Le Milan mal récompensé

Le choc au sommet face à la Juve restera en travers de la gorge des Milanais. Conclu sur un score de parité (1-1), le match phare de la 25e journée de Serie A n'aura pas récompensé à juste titre la débauche d'énergie et la longue supériorité athlétique des Rossoneri. L'équipe de Massimiliano Allegri qui regrettera la décision arbitrale refusant le but du 2-0 dans un première période largement dominée, espérait infliger à sa rivale turinoise une première défaite cette saison. Elle n'est pas passée loin.

Malgré les absences non négligeables de Ibrahimovic, suspendu, et de Boateng, blessé, les Milanais ont vite trouvé leurs marques dans le jeu. Alignés dans un compact 4-1-3-2, ils sont partis sur les chapeaux de roue et ont étouffé leurs adversaires. Très rapides dans leur repli défensif comme dans leurs attaques sur les côtés notamment à grâce un Robinho en grande forme, ils ont mis à mal la défense à trois de la Juve et multiplié les corners. C'est durant cette période que Nocerino a ouvert le score (15e) et que Muntari a bien envoyé le ballon dans la cage de Buffon malgré le refus de son but (25e).

Avec deux buts d'avance, la tactique milanaise de la seconde période aurait eu beaucoup plus de chances de fonctionner. Très décevant sur la pelouse de San Siro, Pato a cédé sa place à El Shaarawy à la reprise pour accentuer le jeu rapide sur les ailes. Malgré la bonne percussion du nouvel entrant, les Milanais ont pourtant hésité à enfoncer le clou, ont perdu en puissance et ont fini par se concentrer sur la protection de leur avantage. Un manque d'ambition et de physique qui a coûté cher face à des Turinois qui ont l'habitude de finir fort, comme ils l'avaient démontré à l'aller (2-0, doublé de Marchisio dans les dernières minutes) et récemment en Coupe (victoire 1-2 à San Siro, dernier but de Caceres à la 83e).

Car si Allegri a opté pour des changements prudents, son homologue turinois Conte a su renforcer son équipe en opérant des remplacements poste pour poste. Audacieux lors du premier acte, Lichtsteiner a notamment davantage fermé son couloir droit. Si Vucinic, entré à la place de Borriello (54e), a peu apporté, Pepe, remplaçant d'Estigarribia (46e) et Matri, suppléant de Quagliarella (69e), se sont révélés beaucoup plus décisifs. lors que son équipe utilisait mieux le ballon sous la houlette d'un Pirlo plus libre, Matri s'est vu à son tour refuser un but pour une position de hors-jeu inexistante (79e). Le meilleur réalisateur de la Juve cette saison (10 buts désormais), s'est vite remis et a signé l'égalisation sur un centre de Pepe (84e). Solide jusqu'au bout malgré l'expulsion de Vidal dans une fin de match houleuse, la Juve a encore démontré qu'elle possédait un mental redoutable. Même dominée dans le jeu.