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Serie A : Comment la Juventus der Turin a arrêté d'être invincible

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ParEurosport

Mis à jour 04/12/2012 à 14:15 GMT+1

L'excellent début de saison de la Juventus souffre en ce moment du manque de "turnover" et d'une priorité latente accordée à la Ligue des champions.

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Crédit: Eurosport

Avec quatre points pris lors des quatre derniers matches de championnat, et surtout deux défaites contre les clubs milanais, la Juventus reste sur une série qu’elle n’avait plus l’habitude d’afficher. Après les 49 matches sans défaite dans le championnat italien, le coup est rude, mais le club n’a aucune raison de paniquer car il affiche toujours des certitudes et ne doit ce mauvais passage qu’à une fatigue psychologique et physique.
Un effectif ample mais un turn-over presque inexistant
Le club turinois s’est construit un effectif quatre étoiles et seule l’absence d’un grand buteur l’empêche de pouvoir rivaliser avec les plus gros clubs européens sur le papier. Tous les postes sont doublés et l’argent dépensé l’été dernier pour renforcer l’équipe, qualitativement mais aussi quantitativement, aurait dû permettre à Antonio Conte de pouvoir faire souffler certains cadres régulièrement. Sauf que l’entraîneur turinois n’est pas un adepte du turn-over et aime faire confiance à ses hommes de base, que ce soit en championnat ou en Ligue des champions.
Après deux mois et demi très intenses, où de nombreux joueurs ont également évolué avec leur sélection nationale, les premiers signes de fatigue se font sentir et Antonio Conte se retrouve dans une position délicate : ou il continue à faire jouer des joueurs au bout du rouleau, comme Vidal et Marchisio, ou il fait confiance à son banc qui a très peu joué et a donc moins de repères sur le terrain. Pour le moment, l’entraîneur italien – qui retrouvera le banc dans quelques jours – continue de miser sur le même onze, à l’exception de l’attaque turinoise qui n’offre pas de certitudes et où les joueurs tournent régulièrement.
Sur les 1260 minutes disputées en Série A, cinq cadres dépassent les 1000 minutes sur le terrain : Barzagli et Bonucci (1170), Buffon (1080), Pirlo (1057) et Vidal (1013) alors que trois autres en sont tout près : Asamoah (980), Marchisio (975), Chiellini (944). Pour Marchisio et Chiellini, il a fallu une petite blessure pour entraîner cette diminution du temps de jeu. A la Juve, les cadres jouent tout le temps. La raison de cette utilisation intensive est sans aucun doute la volonté de Conte de ne négliger aucun match et de miser sur des certitudes, plutôt que sur des paris. Du côté des remplaçants, Bendtner, Matri, De Ceglie, Padoin, Isla, Lucio, Marrone et Giaccherini affichent tous moins de 350 minutes de jeu en Série A (et n’ont pas été plus utilisés en Ligue des champions) tandis que Caceres, Pogba et Quagliarella arrivent à dépasser les 400 minutes, ce qui ne fait tout de même que 4,5 matches sur les quatorze disputés.
Le manque de turn-over est l’une des deux raisons du « momento no » de la Juve. Et la fatigue de certains joueurs est frappante et arrive à un moment délicat où les gros adversaires s’enchaînent (Inter, Lazio, Chelsea, Milan, derby de Turin, Shakhtar).
L’importance de la Ligue des champions
Le plan de reconquête de la Juve entamé à l’été 2010 passait par deux axes : regagner sur le territoire italien et faire à nouveau peur aux adversaires européens dans la foulée. La première étape a été franchie sans trop de difficultés et la deuxième est en cours d’élaboration. Après deux ans d’absence dans la plus belle des compétitions européennes, la Juve s’est donnée pour mission de bien y figurer, quitte à perdre quelques points en championnat, où la réputation de l’équipe a été rétablie suite au titre de la saison passée. La priorité de la C1 n’a pas été clairement annoncée mais on sent dans les discours et dans la pression avant les matchs de Coupe d’Europe que cette compétition est très importante pour tous les membres de ce club, animés par un sentiment de revanche post-Calciopoli.
Si, l’année dernière, la Juve, dans sa lutte pour la conquête du titre, avait l’avantage de ne jouer que les week-ends et disposait ainsi d'une certaine fraîcheur physique par rapport à ses concurrents impliqués en C1 ou en C3, elle se retrouve cette saison dans la peau du club qui joue sur tous les fronts. La tension est énorme et il faut avouer que pour le moment, la Juve a très bien répondu à cet excès d’enthousiasme et aux attentes toujours plus grandes des supporters et de la presse.
La défaite contre l’AC Milan est intervenue après le splendide match contre Chelsea quatre jours plus tôt, dans une rencontre où l’énorme enjeu a pompé beaucoup d’énergie. À San Siro, les joueurs de la Juve étaient, pour certains fatigués, mais surtout, pour tous, hors sujet et clairement pas aussi déterminés qu'à l’accoutumé. Le degré d’implication n’était tout simplement pas le même et les joueurs ont négligé l’approche de ce match. Bonucci et Buffon ont facilement confirmé cette impression et dès le lendemain, les dirigeants ont assisté à l’entraînement, pour rassurer les joueurs, mais leur dire également qu’ils ne devaient plus entrer sur un terrain en laissant au vestiaire leur faim de victoire et leur détermination sans faille (jusque là).
On peut compter sur Antonio Conte et ses recettes comme motivateur pour régénérer psychologiquement le groupe et lui demander de faire ressortir l’ADN de la Juve qui a toujours impressionné tous les observateurs : ne jamais prendre à la légère un match et afficher une volonté à toute épreuve. Cela tombe bien, deux gros matches attendent la Juve : le derby contre le Torino et le dernier match de Ligue des champions à Donetsk pour valider le ticket pour les huitièmes de finale. Histoire de montrer que ce passage à vide n’est qu’un simple accident de parcours…
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