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L'été de tous les espoirs (et de tous les dangers) pour l'AS Rome du Garcia

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 30/08/2014 à 09:05 GMT+2

Après un été mouvementé, Rudi Garcia s'apprête à débuter la saison de Serie A avec l'obligation de confirmer les belles promesses de l'an dernier.

Rudi Garcia (AS Rome)

Crédit: AFP

"La saison de la confirmation est toujours la plus difficile", ah ils sont forts en lapalissades ces footeux ! Et pourtant cette expression dit vrai et correspond parfaitement au sujet du jour. Après avoir fait renaître la Roma de ses cendres (vice-championne d'Italie et quelques records battus), Rudi Garcia est attendu au tournant pour sa deuxième année dans la capitale italienne. Son équipe a pris du grade en un an mais a vécu un été contrasté, un mois de juillet idyllique suivi d’un mois d’août plus compliqué. Où en est la Louve de Rudi ?

Juillet : Propulsé favori numéro un pour le scudetto

Emanuelson et Ashley Cole pour le côté gauche, Keita, Uçan et Paredes au milieu, la Roma a débuté son marché des transferts en fanfare grâce à l'excellent travail de son directeur sportif Walter Sabatini, nouvel homme fort du mercato italien. Désireux d'avoir tous les postes doublés pour affronter championnat et Champions League, Rudi Garcia voyait son vœu exaucé dès l'ouverture du marché avec ce savant mélange de jeunesse et expérience. Mais ce n'est pas fini, sont arrivés ensuite le défenseur central Davide Astori et surtout l’ailier Juan Iturbe arraché à la Juve. Un effectif renforcé en qualité et en quantité et qui en outre ne voyait aucun départ hormis les quelques retours de prêt. Cependant, le plus beau devait encore venir.
15 juillet, une date clé. Antonio Conte et la Juventus se séparent à l'amiable. Le grand rival de la saison passée voit partir son entraîneur, son taulier, son leader. Le tout deux jours après la reprise des entraînements. Les réactions sont unanimes, cet événement inattendu est un coup dur pour la Vielle Dame et redistribue les cartes concernant la course au scudetto, la Juve peinant en plus à se renforcer. La Roma devient ainsi la grande favorite des bookmakers et de la presse transalpine. Joueurs, staff et dirigeants giallorossi s’envolent enthousiastes pour les Etats-Unis où le président James Pallotta les accueille tout sourire et prêt à fêter ce nouveau statut.
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Ashley Cole et Rudi Garcia (AS Rome)

Crédit: AFP

Août : Des amicaux contrastés et une fin de mercato compliquée

La tournée US justement et les premières embûches. Deux victoires contre Liverpool et le Real Madrid et deux défaites contre Manchester United et l'Inter, mais surtout une fragilité défensive qui devient la vraie problématique de cette préparation estivale. 8 buts encaissés en 6 matches face à d'autres clubs européens d'envergure. Trop pour un secteur de jeu extrêmement performant la saison dernière. A droite, Maicon tarde à rentrer du Mondial et les rumeurs le disent chafouin. A gauche, ni Emanuelson ni Cole ne convainquent totalement Garcia. Et dans l'axe ? Mehdi Benatia part au Bayern Munich après plusieurs semaines d'un feuilleton qui a gangréné petit à petit l’environnement du club et lui a fait perdre de sa sérénité. Un bien aussi rare que précieux dans l’instable capitale italienne.
Troisième dans la hiérarchie des capitaines alors qu’il venait à peine de débarquer, le Marocain s'était imposé comme un des leaders de cette Roma made in Garcia, véritable patron de l'arrière-garde et meilleur défenseur central de la dernière Serie A. Puis l'argent s'en est mêlé, une demande de revalorisation salariale refusée ou reportée, les avances des ogres européens. La direction temporise pour finalement céder devant l'insistance du joueur et de son agent et le vend "au rabais" au Bayern (26 millions + 4 de bonus) alors qu'il eût été possible d'en obtenir 10 de plus un mois plus tôt. Certes, son successeur a été rapidement embauché (le grec Manolas pour 13 millions + 2 de bonus), mais pas dit qu'il s'intègre aussi vite que Benatia. Et ça pourrait encore bouger d'ici le 1er septembre si une belle offre se présentait pour Destro ou Ljajic. Fin de mercato turbulente donc. Pour ne rien arranger, le retour de l'excellent Strootman (gravement blessé au genou en mars) se fait plus lent que prévu. Pendant ce temps, la Juve a repris du poil de la bête, des renforts bien ciblés et aucun départ notable.
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Bayern-Neuzugang Benatia

Crédit: AFP

Septembre : Groupe de la mort et les 38 ans de Totti

En fait, on est tout simplement impatient que la Serie A démarre pour voir où en est cette Roma sauce Garcia 2.0. Car on ne sait plus sur quel pied danser. D'autant que ça commencera…pied au plancher face à la Fiorentina, s'ensuivra le retour tant attendu en Champions League après quatre saisons d'absence. Placée dans le chapeau 4, la Louve a comme prévu hérité d'un groupe de la mort avec le Bayern, Manchester City et CSKA Moscou. De quoi se mesurer de suite à d’autres grands prédateurs et savoir ce qu’elle a dans le ventre. Ça tombe bien, on est nombreux à penser que cette Roma a un style de jeu adapté à la scène européenne où elle a tout pour bien y figurer. L’avantage de ce tirage c’est que personne n’en voudra vraiment à Garcia si l’objectif de la qualification n’est pas atteint.
Enfin, le 26 septembre, l'éternel Francesco Totti fêtera ses 38 ans. Si c'est l'occasion de saluer son incroyable longévité, rappelons une énième fois que la Roma dépend toujours trop de son capitaine, véritable créateur de jeu et encore très bon finisseur. Brillant malgré les années qui passent, le rendement d’"Er Pupone" a cependant été facilité par les trois dernières saisons sans Coupes d'Europe. Il faudra donc le gérer, s'en passer de temps en temps et lui trouver une alternative (de jeu plus que de joueur) enfin valable. Par chance le calendrier de septembre offre des rencontres abordables (Empoli, CSKA, Cagliari, Parma, Hellas), permettant de tranquillement réfléchir à cette solution. Mais ce n’est que pour mieux préparer deux déplacements consécutifs dans les antres de Manchester City et de la Juventus, des tests grandeur nature. Il nous reste qu’à dire…"In bocca al lupo" a Rudi, expression prononcée pour souhaiter bonne chance et qui signifie littéralement "Dans la bouche du loup". Ou plutôt, de la Louve !
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Rudi Garcia avec Francesco Totti

Crédit: Panoramic

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