Dynamique, calendrier, histoire : Même en cas de victoire, Naples n'aura que peu de motifs d'espoir

Le Napoli a une gigantesque montagne à gravir. Les Partenopei ont cinq journées pour combler un retard de quatre points sur la Juventus. Dans l'ère des victoires à 3 points, très peu d'équipes italiennes ont su décrocher un titre alors qu'elles n'occupaient pas la tête du championnat après 33 journées (ou 29 journées pour la période 1994-2004, où 18 écuries composaient la ligue).

Le Milan, en 1999, la Lazio l'année suivante ou l'Inter en 2010 y sont parvenus. Mais ils n'avaient pas un tel débours à effacer. Finalement, un seul club a rempli une mission similaire à celle qui attend Naples. Il s'agit… de la Juventus, sacrée en 2002 alors qu'elle n'était que troisième à l'issue de la 29eme journée, et que six points la séparaient de l'Inter, alors leader.

La Juventus est sextuple championne en titre. Autrement dit, lors des six dernières saisons, elle a décroché trois fois plus de sacres que le Napoli dans toute son histoire. A elle seule, la Vieille Dame cumule 33 Scudetti et elle pourra compter, dans ce sprint final, sur son vécu.

Alors que les Azzurri, eux, n'ont plus retrouvé la couronne depuis 1990 et l'ère Diego Maradona. "En Italie, pour la course au titre, la Juventus a un double avantage : ils ont plus de points et ils savent comment remporter un Scudetto, a justement relevé Hernan Crespo, triple champion d'Italie avec l'Inter. Naples a un peu moins d'expérience".

D'ici la fin de saison, aucune des deux équipes ne pourra, à priori, compter sur un groupe au complet : Faouzi Ghoulam, qui s'était à peine remis d'une rupture des ligaments, s'est fracturé la rotule en février dernier. Et Mattia De Sciglio, touché au pied en quart de finale de Ligue des champions, devrait rester sur le flanc. Naples a probablement plus souffert de l'absence de son latéral, puisque l'Algérien était l'indiscutable titulaire du poste, alors que Stephan Lichsteiner a plus souvent été utilisé par Massimiliano Allegri.

Victime d'une contracture lors de la 32e journée, Miralem Pjanic est sur le point de faire son retour. Surtout, le coach de la Juve pourra compter sur un effectif bien plus profond. En Serie A, 17 de ses joueurs ont cumulé un temps de jeu supérieur à 900 minutes, l'équivalent de 10 matches. Seuls 13 Napolitains sont dans ce cas de figure.

Usés physiquement, les Partenopei ont semblé lâcher prise ces dernières semaines. Après la lourde défaite concédée à domicile face à l'AS Rome (2-4) au début du mois de mars, les hommes de Maurizio Sarri n'ont fait qu'alterner matches nuls et victoires.

La Juve, elle, ne s'est accordée que deux petits faux-pas en 2018 : l'un à SPAL (0-0), lors de la 29e journée, l'autre à Crotone (1-1), cette semaine. Mais la Vieille Dame n'a plus perdu depuis le 19 novembre dernier, sur le terrain de la Sampdoria (3-2).

Malgré ses quatre points d'avance, la Juventus ne peut se permettre de griller un joker face au Napoli. Parce qu'elle en aura probablement besoin pour aborder les deux déplacements périlleux qui animeront son sprint final. Le premier sur le terrain de l'Inter, cinquième, dès la journée suivante. Le second au Stadio Olimpico, lors de l'avant-dernière manche, pour y défier la Roma, qui aura une place sur le podium à jouer. Les Bianconeri auront moins de problèmes lors des réceptions de Bologne et de l'Hellas Vérone.

Les Napolitains, eux, ont un programme à peine moins consistant. Parce qu'ils se déplaceront à Florence pour y affronter la Fio, et qu'ils auront fort à faire à Gênes. En Serie A, la Sampdoria est la quatrième équipe la plus performante à domicile. Les réceptions du Torino, dixième et invaincu depuis cinq matches, et de Crotone, en lutte pour le maintien, n'auront rien d'aisé non plus.