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La Serie A n'a plus de stars aptes à lutter pour les récompenses et ça ne surprend plus

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 23/12/2014 à 09:23 GMT+1

La Serie A est la grande absente des récompenses individuelles de fin d’années. Une situation logique et qui caractérise très bien le redimensionnement définitif du championnat italien.

Arturo Vidal, Paul Pogba, Andrea Barzagli, Kwadwo Asamoa, Gianlugi Buffon, Andrea Pirlo et Carlos Tevez lors du Grand Gala Calcio AIC 2014

Crédit: Panoramic

Pirlo, Buffon, Pogba, Vidal, Higuain, Tevez ou encore Darmian. Parés de leur plus beau costard cravate, ils se succèdent tour à tour pour aller retirer leur prix. Ce seront fort probablement les seuls de l’année pour les joueurs de Serie A. Des récompenses nationales pour élire les meilleurs joueurs de la dernière saison du championnat italien (le Gran Galà del Calcio), voilà à quoi ils peuvent seulement prétendre depuis quelques temps. Le mois passé, les listes des nommés des différents prix internationaux ont été dévoilées une à une.
D’abord le Ballon d’or, puis l’équipe de l’année UEFA et enfin le XI Fifpro. 118 nominations totales (et non 118 joueurs différents) et seulement huit pour la Serie A. En comparaison, la Liga en a 47, la Premier League 31 et la Bulli 25. L’Italie est quatrième, loin derrière, comme à l’indice UEFA. Elle est tout simplement à sa place. Huit nominations pour cinq joueurs différents, Pogba (nommé partout), Buffon, Pirlo, Vidal et Tevez. La Juventus. Point.

37 ans de moyenne d’âge pour les Top Players italiens

Buffon et Pirlo justement, qui sont donc pensionnaires de Serie A mais aussi les seuls Italiens présents. Le premier fêtera ses 37 ans dans moins d’un mois, le second en aura 36 en mai prochain. Et c’est pourtant ce qui se fait encore de mieux en joueurs italiens à ce jour. Deux murs porteurs de la Squadra Azzurra. Et rien à redire sur leurs prestations qui font d’eux les tous meilleurs à leur poste sur la scène internationale. On peut y ajouter l’intemporel Francesco Totti, récent plus vieux buteur de l’histoire de la Ligue des champions à 38 ans. Et savez-vous qui est le meilleur buteur transalpin en Serie A cette saison ? Toto Di Natale avec ses 8 buts et du haut de ses 37 printemps !
En scrollant ce classement, vous tomberez sur Mauri (34 ans), Matri (30 ans) puis Cassano (32) et Toni (37) un peu plus loin. Seuls Gabbiadini (23 ans) et Osvaldo (28 ans) abaissent la moyenne d’âge. Les joueurs italiens les plus performants possèdent ainsi tous la carte vermeille. Pas une honte en soi, bien au contraire. Ils sont des exemples de longévité et de professionnalisme, mais les intéressés sont les premiers à se rendre compte de la singularité de la situation. Toni et Di Natale se sont affrontés le week-end dernier, ont tous les deux marqués, et se sont fendus d’un : "Et bien, si c’est encore nous qui sommes en haut de l’affiche…."
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Andrea Pirlo (Juventus) contre Olympiakos Le Pirée en Ligue des Champions, le 4 novembre 2014

