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L'Inter laisse perplexe

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ParEurosport

Mis à jour 23/09/2011 à 13:56 GMT+2

Le départ de Gian Piero Gasperini trois mois seulement après son arrivée traduit les tergiversations de l'Inter depuis l'été 2010. Le président Massimo Moratti n'a pas forcément placé les successeurs de José Mourinho dans de bonnes conditions et sa stratégie laisse perplexe.

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Crédit: Eurosport

Le 22 mai 2010 parait bien loin pour l'Inter. Seize mois après son troisième titre européen et son triplé inédit (Ligue des Champions, Scudetto, Coupe d'Italie), le club lombard est au plus mal. Plus encore que sa 18e place actuelle au classement de la Serie A ou la défaite à domicile face à Trabzonspor (0-1) en ouverture de la Ligue des champions, l'instabilité quasi-permanente dans laquelle vivent les Nerazzurri depuis leur sacre madrilène interpelle.  On savait que José Mourinho avait placé la barre très haut. On ne pouvait en revanche pas imaginer à quel point le départ de l'entraîneur portugais allait laisser un tel vide, que Massimo Moratti a toutes les peines du monde à combler. Le président de l'Inter, après des années de tergiversations, semblait pourtant sur la bonne voie depuis 2004 et jusqu'à 2010. Le club lombard  a vécu six années dans la stabilité, ne consommant que deux entraîneurs (Roberto Mancini et José Mourinho), et a connu l'une de ses périodes les plus fastes (5 titres de champion, 3 Coupe d'Italie, 1 Ligue des champions). Depuis, il est retombé dans ses travers et la stratégie de Moratti est énigmatique.
Les dés étaient pipés dès le départ avec la nomination de Rafael Benitez pour succéder au Special One en juin 2010. Pour plusieurs raisons. Le technicien portugais était évidemment très populaire au sein du vestiaire nerazzurro, tout comme Gabriele Oriali. L'ancien international italien, qui officiait en tant qu'intermédiaire entre l'équipe et les dirigeants, était adoré par l'ensemble de l'effectif. A son arrivée, Benitez s'est retrouvé face à un groupe qui n’était pas prêt à le recevoir. Son président non plus, d’ailleurs. Le choix du technicien espagnol n'était pas celui de Massimo Moratti mais de son directeur sportif, Marco Branca. Le boss de l'Inter n'a eu aucun scrupule à renvoyer l'ancien coach de Liverpool au bout de six mois.
Branca pour payer les pots cassés ?
Pour Gian Piero Gasperini, lui aussi choisi par Branca pour faire face au départ de Leonardo au PSG, la patience de Moratti n'a pas excédé trois mois. Là encore, le désormais ex-entraîneur milanais n'a jamais été placé dans les conditions idéales pour réussir. Il n'a jamais été présenté comme le premier choix d'un président qui visait plutôt Marcelo Bielsa, Sinisa Mihajlovic ou André Villas-Boas. "Gasp" a eu un poste justifié en grande partie par la réussite de son schéma de jeu atypique en 3-4-3 avec le Genoa. Il n'a jamais eu la possibilité de le transposer à l'Inter, qui n'a pas recruté de joueurs taillés pour cette configuration cet été. Et Moratti n'a pas attendu trois matches pour critiquer en public la défense à trois de Gasperini.
Si le limogeage de l'ancien coach du Genoa était inéluctable, ce n'est pas seulement pour la crise de résultats traversée par l'Inter. Comme avec Benitez, les dés étaient pipés dès le départ. Même avec un peu de recul, ces recrutements paraissent toujours inexplicables compte tenu des conditions dans lesquelles les deux entraîneurs ont été placés. Le limogeage de Gasperini ne sera pas sans conséquence. Outre l'arrivée de Claudio Ranieri, qui constitue bel et bien un choix de Moratti, il pourrait aussi entraîner le départ de Branca. L'ancien attaquant italien paierait ainsi les échecs de Benitez et Gasperini, sans avoir été réellement soutenu dans ses choix.
Cela n'empêchera peut-être pas l'Inter de persister dans ses erreurs. Moratti et son équipe dirigeante les collectionnent depuis le départ de Mourinho. La politique de recrutement des Nerazzurri fait débat, la gestion du vestiaire et des cadres également. L'été qui vient de s'écouler a été particulièrement catastrophique. L'Inter a perdu sa plus grosse individualité, Samuel Eto'o, parti remplir son compte en banque en Russie. Elle a fait des pieds et des mains pour conserver un  Wesley Sneijder dont la motivation n'est pas forcément évidente. Elle a surtout commis une bourde monumentale en recrutant Diego Forlan sans savoir que l'Uruguayen, chargé de faire oublier Eto'o, ne pourrait pas participer à la phase de poules de la Ligue des champions. Cela fait beaucoup pour un club qui triomphait de Chelsea, du Barça et du Bayern il y a un an et demi.
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