partira avec les faveurs des pronostics. Ce qui ne doit pas lui donner un complexe de supériorité.
Les Bleuets en ont déjà été victimes par le passé. Contre la Norvège, il y a deux ans, ils avaient largement dominé un match aller qu'ils n'avaient cependant remporté que sur la plus petite des marges (1-0). La virée nocturne entre les deux rencontres de cinq joueurs du groupe d'Erick Mombaerts, qui allait valoir des suspensions à Yann M'Vila, Wissam Ben Yedder, Antoine Griezmann, Chris Mavinga et Mbaye Niang, témoignait aussi du manque de sérieux accordé par les Français à cet événement. La sous-estimée talentueuse équipe de Norvège en avait profité au retour (5-3) pour les priver de l'Euro 2013.
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France's midfielder Yann Mvila

Crédit: AFP

Ce n'était pas la première mésaventure de ce type pour les Bleuets. En 2006, l'équipe alors dirigée par René Girard partait ainsi largement favorite pour son barrage face à Israël, malgré les absences sur blessure de Yoann Gourcuff et Yohan Cabaye. Elle ne s'était pas préparée à affronter une formation très combative, capable d'ouvrir le score en contre malgré une infériorité numérique et d'accrocher le nul lors du match aller à Caen (1-1), avant de confirmer sa solidité défensive au retour et de s'imposer dans le temps additionnel (1-0). Avec des joueurs comme Steve Mandanda, Hugo Lloris, Rio Mavuba, Lassana Diarra, Blaise Matuidi, Samir Nasri ou Karim Benzema, les Bleuets semblaient en effet supérieurs sur le papier. Pas sur le terrain.

Garder la tête froide

Difficile de parler d'un éventuel complexe de supériorité pour les défaites en barrage face à l'Italie (1-1, 1-2 a.p.) en 1999, le Portugal (2-1, 1-2, 1-4 t.a.b.) en 2003 et l'Allemagne (1-1, 0-1) en 2008. À chaque fois, les Bleus étaient passés tout près de la qualification face à ces nations qui ont fait leurs preuves au niveau international, tant chez les jeunes que chez les A. Contre les Allemands, la génération emmenée par Lloris, Matuidi, Cabaye, Sissoko, Ménez et Rémy n'avait pas su faire fructifier le nul ramené de Magdebourg (1-1) à l'aller. Plombée par son manque d'efficacité face à un Manuel Neuer impérial, elle s'était inclinée au retour à Metz (0-1) sur un but de Benedikt Höwedes dans le temps additionnel.
Face à l'Italie et au Portugal, les Bleuets avaient aussi été victimes de leur nervosité. Après le nul du match aller à Créteil face aux Italiens (1-1), l'équipe de Raymond Domenech avait pourtant pris le départ idéal en ouvrant le score dès la 1re minute par Thierry Henry, venu renforcer une équipe où figuraient aussi Mickaël Landreau, William Gallas, Mickaël Silvestre, Peter Luccin ou Willy Sagnol. Pas aidés par certaines décisions arbitrales défavorables, les Français étaient tombés dans le piège de la provocation des Italiens et s'étaient retrouvés à dix après seulement dix minutes, suite à l'expulsion de Christian Bassila. Andrea Pirlo avait donné la qualification à l'Italie sur coup franc (110e) pour conclure un match houleux, jusque dans les vestiaires.
Les Bleuets étaient un peu tombés dans le même piège quatre ans plus tard face au Portugal. Dans une situation favorable après la victoire lors du match aller à Guimaraes avec un doublé de Djibril Cissé (1-2), la formation de Domenech s'était de nouveau retrouvée en infériorité numérique suite à l'expulsion du même Cissé (44e), qui venait à peine de répondre à l'ouverture du score de Cristiano Ronaldo. Elle n'avait pu empêcher Bruno Alves d'égaliser sur l'ensemble des deux matches, puis le Portugal de l'emporter aux tirs au but. Le symbole d'une frustration qui accompagne trop souvent les Espoirs tricolores en barrage pour l'Euro. Il appartiendra à l'équipe de Mankowski de rectifier le tir face à la Suède.
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