Crédit: AFP

Ils n’ont jamais passé ou doivent passer un cap

Pour rester toujours dans le cadre italien, penchons-nous sur leurs possibles successeurs. D’abord la génération intermédiaire, ni jeunes, ni vieux, mais en pleine force de l’âge. En vrac comme ça, les Marchisio, Chiellini, Bonucci, Montolivo, Candreva ou encore De Rossi. Tous de très bons joueurs et parmi les meilleurs à leur poste, mais là encore en Serie A. La comparaison avec leurs compères étrangers est sans appel. Il manque toujours un petit quelque chose, des titres, de l’expérience, du charisme, des matches références au très haut niveau, une compétition estivale de haute volée. Tous des footballeurs qui sur les dernières années devaient passer un, deux, trois caps ou gagner en régularité. Mais rien.
La génération suivante risque de subir le même sort, les Zaza, Darmian, Insigne, De Sciglio, Bonaventura et Florenzi ont passé l’âge d’être considérés comme des espoirs. Certes, le joueur italien a traditionnellement une maturation plus longue. Mais justement, il serait temps d’accélérer le mouvement et de grappiller deux, trois ans pour éviter de réellement exploser autour des 25. Ces joueurs sont plus jeunes et doivent encore régulièrement partager leur temps de jeu, d’autres ont trainé trop de temps dans des clubs de moindre envergure ou y sont encore comme Zaza. Malgré tout, ils sont pour la plupart presque indiscutables avec la sélection italienne, conséquence d'une concurrence très faible. Titulaire en sélection, remplaçant en club, on y arrivera très vite à ce rythme.
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Lorenzo Insigne (Naples), lors de la saison 2014-2015

Crédit: Panoramic

Les têtes d’affiche étrangères

Pour se rassurer alors, mieux vaut aborder les représentants étrangers. Et il y a quelques morceaux de choix. Notamment le duo Pogba-Vidal à la Juventus, qui sont ce qui se fait de mieux à leur poste en Serie A. Au monde ? Pour cela, il faudra s’illustrer autre part que sur la scène nationale. Rarement, ils ont réussi à réitérer leurs prestations dans des contextes les plus médiatisés. On parle de la Ligue des champions voire de la Coupe du monde. Entre éliminations précoces voire blessures. Mais ils sont toutefois sur la bonne voie. Reste à savoir jusqu’à quand ils resteront en Serie A, devant se "contenter" de salaire deux ou trois fois inférieur au marché. Un peu plus âgé, Tevez flambe en Italie, est poussif en Europe et vient tout juste de faire son retour en sélection. Ce n’est probablement pas lui qui fera passer un cap à son club en Europe.
A ce trio juventino, vous pouvez ajouter les Higuain, Gervinho, Pjanic, Lichtsteiner, Handanovic, Callejon voire Klose. Et vous avez quasiment fait le tour. L’Allemand n’étant par ailleurs plus bien loin de la retraite. Tout comme ce trio débarqué de Premier League cet été. Torres au Milan, Vidic à l’Inter et Cole à la Roma. Tous venus se relancer, tous cramés et relégués manu militari sur le banc. La lueur d’espoir s’appelle Cuadrado, futur grand en puissance mais bien évidemment bridé tant qu’il restera à la Fiorentina à disputer la Ligue Europa. Reste les plus jeunes, Morata et Iturbe respectivement 22 et 21 ans et chez les deux meilleurs clubs italiens…mais pour le moment remplaçant.
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Marco Verratti, le milieu du PSG, auteur du but du 2-1 face au Barça.

Crédit: AFP

Et à l’étranger ?

L’Italie s’est mise à exporter ses meilleurs talents dernièrement. Pas moins de trois de ses attaquants qui composaient le secteur offensif de la Nazionale au Mondial ont quitté la Botte cet été. Balotelli à Liverpool, Cerci à l’Atlético Madrid et Immobile au Borussia Dortmund, avec possibilité de disputer la Ligue des champions. Jackpot donc et synonyme que les footeux italiens ont encore la cote. Sauf que Balotelli a inscrit deux buts à Liverpool, Cerci cumule 250 minutes de jeu et l’expérience d’Immobile est pour le moment en demi-teinte.
En omettant volontairement Graziano Pellé, il n’en reste finalement qu’un, encore et toujours. Au risque d’être répétitif, il s’agit de Marco Verratti. Brillant au PSG, en Ligue 1 diront les mauvaises langues, mais également sur la scène européenne, faut-il le rappeler. Reste sa situation compliquée en sélection qui justifie par ailleurs son absence parmi les nommés de tous ces prix honorifiques. Mais en voilà un qui a bien fait de quitter la Serie A et qui n’est d’ailleurs pas près de revenir. 
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